Chirac : Lutter contre le terrorisme dans le respect des droits de l’homme (photos)

Le président français Jacques Chirac a appelé hier les États francophones à mener un combat « sans merci » contre le terrorisme, mais « dans le respect des droits de l’homme ».«La lutte contre le terrorisme sera sans merci. Mais elle doit être conduite dans le respect des droits de l’homme et des règles de l’État de droit. Prendre prétexte du terrorisme pour bafouer ces principes serait en effet faire le jeu de ceux-là mêmes que nous prétendons combattre », a-t-il déclaré, introduisant un débat sur le terrorisme au deuxième jour du Sommet de la francophonie. « Face à un ennemi qui tire sa force de sa mobilité et de la disproportion entre les moyens nécessaires et les effets obtenus, nous devons être totalement assurés de la légitimité de notre riposte pour vaincre. Ensemble nous nous y employons », a dit M. Chirac, qui s’exprimait au cours d’une séance à huis clos et dont les propos étaient rapportés par son entourage. Pour lui, « rien ne saurait justifier le terrorisme, car il s’attaque à des civils innocents. Mais la guerre contre le terrorisme ne peut se limiter à la seule action répressive. Elle doit s’accompagner d’une action résolue en faveur de la paix et du dialogue des cultures ». « C’est ainsi que nous réduirons progressivement ces fractures génératrices de haine et de frustration qu’exploitent les terroristes pour perpétrer leurs crimes », a-t-il ajouté. Évoquant « les crises au Proche-Orient », M. Chirac a souligné « l’importance extrême qui s’attache à leur règlement rapide, dans le respect du droit international et de l’équité ». « Le conflit israélo-palestinien alimente la frustration et contribue ainsi à une atmosphère propice au développement de la violence », a-t-il fait valoir. Il revient aux francophones « d’appliquer intégralement les conventions et les résolutions de l’Onu qui fixent le cadre de ce combat » contre le terrorisme, a encore dit M. Chirac, souhaitant que les pays francophones « se concertent davantage sur l’application du droit international en vigueur ». Ils doivent aussi, a-t-il ajouté, « démontrer que la lutte contre le terrorisme peut être efficace dans le respect scrupuleux des procédures de l’État de droit ». « Toute complaisance à l’égard de mouvements terroristes risque de nous amener, un jour, a dit M. Chirac, à en être victimes à notre tour. Prendre pour cibles des populations civiles constitue, quelle que soit la cause, une arme inadmissible, un acte de barbarie. »