Liban-France - Arrivé hier à Beyrouth, le président français est reçu au palais de Baabda Lahoud : Il faut donner une chance à l’initiative arabe(photos)

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a appelé hier, au cours d’un entretien avec son homologue français, Jacques Chirac, à « donner une chance à l’initiative arabe » pour une solution au conflit israélo-arabe, indique un communiqué de la présidence de la République. Pendant cet entretien au palais de Baabda, à l’occasion de la visite officielle de M. Chirac au Liban, M. Lahoud a affirmé que l’initiative du prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz constituait « aujourd’hui l’unique opportunité » pour « mettre un terme définitif au conflit ». Cette initiative, entérinée au printemps par le Sommet arabe de Beyrouth, est « le fruit d’une remarquable unité arabe » et « est fondée sur des résolutions internationales basées sur la volonté des États », a dit le président Lahoud. Celui-ci a rappelé la nécessité du retrait israélien des fermes de Chebaa, appelant à la libération des détenus libanais dans les prisons israéliennes. Il a réitéré le droit du Liban à « jouir pleinement de sa souveraineté » et à exiger des « indemnités de la part d’Israël pour ses exactions perpétrées, tout au long des nombreuses années au cours desquelles il s’est dérobé à l’application de la résolution 425 ». Évoquant l’Irak, le président Lahoud a estimé que « toute agression contre l’Irak serait identifiable à une agression contre l’ensemble des pays arabes ». Il a « salué la position de la France » concernant l’Irak, et appelé à « une solution politique internationale de cette situation qui répondrait positivement aux positions de Bagdad, ayant approuvé le retour des experts internationaux » en désarmement. Le chef de l’État a enfin affirmé que « la condamnation globale des actes terroristes et de leurs fomenteurs devrait se traduire par un effort commun édifié sur les résolutions et lois internationales ». Il a souligné dans ce cadre la nécessité de distinguer entre « le terrorisme et le droit des peuples de lutter pour la libération de leurs territoires, sachant que l’exemple de la résistance française est encore vivant dans la conscience contemporaine des peuples du monde ». Côté français, on s’est contenté d’indiquer qu’au cours de son entretien avec M. Lahoud, Jacques Chirac avait évoqué la situation régionale. Le chef de l’État français a souligné que le Sommet de la francophonie, qui se déroule dans la capitale libanaise, venait « conforter la place de premier plan de Beyrouth ». À l’issue de l’entretien, le président français a planté « le cèdre de l’amitié » dans les jardins du palais de Baabda. Sur le livre d’or, il a inscrit : « Puisse ce cèdre (...) être le témoin, au fil des générations, du constant développement des liens d’amitié et de fraternité entre le Liban et la France. » Jacques Chirac a ensuite déjeuné au palais de Baabda à l’invitation de son homologue libanais. Les chefs du gouvernement et du Parlement, Rafic Hariri et Nabih Berry, ont participé à ce déjeuner. L’arrivée à Beyrouth Le président français était arrivé vers 11h à Beyrouth, en compagnie de son épouse, Bernadette. Il venait du Caire où il avait assisté la veille, mercredi, à l’inauguration de la bibliothèque d’Alexandrie. À sa descente d’avion, M. Chirac a salué M. et Mme Émile Lahoud, ainsi que le président Berry, avant d’embrasser le Premier ministre Rafic Hariri et son épouse, Nazek. Mais en fait, l’accueil officiel a eu lieu au palais de Baabda au son de la fanfare. L’aparté entre les deux chefs d’État a été suivi d’une réunion élargie qui a groupé les membres des deux délégations française et libanaise. Après le déjeuner organisé au palais de Baabda en l’honneur du président français, MM. Chirac et Lahoud se sont rendus vers 14h au nouveau bâtiment de l’Ena. Notons qu’auparavant dans la matinée, le président Lahoud avait effectué une tournée d’inspection dans la plupart des lieux où se dérouleront les activités du Sommet de la francophonie. Il a visité entre autres le centre Biel où aura lieu la séance d’inauguration du Sommet. 2 800 sièges sont prévus à cet effet dans la salle principale du centre. Déjeuner d’Andrée Lahoud en l’honneur de Bernadette Chirac L’épouse du chef de l’État, Mme Andrée Lahoud, a offert un déjeuner hier, à l’hôtel Vendôme, en l’honneur de Bernadette Chirac, épouse du président Jacques Chirac (notre photo). Parmi les convives, Mmes Catherine Lecourtier, épouse de l’ambassadeur de France au Liban, Dina Mahmoud Hammoud, épouse du ministre des Affaires étrangères, Carine Élias Murr, épouse du minsitre de l’Intérieur, et Reine Élysée Alam, épouse de l’ambassadeur du Liban en France. Questions sociales et politiques, rôle de la femme, Liban et francophonie ont constitué l’essentiel de la conversation. Mmes Lahoud et Chirac visiteront plusieurs institutions sociales et sites touristiques, en marge des travaux du Sommet de la francophonie, au cours des trois prochains jours.