Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Remous autour d’un journaliste français

Gédéon Kuts est un journaliste français. Il est arrivé jeudi à Beyrouth avec la délégation de journalistes qui accompagne le président Chirac. Au centre de presse hier, Gédéon Kuts, qui avait reçu un visa et des papiers d’accréditation pour la couverture du IXe Sommet, a été bousculé et chahuté par ses collègues libanais. Tout a commencé hier matin au centre de presse quand les journalistes libanais ont découvert dans un quotidien local la photo de Kuts avec une information relevant que le rédacteur de la publication française L’Arche est également le correspondant de la radio et de la télévision de l’État hébreu et qu’il a la double nationalité française et israélienne. Jeudi en soirée, les services libanais découvraient que Kuts avait envoyé, à son arrivée à Beyrouth, une correspondance téléphonique non à L’Arche, mais à la télévision israélienne. Ces mêmes services ont alerté les membres de la délégation officielle française. Kuts, qui n’effectue pas son premier séjour au Liban, faisait partie de la délégation de presse qui avait accompagné le président Chirac à Beyrouth en 1996. Hier matin donc, certains journalistes libanais ont décidé d’agir, « de donner une leçon à cet espion sioniste ». Ils étaient plus de soixante à signer une pétition exigeant « l’expulsion immédiate et publique de Gédéon Kuts », qualifiant sa présence de « provocation ». Ils ont même menacé d’observer un sit-in à l’entrée du centre de presse. Et puis Kuts est arrivé. Ils étaient plus d’une vingtaine à s’agglutiner autour de lui, à le prendre en photo, à le filmer, à le bousculer, à le harceler de questions. Et la tension monte, les journalistes étrangers craignent que leur confrère soit agressé. Kuts, tendu, s’adresse aux Libanais qui l’entourent et tente en vain de se frayer un chemin jusqu’à la salle réservée, au centre de presse, à la présidence de la République française. Il appelle ses confrères libanais à le « respecter en tant qu’être humain. Je suis là en ami. J’ai milité toute ma vie pour une entente entre les peuples». Il dément avoir envoyé sa correspondance à partir de Beyrouth. C’est par une porte dérobée qu’il quittera le centre de presse, escorté par les services spéciaux français, qui l’ont accompagné à l’hôtel. Ils assureront sa sécurité jusqu’à la fin du Sommet francophone. Les autorités libanaises auraient demandé à la France de le rapatrier. Un compromis a été trouvé. L’accréditation de Kuts pour la couverture du sommet a été retirée, mais il restera au Liban jusqu’à la fin du Sommet francophone sans pour autant couvrir l’événement. Il semble qu’il restera confiné dans son hôtel jusqu’à demain dimanche. Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source officielle française s’est refusée de commenter la correspondance israélienne à partir de Beyrouth du journaliste. Elle s’est contentée d’indiquer : « Nous, nous ne surveillons pas ce qu’il fait. On est attaché à la liberté d’expression. » Et de poursuivre encore : « Gédéon Kuts est un journaliste français, qui a reçu un visa de l’ambassade du Liban en France et une carte d’accréditation pour la couverture du sommet des autorités de votre pays. » Les réactions des Israéliens établis en France n’ont pas tardé à arriver : le président de l’association de la presse israélienne à Paris a déploré « l’attitude xénophobe » du Liban. Patricia KHODER
Gédéon Kuts est un journaliste français. Il est arrivé jeudi à Beyrouth avec la délégation de journalistes qui accompagne le président Chirac. Au centre de presse hier, Gédéon Kuts, qui avait reçu un visa et des papiers d’accréditation pour la couverture du IXe Sommet, a été bousculé et chahuté par ses collègues libanais. Tout a commencé hier matin au centre de...