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Actualités - REPORTAGE

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE - Préparatifs sur base de l’expérience arabe de mars dernier La sécurité avant toute chose : aucun détail, même infime, n’a été négligé (photos)

Le Sommet arabe a servi de test, probant, pour la vigilance du service de sécurité. L’impressionnant dispositif mis au point, en mars dernier, a été encore affiné pour le Sommet de la francophonie. Il est à la mesure de l’importance de l’événement. Quelque 8500 hommes, dont 75% appartiennent à l’institution militaire, seront mobilisés pour assurer la protection des délégations et des chefs d’État. Le cordon de sécurité déroulera ses courbes à partir de la statue de Gamal Abdel Nasser (Aïn el-Mreisseh) jusqu’au croisement Allenby-port, en passant par les rues: Ibn Sina, Phoenicia, Omar Daouk, Fakhreddine, la descente des Capucins, Wadi Abou Jamil, Starco, Sélim Sassine et Ahmed Daouk. La « zone rouge » ainsi isolée englobe donc le quartier des hôtels et le secteur de Minet el-Hosn. Les agents armés vont se déployer sur les toits des immeubles environnants, dans les rues, dans les halls des hôtels, dans les étages et les interminables corridors qui mènent aux appartements des invités. Toutefois, les armes ne s’afficheront pas ostensiblement. Les forces de l’ordre seront en effet, pour la plupart, en civil et n’auront que des armes de poing. Les gros calibres, les fusils-mitrailleurs, seront laissés dans les voitures des escortes. «Tout est prêt, déclare à L’Orient-Le Jour le colonel Moustafa Hamdane, chef de la Garde républicaine chargée du maintien de l’ordre et de la sécurité du Sommet de la francophonie. On a appris, depuis le funeste 11 septembre, que tout peut arriver. Aussi, toutes les précautions sont prises. L’armée et les FSI ont effectué des exercices en commun et seront en état d’alerte, prêtes à intervenir en cas de danger. Différents scénarios ont été envisagés pour parer à d’éventuels dysfonctionnements. Comme pour le Sommet arabe, la sécurité est un maître-mot pour le président Lahoud qui veut tout mettre en œuvre pour le succès de la réunion francophone. La coordination est de mise. Plusieurs séances de travail avec les polices belge, française et canadienne nous ont apporté des renseignements précis et rigoureux. En bref, aucun détail, même infime, n’a été négligé. » Le chef de la Garde républicaine devait encore souligner que les plans préétablis ont été soumis au ministre Ghassan Salamé, organisateur désigné de la conférence. Comme en mars dernier, les accès de la « zone rouge » seront donc bloqués par les blindés, APC. Pour s’y aventurer, il faut être muni d’un sauf-conduit « infalsifiable», selon le colonel Hamdane. L’armée, dotée par la France et le Canada des technologies les plus modernes, va ratisser les divers parcours qu’emprunteront les cortèges officiels. Quatre à six hélicoptères, dont deux équipés médicalement, surveilleront le transport des invités et survoleront sans discontinuer le ciel de la capitale. À leur bord, des tireurs d’élite, mais aussi des caméras de télésurveillance reliées directement à une chambre d’opération. Selon le colonel Hamdane, lors du Sommet arabe ces hélicoptères ont effectué quotidiennement 18 heures de mission, sur 24. Une aire d’atterrissage a été aménagée au Biel Center où aura lieu la séance inaugurale, ainsi que sur le toit de l’établissement Hôtel-Dieu de France mobilisé pour toute urgence hospitalière. Responsables jusqu’au bout, les soldats conduiront eux-mêmes les voitures mises à la disposition des personnalités officielles. Ils officieront également dans les cuisines de l’hôtel Phoenicia Inter-Continental, du Vendôme et du Palm Beach, « casemates » très protégées des chefs de délégation, pour contrôler la nourriture et y détecter, à l’aide de «tasters» électroniques, l’éventuelle présence de poison. Même des installations, comme la teinturerie et les climatiseurs, feront l’objet d’un contrôle rigoureux , une agression par voie chimique étant du domaine du possible. Et ce n’est pas tout. Des patrouilleurs de la marine sillonneront la mer au large de Beyrouth. La route menant de l’AIB au quartier des hôtels sera fermée lors des arrivées et des départs des délégations et chefs d’État. L’aviation civile est déjà avertie. Elle devra par conséquent suspendre ses vols et ses atterrissages durant des heures précises. Il lui est demandé d’éviter les bavures survenues lors du Sommet arabe, des voyageurs ayant attendu des heures durant dans des bus surbondés, voire même abandonnés sur le trottoir jusqu’au petit matin. L’expérience du Sommet arabe permet également de traiter le problème des accréditations. En mars, des centaines de demandes supplémentaires de délégués et de journalistes avaient été présentées sans préavis. Dès lors, pour le Sommet de la francophonie, le nombre exact d’autorisations est cerné à l’avance. Signalons enfin, que la ville sera dotée d’un arsenal d’antennes médicales « fixes » ou « mobiles ». Une cellule, chapeautée par le service de santé de la Garde républicaine et regroupant les représentants de la banque du sang, de la CRL, de la Défense civile et de l’Hôtel-Dieu de France, sera le centre de coordination de toute opération relative à la santé. Participation du président malgache Le président malgache, Marc Ravalomanana, participera au IXe Sommet de la francophonie, du 18 au 20 octobre à Beyrouth, a indiqué, hier à l’AFP, le secrétaire général du ministère malgache des Affaires étrangères, Jean-Pierre Rakotoarivony. Après le sommet de la terre, à Johannesburg, l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, le Sommet de la francophonie sera la troisième réunion d’envergure internationale à laquelle le président de Madagascar participera depuis son arrivée effective au pouvoir en juillet. À l’issue d’un bras de fer de six mois avec le président sortant Didier Ratsiraka, qui a paralysé la Grande-Île, M. Ravalomanana a été officiellement proclamé le 29 avril vainqueur de l’élection du 16 décembre 2001 et exerce depuis début juillet son pouvoir sur l’ensemble du pays. M. Ravalomanana a été reconnu par l’ensemble de la communauté internationale à l’exception de l’Union africaine (UA). Sommet arabe, réminiscences – Lors du Sommet arabe, certaines délégations ont débarqué à l’hôtel avec leur mobilier. – Des personnes faisant partie d’une délégation officielle ne sont jamais sorties de leurs appartements. – Pratiquement, aucun chef d’État n’avait présenté sa fiche de santé. On raconte, à titre d’exemple, que les complications survenues au prince Nawaf auraient pu être évitées si son dossier médical était disponible. – Quelque 13 000 sauf-conduits avaient été délivrés, dont 3 700 pour les délégations et 2 800 pour les médias. – Le parc automobile officiel comprenait 550 voitures et bus. – Côté organisation, « une seule bévue », selon le colonel Hamdane: sur les 4 000 invités, un seul a dû attendre sa valise livrée à la mauvaise adresse. – On raconte aussi que toutes les Mercedes 600, disponibles en ville, ont été louées par les membres des délégations. May MAKAREM
Le Sommet arabe a servi de test, probant, pour la vigilance du service de sécurité. L’impressionnant dispositif mis au point, en mars dernier, a été encore affiné pour le Sommet de la francophonie. Il est à la mesure de l’importance de l’événement. Quelque 8500 hommes, dont 75% appartiennent à l’institution militaire, seront mobilisés pour assurer la protection...