LIBAN-IRAK - Le vice-Premier ministre irakien aujourd’hui à Baabda Aziz : faire face aux menaces américaines(photo)

Le vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz, a appelé hier à « faire face » aux menaces américaines, à son arrivée à Beyrouth venant de Syrie, pour une visite privée de deux jours. « Nous devons être prudents quant aux menaces américaines de frapper l’Irak et à la manière d’y faire face », a-t-il indiqué à son arrivée par voie terrestre au poste-frontière de Masnaa. « Nous devons prêter attention aux menaces américaines à l’encontre de Bagdad et de la nation arabe », a-t-il déclaré à des journalistes. Ajoutant, au sujet d’éventuelles discordes internes au sein de l’Administration US et avec la CIA, que l’Irak « ne compte pas beaucoup sur des rivalités marginales ». Il a indiqué qu’il n’avait « aucune information à sa disposition » au sujet de l’attentat, au Koweït, contre les soldats américains. Tarek Aziz, qui doit être reçu aujourd’hui à Baabda par le chef de l’État Émile Lahoud, a été accueilli au poste-frontière de Masnaa par le ministre d’État Béchara Merhej et le chargé d’affaires irakien à Beyrouth, Nabil el-Janibi. Béchara Merhej, qui a mis l’accent sur la « profonde continuité entre Beyrouth et Bagdad », a appelé à « la plus vaste campagne de solidarité avec » l’Irak. Estimant que la position américaine témoigne de la réalité de la volonté israélienne, aux antipodes « de la réalité mondiale qui dit non à la guerre ». Signalons, d’autre part, que plus de deux cents intellectuels et responsables politiques arabes nationalistes participant hier à Beyrouth, en présence de Tarek Aziz, à une conférence de soutien à l’Irak et aux Palestiniens, ont évoqué la mobilisation des Arabes dans la rue pour pousser leurs dirigeants à ne plus coopérer avec les États-Unis. « Les périls actuels requièrent des conférenciers qu’ils parviennent à mobiliser les Arabes contre toute coopération entre leurs dirigeants et les États-Unis », a déclaré Dia Din Dawoud, président du Congrès national arabe. « Nous devrions trouver le moyen de mobiliser les gens de manière à ce que leurs dirigeants se sentent menacés. Quand les Arabes ne s’expriment pas dans la rue, les régimes planifient (avec les États-Unis) le nouvel avenir de la région », a-t-il poursuivi. Quant à l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, il a appelé à « la tenue d’un sommet arabe extraordinaire, à la réactivation du boycottage (d’Israël et des États-Unis), et au renforcement de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde arabe ».