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Actualités - CHRONOLOGIE

FRANCOBIS - « Aquarelles et dessins inédits d’Osmond Romieux, capitaine de frégate et dessinateur » au musée Sursock, ce soir à 19h Un regard d’anthropologue sur le Liban de 1860(photos)

Détective, juge d’instruction, chercheur infatigable, l’historien Gérard Khoury est tout cela à la fois. Sa dernière découverte dans le domaine des documents iconographiques sur le Proche et Moyen-Orient consiste en 71 œuvres originales réalisées par Osmond Romieux, un officier de la marine française, pendant un séjour à Beyrouth et au Mont-Liban entre 1860 et 1861. Presque par hasard, Gérard Khoury apprend, en février dernier, qu’une vente aux enchères des œuvres d’un certain Prosper, Halvor, Henri, Oscar, dit Osmond Romieux, se prépare. Il les acquiert « in extremis » et commence son lent travail d’identification. Par recoupements et réseaux de contacts, il retrouve une trentaine de gravures et de dessins deux mois plus tard. Entre-temps, grâce au ministère de la Marine française, il retrouve la feuille de route méditerranéenne de son voyageur, qui avait embarqué à bord du Redoutable, vaisseau de l’escadre d’évolution de la Méditerranée. L’exposition est prête et c’est grâce au concours de la Mission culturelle française, du musée Sursock, du ministre Ghassan Salamé et de la MEA qu’elle se tient à Beyrouth à partir de ce soir et jusqu’au 15 novembre, dans le cadre de l’année Francobis. Dans la lignée des voyages en Orient « Ce périple est dans la lignée des voyages en Orient de l’époque, explique l’historien franco-libanais. Ce qui m’a intéressé dans le travail d’Osmond Romieux, c’est qu’il a abordé le Liban avec un regard d’anthropologue et non pas d’orientaliste. Il a voulu rendre, avec le plus d’exactitude possible, ce qu’il a vu sur place : architecture, géographie, costumes, attitudes ou scènes de vie quotidienne. » Ce n’est donc pas à un Orient rêvé, figé, que l’on a affaire ici mais plutôt, comme l’écrit Gérard Khoury dans le texte de présentation de l’exposition, à « une démarche proche d’un reportage respectueux du sujet à traiter, tout en exprimant un plaisir certain de dessiner ». Crayon, lavis, couleurs : la série d’aquarelles et de dessins présentée au musée Sursock – la majorité d’entre elles remarquables dans la précision des détails architecturaux notamment –, offre au regard Beyrouth, Zahlé, Bickfaya, Baalbeck et d’autres sites dans la justesse de leur réalité d’alors. Quête nostalgique Difficile, bien sûr, pour un spectateur de 2002 de retrouver des similitudes, mais bien plutôt des différences : la «place des Canons », le temple de Vénus, encore debout, un mystérieux « arbre des pendus » aux abords de Beyrouth et surtout des chemins à peine balisés et bordés d’arbres et de bosquets, qui mènent à des habitations disséminées et aujourd’hui totalement disparues : « C’est une quête nostalgique que je mène depuis quelques années sur notre région », explique Gérard Khoury. Un intérêt qui a été pour lui une véritable « bouée de sauvetage », afin d’échapper à l’inexorable destruction des vestiges du pays. Osmond Romieux, surgi du passé (une enquête reste à poursuivre pour trouver un portrait du voyageur et la trace de ses descendants directs), mettra du baume sur la plaie encore ouverte de certains Libanais. Diala GEMAYEL
Détective, juge d’instruction, chercheur infatigable, l’historien Gérard Khoury est tout cela à la fois. Sa dernière découverte dans le domaine des documents iconographiques sur le Proche et Moyen-Orient consiste en 71 œuvres originales réalisées par Osmond Romieux, un officier de la marine française, pendant un séjour à Beyrouth et au Mont-Liban entre 1860 et 1861. Presque par...