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Actualités - REPORTAGE

CONGRÉGATION - La journée d’une religieuse cloîtrée : prière, jeûne, silence et travail Un Carmel à Kfarmas’houn pour accueillir les nouvelles vocations(photos)

Leurs journées sont ponctuées par la prière et le travail, dans le silence, le jeûne et la pauvreté. Cloîtrées dans leur Carmel de la Théotokos et de l’Unité, à Harissa, les carmélites déchaussées ont voué leur vie à la contemplation et au recueillement. Une existence dure, qui implique le détachement de la famille et des biens matériels, mais qui a pourtant attiré de nombreuses vocations. C’est d’ailleurs pour recevoir les nouvelles moniales, qu’un second Carmel est en cours de construction à Kfarmas’houn, dans le jurd de Jbeil. Elles n’étaient que sept, à leur arrivée d’Espagne en 1962. Elles ont tenu à s’implanter « dans cette terre profondément imprégnée de dévotion mariale » et à « s’adapter à la culture libanaise si riche par son histoire, ses coutumes et ses traditions », tout en espérant que « ce monastère sera pour les jeunes filles du pays un lieu d’oraison propice à la recherche de Dieu ». Aujourd’hui, trente-quatre carmélites cloîtrées, dont vingt-sept libanaises, vivent leur vocation dans la prière, le travail, le jeûne, le silence, la contemplation et l’obéissance, au Carmel qui porte le nom de la Mère de Dieu (Théotokos) et de l’Unité, situé en contrebas de Notre-Dame du Liban de Harissa. « Le nombre de moniales prescrit dans la constitution de notre congrégation est limité à vingt et une, remarque mère Thérèse de Jésus, supérieure du couvent. Suite aux encouragements de Rome, nous avons eu l’autorisation d’accepter les nouvelles vocations contemplatives en vue de la fondation d’un nouveau Carmel. » Un nouveau « colombier de la Vierge », comme se plaisait sainte Thérèse, fondatrice de la congrégation, à appeler ses couvents. Certes, reprend la supérieure, la vie moniale n’est pas facile; bien au contraire, elle implique d’abord la vocation, qui est une valeur surnaturelle, mais aussi le détachement de la famille et des biens matériels, car les sœurs de la congrégation ont fait vœux de pauvreté et de silence. La journée des trente-quatre carmélites cloîtrées du Carmel de la Théotokos et de l’Unité est ponctuée de sept heures quotidiennes de prières et de chants, d’une heure de lecture et de cinq heures de travail. Iconographie byzantine, confection et broderie d’habits sacerdotaux et de sandales, sculpture, jardinage, élevage de poules constituent les occupations principales des moniales, qui se partagent par ailleurs les tâches domestiques, de même que les travaux de menuiserie, de plomberie et d’électricité nécessaires à la bonne marche de leur couvent. Des travaux que les religieuses effectuent séparément, chacune dans une pièce, dans la solitude et le silence. « Ce sont les exigences de la constitution », remarque sœur Thérèse de Jésus. L’appui du pape Jean-Paul II Mais cette existence austère n’a pas éloigné les moniales de Harissa de la dure réalité quotidienne des Libanais. Vivant de la générosité des fidèles du pays et de l’étranger, mais aussi des revenus de leur artisanat par ailleurs très apprécié, les carmélites ont rapidement été adoptées par la population, toutes confessions confondues, depuis leur installation tout près de Notre-Dame du Liban. Population dont elles ont partagé les souffrances et à laquelle elles ont apporté aides matérielles et réconfort durant la guerre. « Nous recevons quotidiennement des dizaines d’appels de personnes nous demandant de prier à l’intention de leurs proches qui sont malades ou qui traversent des épreuves difficiles, observe sœur Thérèse de Jésus. De même, nous continuons à aider, dans la mesure de nos possibilités, certaines familles particulièrement démunies. » C’est comme pour confirmer la mission du Carmel de la Théotokos et de l’Unité, de rite oriental grec-melkite, symbole de rencontre et d’enrichissement mutuel de l’Orient et de l’Occident, que le pape Jean-Paul II a rendu visite aux sœurs carmélites le 11 mai 1997. « Je sais que vous vivez ici et priez ici, et vous souffrez pour l’unité de l’Église, l’union de l’Église, alors il faut continuer parce que le Liban est vraiment un point significatif », leur a dit le Saint Père, avant de les bénir et de les encourager à continuer dans cette voie, en ajoutant : « Il n’y a que la prière qui peut sauver le monde. » Fortes de cet appui et de l’aide de nombreux donateurs, les carmélites ont entamé la construction d’un Carmel à Kfarmas’houn, pour accueillir les nouvelles vocations. « Nous espérions terminer la construction d’ici à un an, mais les frais ont dépassé les estimations et nous manquons de fonds pour faire avancer les travaux rapidement », regrette la supérieure. « Mais nous gardons confiance, dit-elle avec le sourire, nous avons toujours reçu les dons au moment où nous en avions le plus besoin». Anne-Marie EL-HAGE Les contributions peuvent se faire par chèque à l’Ordre du Carmel de la Théotokos et de l’Unité ou par virement bancaire à la Banque Audi-Jounieh, au numéro de compte suivant : 702-67874-32.
Leurs journées sont ponctuées par la prière et le travail, dans le silence, le jeûne et la pauvreté. Cloîtrées dans leur Carmel de la Théotokos et de l’Unité, à Harissa, les carmélites déchaussées ont voué leur vie à la contemplation et au recueillement. Une existence dure, qui implique le détachement de la famille et des biens matériels, mais qui a pourtant attiré...