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Actualités - OPINION

L’opposition se défend de miser sur les USA

Certains piliers de Kornet Chehwane sont accusés de parier sur les États-Unis. Dans l’espoir de provoquer des changements intérieurs affaiblissant le rôle de la Syrie, après l’éventuelle frappe US contre l’Irak. C’est ce point qui explique la rage avec laquelle se déploie la campagne des loyalistes contre Kornet Chehwane. Ainsi, des ministres et des députés n’hésitent pas à soutenir qu’il existe des plans pour remettre la partition du pays en selle. La cellule islamique de Hamad proclame que la majorité mahométane ne permettra jamais à la minorité chrétienne de décider des destinées du pays. Des sources loyalistes n’hésitent pas à affirmer que Kornet Chehwane a opté pour l’escalade contre la Syrie sur les encouragements directs de William Burns. Qui lui aurait indiqué que la Syrie serait la deuxième cible après l’Irak et que des changements allaient survenir, pour conclure que l’opposition devait commencer à occuper le devant de la scène locale. De son côté, Ghazi Aridi, ministre de l’Information, se distingue par ses diatribes quasi quotidiennes contre la Rencontre. Qu’il accuse de professer des comportements sectaires extrémistes, qui incitent aux dissensions confessionnelles et rejoignent en définitive, comme d’autres fondamentalismes, les vues ou les objectifs, d’Israël. Face au lourd procès que lui intentent les loyalistes, Kornet Chehwane répond par les points suivants : – Nul de ses piliers n’a rencontré William Burns. La Rencontre n’est pas du tout hostile à la Syrie en tant que telle, et elle ne complote contre elle ni avec l’Amérique ni avec d’autres. D’ailleurs, la Rencontre est contre de semblables paris, tout simplement parce qu’elle n’y croit pas en pratique. Et qu’elle sait, par les expériences du passé, qu’ils sont perdants. Car, quelles que puissent être les divergences entre les Américains et les Syriens, ils finissent toujours pas trouver un terrain d’entente, du moment que c’est dans leur intérêt mutuel. C’est ainsi que l’armée syrienne a pu entrer au Liban en 1976 qu’il y a eu accord sur un candidat à la présidentielle en 88 puis alliance dans la guerre du Golfe. Lors de son dernier passage à Beyrouth, David Satterfield a conseillé à la Rencontre de dialoguer avec la Syrie. En précisant que son gouvernement s’entend sur beaucoup de points avec Damas, le nombre de sujets litigieux étant en fait très limité. Il a ajouté que tout naturellement l’Administration Bush est contre le Syria Accountabilty Act. – Se tourner vers l’extérieur est donc tout à fait inutile. Le président français, Jacques Chirac, a clairement laissé entendre dans son discours place de l’Étoile que son approche de la Syrie ne diffère pas de celle des USA. Il a de la sorte lié le retrait syrien du Liban à l’évolution du processus de paix dans la région, ce qui répond évidemment aux vœux des Syriens eux-mêmes. – Attiser l’extrémisme, du côté des musulmans comme chez les chrétiens, porte préjudice au Liban. En torpillant notamment les possibilités de dialogue et d’entente intérieure. Ce qui fait le jeu d’Israël. Il faut donc que les loyalistes cessent de tenter d’intimider l’opposition et de porter contre elle des accusations aussi extrêmes, aussi graves, que celle de la haute trahison. – Karim Pakradouni écrit dans un article qu’Amine Gemayel avait misé sur l’Amérique durant sa présidence, pour constater ensuite que Washington ne pariait pas sur lui mais sur l’amélioration des relations bilatérales avec la Syrie. Pakradouni estime que la prise de l’Irak pour cible ne signifie pas que la Syrie serait dans le collimateur. D’autant que la Syrie ne se laisse jamais impliquer dans une confrontation frontale avec les USA. Ce descriptif par le président des Kataëb des rapports entre Washington et Damas permet à la Rencontre d’avancer l’argument suivant : du moment que l’entente règne entre ces deux parties extérieures, pourquoi devrait-on s’alarmer du pari américain de certains chrétiens. Émile KHOURY
Certains piliers de Kornet Chehwane sont accusés de parier sur les États-Unis. Dans l’espoir de provoquer des changements intérieurs affaiblissant le rôle de la Syrie, après l’éventuelle frappe US contre l’Irak. C’est ce point qui explique la rage avec laquelle se déploie la campagne des loyalistes contre Kornet Chehwane. Ainsi, des ministres et des députés n’hésitent pas à ...