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Actualités - ANALYSE

Metn - Vaine médiation d’amis communs entre les frères Murr Préparatifs pour une rebelote électorale acharnée

Les frères ennemis. Le tout premier conflit présumé de l’humanité, Abel et Caïn. Depuis cette aube sanglante de la haine, la plupart des dynasties royales ont connu d’âpres, parfois de sombres luttes de cellule familiale. Les Murr en offrent un exemple local frappant, quoique relativement civilisé. C’est devant les tribunaux, et l’électorat, qu’ils s’expliquent et non pas – c’est encore heureux – à coups de canons ou par spadassins interposés. Et les amis communs tentent, mais en vain, de les réconcilier. Le bras de fer, le feuilleton de la saga, aborde aujourd’hui son troisième, et peut-être dernier épisode. En effet, le Conseil constitutionnel est tenu de se prononcer avant le 7 novembre sur le recours en invalidation présenté contre son oncle, Gabriel Murr, par Myrna Murr Aboucharaf. Les spécialistes pronostiquent à la fois un verdict accéléré et tranchant. Dans le cas d’une annulation de la partielle, envisagé par tous comme le plus probable (encore que la justice, indépendante, ne laisse rien transpirer de ses intentions), un nouveau scrutin devra être organisé dans les 60 jours. Bien entendu, le pouvoir et ses corollaires souhaitent au départ qu’on évite une nouvelle bataille et qu’on se mette d’accord sur une candidature unique. Comme à Saïda, pour Oussama Saad. Le choix, dans cet esprit et suivant cet exemple, devrait porter sur l’un des membres de la famille du regretté titulaire initial, Albert Moukheiber. À l’heure actuelle, de discrets sondages sont effectués, directement ou indirectement, par les loyalistes. Pour voir ce qu’en pensent les parties concernées, leurs adversaires compris. Et pour savoir si l’idée qu’ils défendent, comme l’avait fait à l’origine Michel Murr si l’on s’en souvient, a des chances de provoquer de nouveau des divisions au sein de Kornet Chehwane. En d’autres termes, tout en offrant de composer, les loyalistes souhaitent qu’en face on refuse. Et que Gabriel Murr s’obstine, ce qui susciterait des questions sur l’attitude qu’adopteraient cette fois Amine Gemayel et Nassib Lahoud. Sans lesquels le député entrant-sortant (ou sorti par les épaules) peut difficilement mener campagne, surtout maintenant qu’on l’a privé de MTV. Or l’ancien président de la République et (peut-être) le futur pourraient avoir des réticences cette fois. Ne serait-ce que parce qu’en principe Bkerké, fidèle à sa vocation de rassembleur, ne serait pas favorable à un nouvel affrontement électoral au cœur même du pays chrétien. Mais comment éviter le combat quand on est attaqué, sans se laisser anéantir ou discréditer, ce qui revient au même ? Les récentes diatribes d’Élias Murr forcent pratiquement Kornet Chehwane à se braquer. Dès à présent, nombre de piliers de ce rassemblement (qui laissent donc entendre que la partielle bis est déjà acquise) proclament qu’il ne faut pas accepter une candidature unique. Qu’il faut aller derechef à la bataille, même si les chances de victoires semblent cette fois moindres. Sur le plan dit des grandes idées, ces éléments soutiennent qu’un compromis trahirait le principe de vraie démocratie dont ils se réclament. Et rendrait plus difficile la lutte pour les libertés via l’affaire de la MTV. Mais au niveau de la pratique, comme de la rue, ils cachent mal que leur principal souci est de ne pas laisser Michel Murr maître du terrain, parce que cela lui faciliterait trop les choses lors des législatives générales de 2005. Quoi qu’il en soit, il semble que Kornet Chehwane se réunifie fortement, encore une fois, face et grâce aux visées ou aux initiatives de ses contempteurs. Ainsi, samedi dernier, Nassib Lahoud, absent des réunions depuis deux mois, a-t-il rendu visite à Amine Gemayel qui l’a retenu à déjeuner, pour un tour d’horizon général. Cependant l’élément le plus important que secrète l’actualité (secrète) est que Gabriel Murr paraît vouloir se réconcilier avec son frère. Il s’en serait ouvert à des amis communs. En laissant entendre qu’il serait prêt à reconnaître que certains torts étaient de son côté. En s’inquiétant pour la MTV. Et en répétant que rien ne saurait altérer l’affection, comme le respect, qu’il éprouve naturellement pour son frère aîné. La partie sollicitée pour la médiation, indiquent ses proches, a fait savoir que, pour sa part, elle ne prendrait pas des parts dans la MTV, ayant cédé ses actions dans un autre média. Ce qui donne à penser qu’un éventuel raccommodement entre les deux frères impliquerait un montage actionnarial pour la chaîne de télévision qui serait de la sorte neutralisée politiquement. La même partie a conseillé à Gabriel Murr de commencer par cantonner le dossier dans le domaine judiciaire et de veiller à ce qu’il ne soit plus exploité par l’opposition. Ce qui n’est sans doute pas dans ses possibilités propres. En tout cas, pour le moment, toujours selon les mêmes sources dignes de foi, Michel Murr, de son côté, ne veut pas entendre parler de réconciliation. Et l’on peut parier que si d’aventure son élection n’était pas invalidée, Gabriel Murr lui ferait volontiers écho... Philippe ABI-AKL
Les frères ennemis. Le tout premier conflit présumé de l’humanité, Abel et Caïn. Depuis cette aube sanglante de la haine, la plupart des dynasties royales ont connu d’âpres, parfois de sombres luttes de cellule familiale. Les Murr en offrent un exemple local frappant, quoique relativement civilisé. C’est devant les tribunaux, et l’électorat, qu’ils s’expliquent et...