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Actualités - OPINION

Rougeurs glauques

La Calomnie, de Beaumarchais. Le Mépris, de Moravia. Le Vice et la vertu, de Sade. La Pitié dangereuse, de Zweig. Toutes ces volutes de l’âme humaine, et tant d’autres comme Le Rire de Bergson ou L’Éloquence de Cicéron, qui ont trouvé leurs maréchaux ferrants littéraires, pour les marquer au fer rouge de l’indélébilité. Et rien de transcendant sur La Honte. On rêve, sur ce thème brûlant (ô combien), d’un morceau de bravoure (c’est le mot, car ici on ne peut pas pointer le doigt sans se faire taper dessus). Être une honte, et avoir honte, ce n’est pas toujours la même chose. Il y a des poissonnières sans aucune vergogne, et des rosières qui en ont trop. Il y a des enfants qui rougissent des méfaits de leurs ascendants, et en pâtissent à l’école. Il y a des parents qui se réjouissent, et en profitent, des saloperies de leurs rejetons. Il y a de tout, en somme, dès que l’on parle de l’homme. Ou, si l’on préfère, il n’y a pas de loi. On se demande quand même, avec curiosité, comment les voisins regardent tel ou tel, le matin, quand il prend sa voiture pour aller au charbon, gagner son pain à la sueur de son front. Rougi par le feu de noirs regards, plutôt que par l’effort. Le prétoire se veut loin de toute infamie. Là, parmi des arbitres que Mgr Audeh trouve un peu trop faillibles, il y en a un qui n’a pas de souci à se faire. Car il passe trop inaperçu pour être le héros d’une bonne cause, ou la victime d’une mauvaise renommée. C’est celui qui, à chaque fois, fait pencher la balance, car c’est bien de balance qu’il s’agit. Le troisième homme, le furtif, qui se range du côté du manche, et laisse la dame du lot se distinguer par son refus. Ce personnage du milieu (sans connotation argotique), personne ne retient son nom. Il reste dans l’ombre et c’est pourtant lui qui, en définitive, tranche. On vous en laisse juge. En tout cas, ce sont souvent les obscurs, les sans-grade, qu’aucun opprobre n’accable, qu’aucune gloire ne nimbe non plus, qui font la différence. En silence. Alors que des murmures peu flatteurs, ou au contraire élogieux, entourent les noms qui se sont mis en avant, par leurs actes bons ou mauvais, sur le tarmac du paradis ou au bord du précipice. Mais tout cela n’est que justice. J.I.
La Calomnie, de Beaumarchais. Le Mépris, de Moravia. Le Vice et la vertu, de Sade. La Pitié dangereuse, de Zweig. Toutes ces volutes de l’âme humaine, et tant d’autres comme Le Rire de Bergson ou L’Éloquence de Cicéron, qui ont trouvé leurs maréchaux ferrants littéraires, pour les marquer au fer rouge de l’indélébilité. Et rien de transcendant sur La Honte. On rêve,...