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Actualités - CHRONOLOGIE

Déclaration de Beyrouth - Quelques points relatifs aux droits de l’homme et à la diversité culturelle restent à débattre en week-end Large consensus hier entre les ministres francophones(photo)

Trois des thèmes principaux de la Déclaration de Beyrouth ont été adoptés hier. Et c’est un large consensus qui a rassemblé les ministres francophones présents dans la capitale libanaise. Trois thèmes donc : la réforme des institutions de la francophonie, la poursuite de ce qui a été enclenché par le Sommet de Hanoi en 1997, c’est-à-dire l’implication de la planète francophone dans une véritable action politique mondiale, et la diversité culturelle. Quelques articles qui devraient être entérinés dimanche par les chefs d’État francophones ont été modifiés ou intégrés au texte initial. D’autres sont restés en suspens en attendant les débats du week-end. La Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) a clôturé ses travaux hier midi à l’hôtel Phoenicia à l’issue de deux jours de discussions, les paragraphes relatifs aux droits de l’homme et à la démocratie ayant nécessité à eux seuls la formation d’un comité ad hoc et la tenue de réunions qui se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi à mercredi. Dans ce cadre, plusieurs pays avaient souhaité remanier les passages de la déclaration finale. Il s’agissait essentiellement de la Tunisie, du Vietnam et du Laos. « Les points soulevés par ces pays étaient d’ordre sémantique, mais ont néanmoins nécessité de longs et laborieux débats entre ministres », a précisé une source diplomatique. D’ailleurs ce sont quelques textes relatifs à la démocratie (faisant référence à la Déclaration de Bamako) qui sont restés en suspens. Rappelons que dans ce document qui porte le nom de la capitale du Mali, « la francophonie exprimait clairement pour la première fois, selon les textes officiels, son rejet des prises de pouvoir par la force » et « se donnait les moyens de réagir à toute interruption du processus démocratique et aux violations graves des droits de l’homme dans l’espace francophone ». En début de séance hier, le ministre libanais de la Culture chargé de la Francophonie qui est également le président en exercice de la CMF, M. Ghassan Salamé, a donné lecture d’un paragraphe d’un texte relatif au volet de la démocratie et des droits de l’homme et qui a été intégré à la Déclaration de Beyrouth. « Nous réaffirmons également notre condamnation de toutes les formes de génocide, crime de guerre et crime contre l’humanité qui constituent autant de violations massives des droits de l’homme, de même que celles des coups d’État et des attaques graves à l’ordre constitutionnel », souligne le texte. Un autre article, relatif à la réforme institutionnelle, jugé vague, a été remplacé. Expliquant le changement de la position de la Tunisie, qui a levé au cours de la séance d’hier ses réserves sur le paragraphe relatif à la démocratie, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Habib Ben Yéhia, a tout simplement indiqué que c’est grâce « à l’atmosphère conviviale du Liban que l’on a pu trouver un compromis ». En revanche, les réserves du Vietnam et du Laos sur ce même paragraphe sont maintenues. Et quelques points resteront à débattre au cours du week-end. Ils se rapportent notamment à ce même paragraphe 7 relatif à la démocratie et à l’article 16 portant sur les politiques culturelles. Avant de tenir leur dernière séance à huis clos hier, les ministres francophones ont pris part à l’élaboration du contenu de deux rapports relatifs à la jeunesse de la planète francophone. Le ministre libanais de la Jeunesse et des Sports, Sebouh Hovnanian, a donné lecture du rapport de la Conféjès (Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports ayant le français en partage). Présentant un bilan des actions menées en faveur de la jeunesse depuis le Sommet de Moncton (1999), il a indiqué que le programme mis en place a pour but « d’orienter les jeunes vers un avenir meilleur et d’intérioriser les valeurs fondamentales qui sous-tendent les concepts de culture de paix et de citoyenneté chez les jeunes ». Le secrétaire général de Confemen (Conférence ministérielle francophone sur l’éducation), M. Bougouma Gom, a présenté les activités de l’organisme qu’il représente. Il a souligné que « les efforts déployés par les pays membres en matière d’éducation de base devraient bénéficier des ressources nécessaires pour se concrétiser ». C’est le représentant de la communauté française de Belgique, M. Hervé Hasquin, qui a donné lecture du rapport final de la conférence. Se penchant sur la réforme des instances francophones, il a relevé que les ministres présents « ont marqué leur satisfaction face aux progrès majeurs accomplis par la francophonie institutionnelle depuis le Sommet de Hanoi et ils ont exprimé leur volonté de contribuer à une francophonie plus ambitieuse et plus novatrice tant sur le plan politique qu’en matière de coopération ». Rappelons dans ce cadre que les ministres présents se sont arrêtés sur la situation du Proche-Orient et de la Côte d’Ivoire. « Évaluant le thème du Sommet de Beyrouth, les participants ont appelé à l’élaboration d’une convention internationale destinée à préserver et à promouvoir la diversité culturelle. Ils ont souligné l’importance de développer des programmes de soutien, notamment le fonds de garanties des industries culturelles », a encore indiqué M. Hasquin. Passant en revue les divers sujets institutionnels traités, il a indiqué que « les demandes d’adhésion au statut d’observateur de plusieurs pays ont été évaluées : la Slovaquie recevra une suite positive à sa demande, en revanche les demandes de l’Ukraine, de la Roumanie, de l’Arménie, de la Croatie et de la République dominicaine n’ont pas reçu d’avis favorable ». Clôturant la séance, M. Hasquin a rappelé que « la francophonie est un espace de valeur et de progrès, qui exige une coopération ciblée en faveur de nos citoyens les plus défavorisés. Elle nécessite aussi un combat permanent pour le respect de la démocratie, des minorités, de la dignité humaine, de la diversité et de la paix ». Pour présenter les points les plus importants adoptés par la CMF, une conférence de presse conjointe du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali, et du ministre libanais de la Culture a suivi. Patricia KHODER
Trois des thèmes principaux de la Déclaration de Beyrouth ont été adoptés hier. Et c’est un large consensus qui a rassemblé les ministres francophones présents dans la capitale libanaise. Trois thèmes donc : la réforme des institutions de la francophonie, la poursuite de ce qui a été enclenché par le Sommet de Hanoi en 1997, c’est-à-dire l’implication de la planète...