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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Unesco chargée d’établir une convention sur la diversité culturelle Koïchiro Matsuura : « La participation des États-Unis est indispensable »

C’est à l’Unesco qu’incombera la tâche de préparer un projet de convention sur la diversité culturelle. Tel est le message qu’a transmis hier le président de la République française, Jacques Chirac, en s’adressant à la communauté francophone lors de l’ouverture du sommet. M. Chirac a appelé les pays francophones à « rassembler les États conscients de l’exigence » à préserver la diversité du monde, pour « soutenir à l’Unesco une convention sur la diversité culturelle ». Désormais, il s’agit de concrétiser une déclaration de principe par le biais d’un instrument juridique qui requiert l’adhésion des États concernés. Un projet dont la réalisation se heurtera à des difficultés, affirme le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura, la question de la diversité culturelle étant par définition, controversée. Car comment concilier l’exception culturelle avec des principes universels et dans quelle mesure l’Unesco réussira-t-elle à dépasser ces contradictions pour élaborer un texte juridique ? Lors d’un point de presse organisé hier à l’issue de la séance inaugurale, M. Matsuura a reconnu implicitement les difficultés inhérentes à la préparation d’un tel projet. « Tout le monde est d’accord sur les grands principes. Mais il est toujours difficile de parvenir à une unanimité dès qu’il s’agit d’aborder les détails, et de traiter des questions relatives à la diversité culturelle », a affirmé M. Matsuura. Preuve en est, a-t-il dit, la réunion qui avait regroupé les ministres de la Culture autour de ce même thème, à l’Unesco, en 2000, une rencontre « qui n’a pas permis d’atteindre les objectifs qui lui ont été assignés ». Interrogé sur un éventuel retour des États-Unis au sein de l’Unesco, le directeur général a précisé que le président américain George Bush n’a fait jusqu’à présent, « qu’une simple déclaration d’intention concernant la réintégration de son pays. Reste à en préciser la date et les modalités ». « La participation d’une grande puissance aux activités de l’Unesco, qui sont, par définition, de nature globale, est indispensable, surtout si l’on veut redonner à cette organisation son caractère universel. » Pour M. Matsuura, le dialogue des cultures, même s’il se situe au niveau régional, ne signifie pas nécessairement l’exclusion d’une partie tierce, en l’occurrence les États-Unis. « La priorité reste à la promotion du dialogue », a-t-il noté, en rappelant que c’est en coopération avec le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, que l’Unesco avait lancé le concept de « dialogue des civilisations » en 2001. Les Américains feront-ils leur l’idée d’une convention sur la diversité culturelle, née au sein de la famille francophone ? « Lorsque l’Unesco a adopté l’an dernier (novembre 2001) la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, les États-Unis ne s’y sont malheureusement pas joints, puisqu’à l’époque, ils n’avaient pas encore fait part de leur volonté de réintégrer l’Unesco », indique M. Matsuura. Quant à la nouvelle convention, elle doit bénéficier de la participation de plusieurs pays, dont les États-Unis, la diversité culturelle n’étant pas l’apanage des pays francophones, explique-t-il. Evoquant les raisons du retrait des États-Unis de l’Unesco, notamment « la politisation » de l’organisation à une époque où la guerre froide faisait rage, M. Matsuura a affirmé que l’Unesco a opéré depuis quelques années une véritable réforme. Celle-ci a eu lieu « au plan de la liberté des médias notamment », une autre question controversée qui avait alors opposé les États-Unis à la direction de l’organisation. Cette dernière avait alors décidé de boycotter les médias américains, sous l’impulsion du bloc des pays du tiers-monde. « Aujourd’hui, cette question est dépassée, l’Unesco étant devenue la championne des libertés », affirme M. Matsuura, en faisant allusion au mandat de son prédécesseur Frederico Mayor. Autre problème de taille auquel l’organisation devait faire face : « La mauvaise gestion administrative », à laquelle il a fallu remédier par l’adoption d’une politique d’austérité qui se poursuit depuis plusieurs années, déclare M. Matsuura. Cela explique d’ailleurs l’intérêt d’un retour imminent des États-Unis, dont on espère une contribution de près de 25 % au budget de l’organisation.
C’est à l’Unesco qu’incombera la tâche de préparer un projet de convention sur la diversité culturelle. Tel est le message qu’a transmis hier le président de la République française, Jacques Chirac, en s’adressant à la communauté francophone lors de l’ouverture du sommet. M. Chirac a appelé les pays francophones à « rassembler les États conscients de...