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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - La guerre contre l’Irak pousserait les régimes en place dans la région à un net durcissement interne Entre le pouvoir et l’opposition, la trêve de la francophonie

Le projet de circonscription électorale unique mis en veilleuse, le tribunal des imprimés s’apprêtant à écouter les avocats de la MTV, le jugement du Conseil constitutionnel sur la partielle du Metn reporté, le brigadier Ghazi Kanaan promu à de plus hautes fonctions en Syrie... Autant d’indices qui permettraient de croire à un apaisement général et surtout à une volonté réelle de la part du pouvoir et de ses alliés syriens de jeter du lest dans leurs rapports avec l’opposition. Pourtant, selon une source kataëb, il ne faut pas trop s’y fier, il ne s’agirait que de la trêve de la francophonie. À l’instar de ses voisins, effrayés par la menace de guerre contre l’Irak, l’État libanais pourrait, ultérieurement, durcir ses positions. Tout dépendra en fait de l’attitude de l’opposition, explique la source kataëb. Si celle-ci persiste dans son hostilité au régime, et indirectement à la Syrie, elle pourrait de nouveau être confrontée à une campagne de la part de l’État. La source kataëb, qui a des contacts un peu partout, dans le tissu politique libanais, précise qu’au sein du pouvoir, on estime que le Rassemblement de Kornet Chehwane ne tient encore que parce que le patriarche maronite le veut. Sinon, le groupe éclaterait, ses membres étant désormais partagés entre des opinions et des positions divergentes. La source souligne ainsi le fait que le député Nassib Lahoud semble avoir pris ses distances à l’égard du Rassemblement. Non seulement, il participe de moins en moins à ses réunions, mais il aurait aussi demandé à l’ancien député Camille Ziadé, membre de son parti, de se faire discret. Le général Michel Aoun est désormais en conflit total avec le Rassemblement, l’accusant ouvertement d’être trop timide concernant le Syria Accountability Act ; les FL affichent un profil bas fructueux, puisque depuis qu’elles adoptent des positions modérées, les conditions de détention du Dr Samir Geagea se sont nettement améliorées (son épouse peut désormais le rencontrer une heure de temps, sans être séparée de lui par une vitre, il n’a plus les yeux bandés pendant ses déplacements à l’intérieur de la prison, etc) ; Gabriel Murr est amer, considérant que ses alliés l’ont lâché ; l’ancien président Amine Gemayel estimerait, de son côté, que ses partenaires ne l’appuieraient pas assez, alors qu’il est soumis à une véritable campagne de dénigrement et les autres membres du Rassemblement considéreraient qu’il mène cavalier seul, en entamant des contacts metniotes avec Michel Murr, par le biais de l’avocat Joe Akl, et en envoyant l’ancien ministre Joseph Hachem à Damas ; Mme Nayla Moawad se bat contre ses propres ennemis au Nord qui voient d’un mauvais œil son appartenance à KC, selon eux antisyrienne et proaméricaine, donc antimusulmane etc. Bref, on serait loin, selon cette source, de la belle cohésion du début. Paysage inchangé Pourtant, la source qui suit de près les contacts entre le patriarche Sfeir et les membres de la Rencontre consultative reconnaît que le chef de l’Église maronite reste très hostile à ce groupe. S’il reconnaît, en petit comité, précise la source, que le Rassemblement de Kornet Chehwane prend, parfois, certaines libertés, alors qu’il est né pour appuyer Bkerké et non le contraire, et qu’il lui est arrivé d’être en conflit avec ses membres, notamment au sujet de la partielle du Metn et du dialogue avec le chef de l’État, il continue à la parrainer, parce que, aurait déclaré le patriarche, « ses membres ont décidé d’appuyer le communiqué des évêques maronites et je ne peux pas les en empêcher ». Cette position restant inchangée, le paysage politique restera le même. La source kataëb prévoit toutefois un durcissement des positions officielles après la « trêve de la francophonie », car l’étape qui commencera le 21 octobre s’annonce particulièrement difficile. Tous les régimes de la région craignent les retombées de l’attaque américaine contre l’Irak. « Si cette attaque se limite à un renversement du régime irakien, elle pourrait ne pas avoir de conséquences majeures hors des frontières du pays. Ma-is si, pour une raison ou une autre, elle aboutit au démembrement de l’Irak, avec l’émergence d’un État kurde et d’un État chiite, aux frontières de l’Iran et de l’Arabie saoudite, toutes les entités régionales seront menacées, de l’Égypte, où les islamistes attendent la moindre occasion pour lancer une grande campagne, à la Jordanie, avec le contentieux palestinien, à la Syrie et au Liban. C’est pourquoi tous ces régimes procèdent actuellement à un resserrement des vis autour de leurs oppositions respectives ». Et le Liban ne pourra que suivre la tendance... Quant au rappel du brigadier Ghazi Kanaan à Damas, la source kataëb n’y voit aucun changement dans la politique syrienne au Liban. « Du point de vue syrien, le brigadier a réussi sa mission au Liban, pendant les 18 ans qu’il y a passés. Il ne pouvait donc qu’être rappelé pour obtenir des fonctions plus importantes. Il a fallu que le poste de responsable du service de « sécurité politique » soit vacant, pour passage à la retraite de son occupant, pour qu’il soit nommé à sa place et donc rappelé à Damas, où il continuera toutefois à gérer le dossier libanais ». Ses nombreux interlocuteurs libanais peuvent donc être rassurés... Scarlett HADDAD
Le projet de circonscription électorale unique mis en veilleuse, le tribunal des imprimés s’apprêtant à écouter les avocats de la MTV, le jugement du Conseil constitutionnel sur la partielle du Metn reporté, le brigadier Ghazi Kanaan promu à de plus hautes fonctions en Syrie... Autant d’indices qui permettraient de croire à un apaisement général et surtout à une volonté...