Au cœur des discours d’hier : l’Irak, la Palestine, la diversité culturelle, la démocratie, le terrorisme, le développement durable, etc. Le politique s’installe enfin en francophonie(photo)

Ce sont, surtout, les discours de six dirigeants représentant les quatre coins de la planète francophone qui ont rythmé la cérémonie d’ouverture, au centre Biel, du IXe Sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Six discours, six preuves patentes, qu’il y a eu hier, en plein cœur de la capitale libanaise, de Beyrouth à Hanoi, de Bucarest à Ottawa, et de Bamako à Paris, autre chose que le français en partage. Autre chose que de la coopération, des échanges, des bontés, du soutien. Six discours, six visions différentes des problèmes partagés, six façons de voir et de concevoir sa politique d’État-nation, mais – « enfin ! », diront la majorité des six cents millions de francophones – des priorités identiques, des volontés communes : rétablir l’équilibre, introduire le politique au sein de l’institution, offrir à celle-ci une seconde jeunesse, lui permettre de jouer le rôle, son rôle, de véritable organisation internationale sur l’échiquier du globe. En s’arrêtant sur l’Irak et la Palestine, la diversité culturelle, la démocratie, la mondialisation, le développement durable, le terrorisme, la solidarité, Émile Lahoud, Jean Chrétien, Amadou Toumani Touré, Tran Duc Luong, Ion Illiescu et Jacques Chirac ont donné le ton et la couleur de ce à quoi vont ressembler les trois jours de vrais débats. Avec, en toile de fond, cette évidence, chiraquienne en diable, ce rappel qui résume tout : « La francophonie a vocation à faire progresser la paix. » L’objectif final : la Déclaration de Beyrouth. Comprendra-t-elle une recommandation sur l’Irak ? Adoptera-t-elle ce comité directoire qui devrait nécessairement être multireprésentatif ? Confortera-t-elle l’application stricto sensu et indiscutable de la Déclaration de Bamako ? Réponse demain. PAGES 2 À 6