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Actualités - REPORTAGE

SOCIAL - La construction d’un monde uni passe par la fraternité universelle Les « Gens » libanais du mouvement des Focolari prônent le don de soi(photos)

Au moment où les chefs d’État des pays francophones affirmaient haut et fort leur engagement pour la paix dans le monde et le respect des droits des personnes, un groupe de jeunes Libanais scandaient les mêmes principes, dans un langage un peu différent. Ils ont entre 17 et 30 ans et croient en la possibilité de construire un monde uni dans lequel tous les hommes se reconnaissent comme frères. Appartenant à toutes les races, cultures et religions, les « Gens » (« Générations nouvelles ») veulent montrer que l’unité dans la diversité est non seulement possible mais qu’elle est aussi le seul moyen d’atteindre le plein développement de l’humanité. Issus du mouvement international des Focolari, un courant spirituel et laïc de solidarité humaine, les « Gens » se sont progressivement répandus à travers le monde, partageant une conviction qui les pousse à dépasser leurs différences : ils croient que seul l’amour pourra changer un monde ravagé par les guerres, l’intolérance et le mépris de l’autre. Il y a quelques jours, la branche libanaise de ce mouvement a décidé de faire campagne pour un monde uni, dans le cadre d’une semaine d’actions sociales et culturelles, couronnée par une journée de rencontre et de partage avec leurs correspondants étrangers. Des jeunes de plus de 60 pays, ayant participé aux manifestations prévues, sont entrés en contact par un système de téléconférence pour mettre en commun leurs actions respectives, l’occasion d’une communion mondiale d’expériences et de témoignages entre les jeunes du Liban et d’autres jeunes du monde entier. Depuis 1996, la semaine pour un monde uni est un rendez-vous mondial qui vise à promouvoir auprès de l’opinion publique les idéaux de paix et d’unité. Amour et solidarité, telle est la formule simple qui guide l’action de ces jeunes. Ils expriment le choix d’un mode de vie qui va à contre-courant des idées acquises par la société. C’est d’ailleurs la première fois qu’ils descendent dans la rue, « pour s’ouvrir aux autres, à tous ceux qui ne connaissent pas le mouvement », disent-ils. Prenant le risque de subir les moqueries de quelques uns – les principes d’amour et de solidarité ne sont pas tout à fait vendeurs en ces temps-ci –, ils se sont regroupés au premier jour devant les salles du cinéma Abraj, entonnant des chansons engagées. Un chemin différent Accompagnés par leur propre groupe musical – les « Gens » ont des talents qu’ils entendent mettre au service de leur cause, – une trentaine d’étudiants, toutes confessions confondues, ont plaidé ensemble, en faveur d’un monde meilleur : « Dans ce monde frivole où tout n’est que paroles, que devient l’homme ? » s’interrogent les militants de l’amour. Dénonçant la violence, le pouvoir de l’argent et le déclin des valeurs, la chanson invite les jeunes du monde à opter pour un chemin différent. « J’ai vu des regards inondés de sagesse et des mains s’ouvrir à la détresse. Ils sèment le grain et jamais ne s’étonnent, que d’autres moissonnent », chantent en chœur les « Gens ». « Les hommes sont conscients de l’importance de la paix dans le monde. Ils en sont convaincus, mais ne connaissent pas le chemin à prendre. Certains trouvent même une honte à l’exprimer», affirme Hatem, 21 ans. Bien qu’utopique, l’idéal prôné par les Focolari est réalisable par le biais de la fraternité universelle qu’ils s’évertuent à édifier. Même si la réalité de tous les jours leur donne la preuve contraire, rien n’entame la détermination dont sont armés ces jeunes. « Nous avons réussi à susciter la curiosité du public. C’est un message nouveau qu’ils entendaient pour la première fois », relève Imad, 21 ans. « Certains se sont moqués de nous. Mais ils étaient plutôt rares. Je crois que dans l’ensemble, la réaction était bonne », confirme Hala, qui milite pour la cause depuis sa première enfance. Preuve en est le nombre de personnes qui ont décidé de se joindre au mouvement, afin d’aider à la réalisation de leur programme d’activités sociales : visite d’un orphelinat, d’un asile de vieillards, constitution d’une banque alimentaire et distribution des « récoltes » auprès des nécessiteux. Le programme prévoit également un ciné-club, qui permettra à ces jeunes de débattre d’un film à thème intitulé Pay it forward. « Il s’agit de parvenir à un équilibre entre les actions concrètes et la réflexion », souligne Jessica. « Il faut penser « Monde uni », et pas seulement agir « Monde uni », dit-elle, en mettant l’accent sur l’importance de « la culture du don de l’amour et de la paix » qui anime ce mouvement. « Le film dont nous allons débattre est passé dans les salles l’an dernier. Personne n’en a entendu parler, alors que c’est une œuvre magnifique. Par contre, dit-elle sur un ton désolé, Miss Congeniality a fait salle pleine » . Le regard rayonnant, les « Gens » racontent avec fierté comment leur vie s’est radicalement transformée après qu’ils aient rejoint le mouvement. Une mutation qui s’est reflétée au quotidien, dans leurs rapports aux autres qui sont désormais régis par la loi de l’amour. « J’étais dans la confusion totale, ma vie était vide de sens », témoigne César, le saxophoniste du groupe. C’est grâce aux « Gens » qu’il a réussi de tirerx un trait final sur son passé « tumultueux » et modifier totalement sa manière de voir les choses. « La musique est la traduction de ce que je cherche à exprimer : je ne veux pas être un citoyen du monde, je veux être dans le monde ». La construction du monde uni ne se fait pas magiquement, affirment les « Gens ». Main dans la main, ils la font ensemble, à petits pas, sans se laisser intimider par la cruelle réalité qui les entoure. « Au contraire, souligne l’un d’entre eux, quand je regarde la télé, je suis encore plus motivé à vivre mon idéal ». L’expansion du mouvement est l’illustration parfaite de l’impact d’un esprit nouveau que sèment ses adeptes. Présents dans près de 188 pays, les « Gens » sont aujourd’hui soudés par un rêve, celui de changer le monde à force d’amour et de cohésion. Je.J.
Au moment où les chefs d’État des pays francophones affirmaient haut et fort leur engagement pour la paix dans le monde et le respect des droits des personnes, un groupe de jeunes Libanais scandaient les mêmes principes, dans un langage un peu différent. Ils ont entre 17 et 30 ans et croient en la possibilité de construire un monde uni dans lequel tous les hommes se...