Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

L’eau et le feu

« La diversité culturelle était un concept, c’est devenu une politique », dit Boutros-Ghali, en refermant doucement la porte derrière lui. De son côté, Chirac soutient que l’usage d’une seule langue appauvrirait le monde. Cette double défense de la tour de Babel peut paraître étonnante. Mais il n’est pas mauvais, sans doute, de récuser de la sorte l’adoration du veau d’or McDo. Comme il n’est pas déplaisant, à tout prendre, que les hommes politiques deviennent plus philosophes qu’idéologues, malgré le double langage que cela implique. L’évolution de cette admirable espèce promet en effet un peu moins de massacres sur cette terre laboratoire qu’au temps des Hitler, Staline, Mao et autres Pol Pot. Cependant, grandes idées ou pas, du sang peut couler pour l’eau, surtout dans les régions arides. Il faut se le répéter pour comprendre que le Wazzani, ce ruisseau, n’est pas une mince affaire. Risque calculé, timing bien choisi, avancent les officiels. Qui oublient que le Grand Old Party de Bush a pour mascotte l’éléphant. Dont on connaît la mémoire. Les Américains ne sont pas contents. Ils l’ont fait savoir. Le compte à rebours pour l’Irak a commencé. Et ensuite (ou même avant ?), l’agressivité de l’État hébreu aurait libre cours (d’eau). À ce moment-là, le Liban aura beau pousser les hauts cris, la courageuse nation arabe, à l’instar du vaillant monde francophone, restera aphone. Et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer. À grandes eaux. J.I.
« La diversité culturelle était un concept, c’est devenu une politique », dit Boutros-Ghali, en refermant doucement la porte derrière lui. De son côté, Chirac soutient que l’usage d’une seule langue appauvrirait le monde. Cette double défense de la tour de Babel peut paraître étonnante. Mais il n’est pas mauvais, sans doute, de récuser de la sorte l’adoration du...