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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris II - Hariri : « Nous voulons que les pays du Golfe nous garantissent ; les fonds, nous les demanderons au secteur privé » Appuis de principe du Koweït et de Bahreïn(photos)

Le président du Conseil Rafic Hariri a examiné hier avec les dirigeants koweïtiens et bahreïnis les préparatifs du forum Paris II destiné à soutenir la politique de réformes financières du gouvernement. Cette réunion de bailleurs de fonds pourrait avoir lieu à la mi-novembre. Le Premier ministre, accompagné notamment du ministre des Finances Fouad Siniora, s’est entretenu hier à Koweït avec l’émir cheikh Jaber al-Ahmed al-Jaber al-Sabbah et à Manama avec le roi de Bahreïn Hamad ben Issa al-Khalifa. Après Koweït et Bahreïn, le président du Conseil se rendra, aujourd’hui, dans les Émirats arabes unis pour évoquer leur participation à Paris Il. M. Siniora se rendra de son côté également à Oman. Pas d’aide occidentale sans aide arabe Aussi bien les responsables du Koweït que de Bahreïn ont préféré répondre dans le vague à des questions posées par la presse sur leur participation à Paris II, ou sur le montant des fonds qu’ils sont prêts à débloquer. Les ministres des Finances du Liban et du Koweït, Fouad Siniora et Youssef Hamad Ibrahim, doivent se revoir au début du mois de ramadan, à Koweït, pour poursuivre l’examen des questions soulevées. Ramadan commence le 5 novembre, précise-t-on. « La réunion nous permettra de parvenir à un accord sur le mécanisme à mettre en place dans ce domaine », a déclaré le ministre koweïtien des Finances, précisant que M. Hariri l’a informé « du montant des fonds demandés ». « Inch’allah », a encore répondu M. Ibrahim à une question que lui ont posée les journalistes au sujet de la participation du Koweït au forum. Pour sa part, le chef du gouvernement, répondant aux questions de la télévision d’Abu Dhabi, a déclaré qu’il était « optimiste » au sujet du succès de Paris II. « Je suis un optimiste de nature, a déclaré M. Hariri, et rien n’est venu démentir cet optimisme au cours des dix dernières années. » Pour M. Hariri, cet optimisme est basé sur « des données objectives » que certains préfèrent « occulter ». « La situation du Liban s’améliore, et les Libanais commencent à le toucher du doigt », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Nous avons certes des problèmes, des difficultés et de nombreux défis à relever. Nous devons remédier à la situation sociale (...) mais l’optimisme est basé sur le progrès réalisé sur le plan économique. » M. Hariri a refusé de dire s’il possède « des garanties » de succès de Paris II, tout en affirmant que les pays arabes, notamment ceux du Golfe, « n’ont jamais abandonné le Liban à lui-même, sur le plan financier et économique », pas plus qu’ils ne l’ont fait sur le plan politique. Selon le chef du gouvernement, la participation arabe à Paris II est la clé de la participation occidentale à cette réunion. « Les pays européens eux-mêmes nous ont dit qu’ils ne peuvent se tenir à nos côtés tout seuls si les Arabes ne s’y tiennent pas aussi. » « Ce que nous demandons, c’est la garantie de nos frères arabes, plus que des aides directes en nature », a-t-il affirmé. Le Liban souhaite s’adresser, pour les fonds dont il a besoin, au secteur privé, mais il a besoin de la garantie des pays du Golfe, qui disposent indéniablement d’« excédents financiers ». Au sujet de l’appui américain au Forum, M. Hariri a déclaré : « Les Américains ont proclamé leur position. Il n’y a pas de raison pour qu’ils disent une chose et en fassent une autre. Les États-Unis sont une grande puissance. » « Climat positif » à Bahreïn Interrogé sur la crise régionale et si elle peut influer sur le succès de Paris II, M. Hariri a déclaré : « Je ne suis pas optimiste au sujet d’un règlement proche, à l’ombre du gouvernement israélien actuel », précisant que la région est dans une situation de « ni guerre ni paix ». Le chef du gouvernement a par ailleurs estimé que le Liban est l’un des pays qui souffrira le moins des conséquences d’une frappe américaine contre l’Irak. Sur un autre plan, M. Hariri a répondu que l’idée d’un changement de gouvernement est dans l’air, compte tenu de la longévité moyenne des gouvernements, au cours de la dernière décennie. Mais il a ajouté que rien n’est encore décidé à ce sujet. À Bahreïn, le président du Conseil a été reçu par le roi, en présence de son homologue et des deux ministres libanais et bahreïnis des Finances. L’entretien a duré une heure, à l’issue duquel le roi Hamad ben Issa al-Khalifa a raccompagné M. Hariri jusqu’à la cour extérieure du palais. Le climat des entretiens a été « positif » a-t-on fait savoir dans l’entourage de M. Hariri, et les dirigeants bahreïnis ont fait preuve de « compréhension pour les efforts de réforme financière du gouvernement libanais », et ont assuré « qu’ils étudieront les moyens de participer » au Forum Paris II. Par ailleurs, le chef du gouvernement a rencontré à la Chambre de commerce et d’industrie de Manama des hommes d’affaires et des responsables économiques, qu’il a encouragés à investir au Liban. La réunion s’est déroulée en présence notamment du gouverneur de la Banque centrale bahreïnie. Après avoir défini les objectifs de Paris II, à savoir le ralentissement de la croissance de la dette en 2003, M. Hariri a encouragé les investisseurs du Golfe à se tourner vers le Liban, et en particulier vers le secteur touristique. Tout indique, a-t-il dit en substance, que le tourisme des pays du Golfe en direction du Liban va augmenter, et non seulement en été, mais tout au long de l’année. Il a précisé que « tous les obstacles » auxquels se heurtaient les Arabes qui voulaient devenir propriétaires de biens-fonds au Liban ont été éliminés. « Tout arabe, tout étranger, peut désormais acheter personnellement ou à travers une société les biens-fonds qu’il désire, s’ils ne sont pas supérieurs à 3 000 mètres carrés », a-t-il dit Des échéances de remboursement en 2003 En soirée, M. Hariri est entré en contact téléphonique avec le président Émile Lahoud, qu’il a informé des résultats de sa tournée, entamée samedi, au Koweït et à Bahreïn. M. Hariri rentrera au Liban aujourd’hui, pour en repartir demain. M. Hariri avait récemment visité l’Arabie saoudite avec qui il entretient des relations privilégiées. Selon les milieux proches du chef du gouvernement, les dirigeants saoudiens ont réaffirmé leur disposition à participer au forum Paris II. À l’issue de sa tournée dans le Golfe, le chef du gouvernement doit se rendre à Paris le 29 octobre pour examiner avec le président Jacques Chirac les préparatifs pour la tenue de Paris II, selon son bureau de presse. Le Liban entend obtenir de la réunion de Paris II 5 milliards de dollars US de crédits préférentiels, soit une somme équivalente aux recettes qu’il espère collecter de la privatisation. Il cherche à réduire le service de sa dette qui s’éleve à 30 mds USD et à s’approvisionner en devises fortes pour affronter les échéances de remboursement en 2003. Un forum similaire, Paris I, s’était tenu en février 2001 à l’Élysée sous l’égide de M. Chirac.
Le président du Conseil Rafic Hariri a examiné hier avec les dirigeants koweïtiens et bahreïnis les préparatifs du forum Paris II destiné à soutenir la politique de réformes financières du gouvernement. Cette réunion de bailleurs de fonds pourrait avoir lieu à la mi-novembre. Le Premier ministre, accompagné notamment du ministre des Finances Fouad Siniora, s’est entretenu...