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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence La mondialisation entre la culture et l’économie (photo)

L’Association des universitaires libanais diplômés des universités françaises ( AULUF) a organisé hier une conférence sur le thème de la mondialisation. Plusieurs intervenants dont des économistes, des experts en droit commercial et des responsables de haut niveau, ont pris la parole tour à tour, mettant l’accent sur les différents enjeux de la mondialisation et ses répercussions sur les économies nationales et sur le développement. Le président de l’AULUF, Walid Arbid, a posé la problématique comme suit : « La mondialisation est-elle facteur d’uniformisation ou de différenciation ? » M. Salah Bouraad, directeur général de FTML, Cellis, a abordé le sujet en rappelant les origines, l’évolution et les conséquences de la mondialisation, notamment les inégalités qu’elle engendre. « Le monde mondialisé est un monde d’inégalités, un monde fragmenté», a affirmé l’intervenant en illustrant ses propos par des chiffres : les pays de l’ALENA (accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique) et l’Union européenne, qui regroupent 13 % de la population mondiale, développent à eux seuls 44 % du PIB mondial. Tandis que l’Afrique sub-saharienne comprend 7 % de la population mondiale et développe près de 2 % du PIB mondial, relève M. Bouraad. Des fractures qui font peser des menaces directes sur l’ordre mondial telles que l’endettement du tiers monde, le surarmement, l’explosion démographique des pays pauvres. La mondialisation est-elle facteur d’intégration ou de fragmentation ? C’est l’ambassadeur de la Ligue arabe à Paris, Nassif Hitti, qui répond à cette question, en soulignant que la mondialisation « est un concept neutre . Tout dépend comment elle est gérée », dit-il. Et M. Hitti d’énumérer les conditions d’un dialogue des cultures réussi. Selon lui, « le dialogue des cultures ne doit pas seulement se faire uniquement autour de la culture, mais aussi autour de tous les problèmes socio-politiques et économiques ». Professeur de droit et ancien conseiller du président de la République française, Olivier Échappé a soulevé la question de la globalisation économique « qui remet en question les attributs de la souveraineté ». La mobilité de l’argent grâce à l’interconnexion informatique, la multiplication des réseaux n’obéissant à aucune logique territoriale, la multiplication des organisations internationales constituent autant de facteurs qui ont contribué à la mise en place d’économies de plus en plus déterritorialisées, a-t-il noté. « Il y a donc tension – sinon fracture entre, d’une part, un système commercial qui est transnational et supranational et, d’autre part le système classique de l’État-nation », ajoute le conférencier. « Parallèlement et paradoxalement, la globalisation économique a placé une nation, les États-Unis, au premier rang de la puissance, de sorte que, contrairement à l’évolution qui caractérise les États-nations, les États-Unis tendent à la souveraineté maximale », poursuit le professeur. Intervenant sur les enjeux du sommet mondial sur la société de l’information, Riad Bahsoun, économiste et expert international, a affirmé : « Il est clairement apparu que le développement attendu des télécommunications allait profiter avant tout aux peuples riches, car eux seuls disposent des infrastructures d’accès universel aux services de la communication ». Prenant à son tour la parole, M. Claude Loreau, président de la commission Proche et Moyen-Orient des conseillers du commerce extérieur de la France, a fait un survol historique du développement de la communication dans le monde, en insistant par ailleurs sur le rôle des médias dans l’univers de la communication. M. Pascal Monin, professeur à l’USJ, a soulevé lors du débat les problèmes relatifs à la publicité qui selon lui, « n’est pas un acte purement commercial ». « La publicité peut véhiculer toute une culture. Elle est avant tout une information, même s’il s’agit d’une information orientée », a affirmé M. Monin. L’intervenant a en outre insisté sur l’importance de la publicité pour les médias, « qui ont besoin des ressources de cette dernière pour survivre ». Bref, dit-il, les ressources publicitaires assurent aux médias une indépendance, en leur permettant de se soustraire à l’argent politique.
L’Association des universitaires libanais diplômés des universités françaises ( AULUF) a organisé hier une conférence sur le thème de la mondialisation. Plusieurs intervenants dont des économistes, des experts en droit commercial et des responsables de haut niveau, ont pris la parole tour à tour, mettant l’accent sur les différents enjeux de la mondialisation et ses...