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Actualités - CHRONOLOGIE

Développement - L’AIMF clôture sa vingt-deuxième assemblée générale La francophonie, un humanisme, une quête du progrès démocratique et de la paix, selon le président français

Quelque chose n’a pas tourné rond dans le protocole de la cérémonie de clôture de l’assemblée générale de l’AIMF (Assemblée internationale des maires francophones). Prévue pour 18h, l’arrivée du président français Jacques Chirac a été décalée d’une heure et au lieu de venir accompagné du chef de l’État libanais, il est arrivé en compagnie du président du Conseil. Qu’à cela ne tienne, le général Émile Lahoud l’attendait sur place, ainsi que le secrétaire général de l’OIF, Boutros Boutros-Ghali. Tous sont donc très vite entrés dans la grande salle du palais de l’Unesco, où les 2 000 invités attendaient, sans oser manifester d’impatience. Mais aussitôt, la « magie Chirac » a opéré et en prenant la parole devant les élus locaux du monde francophone, lui qui est le véritable fondateur de l’AIMF, alors qu’il était le maire de Paris, c’est son cœur, une fois de plus, qu’il a laissé parler. La séance de l’après-midi traîne en longueur. Les participants à la vingt-deuxième assemblée générale de l’AIMF somnolent un peu, après un copieux déjeuner, en attendant la cérémonie de clôture prévue pour 18h. Cela n’empêche pas le vice-président de l’AIMF, le maire de Québec, Jean Paul L’Allier – en charge en raison de l’absence du président, le maire de Paris, Bertrand Delanoë –, de procéder à une synthèse finale des travaux des commissions. D’autant que le thème choisi pour cette rencontre est particulièrement d’actualité, puisqu’il s’agit de « Villes, émigration et immigration, enjeux économiques et culturels ». Ou plus concrètement, comment assurer le développement durable dans les villes francophones de manière à favoriser l’épanouissement des individus, loin de toute insécurité ou exclusion. C’est finalement le Pr Gabriel Moser qui résume à merveille les problèmes soulevés, face, comme c’est souvent le cas dans les réunions internationales, à un auditoire en grande majorité africain. le Pr Moser explique ainsi que l’histoire des hommes a toujours été celle des mouvements de population, mais qu’aujourd’hui, ces flux migratoires ne peuvent être contrôlés qu’à travers une action à trois niveaux, international, national et local, puisqu’il ne s’agit pas seulement de gérer les infrastructures des villes, mais aussi les populations, afin de favoriser leur intégration. Le vice-président annonce ensuite la prochaine rencontre de l’AIMF à Phnom Penh, en mars prochain, suivie d’une autre rencontre en octobre à Dakar. Comme quoi l’AIMF ne chôme pas et multiplie les occasions de rassembler ses membres. Deux mille personnalités conviées Les élus locaux de la planète francophone sont heureux d’avoir achevé leurs travaux et n’attendent plus que l’arrivée des invités pour la cérémonie de clôture. C’est la municipalité de Beyrouth qui a lancé les cartes à 2 000 personnalités, ministres, députés, diplomates, membres des conseils municipaux et notables, ainsi bien sûr que les membres de l’AIMF. Les invités défilent, accueillis par Me Rachid Jalkh, membre du conseil municipal de Beyrouth. Ne manquent plus que les invités d’honneur et la longue attente commence. Selon des informations péniblement recueillies, le président français aurait été retardé au Parlement et tout son programme a été décalé. À 18h50, Chirac arrive, accompagné de Hariri et accueilli par Lahoud. Brèves salutations et tout le monde s’installe pour écouter les orateurs. Le chef de la municipalité de Beyrouth, M. Abdel Meneem Ariss, s’escrime avec son français laborieux, mais tout le monde salue son courage de vouloir s’exprimer dans une langue qu’il ne maîtrise pas bien. Puis c’est le tour de M. Jean-Paul L’Allier qui tient à rassurer le président français : « Oui, l’association que vous avez fondée se porte bien », dit-il, mettant l’accent sur le fait que les mouvements de population dans les villes poussent les populations à chercher à mieux se comprendre . « De la connaissance découle le respect et du respect découle la tolérance », conclut-il. « Beyrouth, ville exemplaire » Le secrétaire général Boutros Boutros-Ghali, qui n’en finit pas d’épater ses multiples auditoires libanais avec son éloquence et la profondeur de ses discours, prend ensuite la parole. Il souligne l’importance du rôle des élus locaux, qui constituent la première étape de la démocratie, avant d’évoquer l’image de Beyrouth, ville qui abrite des vestiges millénaires, qui porte les stigmates de la guerre et qui donne aujourd’hui les signes de la renaissance. Selon lui, la ville raconte l’histoire d’un pays et représente le microcosme du monde globalisé. Elle peut être un lieu d’exclusion, mais elle peut aussi devenir un exemple de tolérance et de solidarité. Il faut donc, selon lui, renforcer la coopération et en même temps la décentralisation. Puis il conclut, la voix forte et le geste ample : « Non, le dialogue des cultures n’est pas une utopie ». Boutros-Ghali est longuement applaudi, mais quand même un peu moins que Chirac qui, comme d’habitude, sait trouver les mots du cœur, pour faire passer les grandes idées. Il commence ainsi par évoquer le maire de Paris Bertrand Delanoë, victime « d’une odieuse agression », avant d’avoir un mot pour ses nombreux amis dans la salle, au sein de l’association et au Liban, en général. À aucun moment, le président français n’oublie qu’il a présidé pendant seize ans cette association, qu’il a lui-même fondée, avant d’en devenir le président d’honneur, et il relève aujourd’hui que son idée était valable puisqu’il s’agissait d’une vision d’avenir. Chirac reprend des thèmes qui lui sont chers, sur la francophonie qui est selon lui, un humanisme fondé sur une langue et une culture communes. « C’est une quête incessante du progrès démocratique, du progrès de la paix, le progrès d’un développement bâti main dans la main, au sein d’un mouvement solidaire et fraternel ». Le développement ne doit oublier personne Chirac précise aussi que depuis le 11 septembre, le monde a plus que jamais besoin de la francophonie pour « jouer un rôle moteur dans la mondialisation, pour rappeler que le grand tourbillon des échanges et sa chance de développement ne doivent oublier personne ». Le président français constate que l’AIMF fait progresser la démocratie, en favorisant un développement au niveau des localités et des communes. Il relève toutefois que dans la plupart des pays francophones, les femmes ne sont pas assez représentées et que c’est un progrès qui reste à accomplir. Une idée que les Libanais ne sauraient contester, même si elle n’est pas près de faire son chemin dans la planète politique. Chirac conclut son discours en évoquant lui aussi Beyrouth, « au carrefour des civilisations, porteuse de grandes ambitions… ». Mais, aujourd’hui, c’est le Sommet de la francophonie qui est porteur pour les Libanais de grandes ambitions. C’est vers lui qu’ils se tournent et c’est en lui qu’ils espèrent.
Quelque chose n’a pas tourné rond dans le protocole de la cérémonie de clôture de l’assemblée générale de l’AIMF (Assemblée internationale des maires francophones). Prévue pour 18h, l’arrivée du président français Jacques Chirac a été décalée d’une heure et au lieu de venir accompagné du chef de l’État libanais, il est arrivé en compagnie du président du...