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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Chirac évoque le partage des eaux avec Peres puis Berry Le Liban a procédé au premier essai de pompage du Wazzani(photos)

Le Liban a testé hier avec succès les pompes installées sur la rivière Wazzani, passant outre aux avertissements d’Israël et sans attendre les résultats de la tentative de médiation des États-Unis, dont l’émissaire, Charles Lawson, a été reçu hier par le chef du gouvernement, Rafic Hariri. À Paris, le président français Jacques Chirac a évoqué la question du Wazzani avec le président de la Chambre, Nabih Berry, en visite en France depuis mardi. Auparavant, M. Chirac avait examiné cette question avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Peres. Ce dernier a tenu à ce sujet des propos nettement en retrait par rapport aux menaces répétées de son Premier ministre, Ariel Sharon. «Nous avons procédé avec succès à un essai des pompes et nous œuvrons pour l’inauguration officielle le 16 octobre », a déclaré Kabalan Kabalan, le président du Conseil du Sud, l’organisme officiel chargé du développement du Liban-Sud. Le test avait pour but de vérifier qu’un nouveau réservoir installé à un kilomètre et demi de la source est bien alimenté par les deux pompes. Le pompage doit alimenter en eau potable une vingtaine de villages de la région. « Nous n’avons pas peur des menaces israéliennes. Nous voulons exercer nos droits sur nos eaux », a ajouté M. Kabalan. « La quantité d’eau que nous pomperons est inférieure à ce à quoi nous avons droit », a-t-il rappelé. Ce point de vue est étayé par le rapport technique et juridique que la commission d’experts formée par le gouvernement le 19 septembre a achevé mercredi, selon des sources gouvernementales. Le Liban, qui doit encore envoyer ce rapport au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, y réaffirme qu’il ne prélèvera qu’autour de 10 millions de m3 par an dans le Wazzani. Étant donné la capacité maximale des deux pompes, le captage supplémentaire sera en effet de 12 000 m3 par jour, soit 4,38 millions de m3 par an, selon le rapport. Le Liban pompe actuellement entre 6 et 7,5 millions de m3 par an. Le Liban a droit à 35 millions de m3, aux termes du plan Johnston, du nom du diplomate américain qui l’avait parrainé en 1955. Message à Annan Notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, signale que le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a supervisé hier l’envoi d’un message à M. Annan autour de la question du Wazzani, accompagné d’un résumé du rapport libanais, lequel court sur une centaine de pages. Si jamais le Liban devait recourir à un arbitrage, ce serait en effet à celui de l’Onu, a-t-on souligné de source gouvernementale à Beyrouth, écartant toute autre médiation, y compris américaine. Toutefois, l’expert en hydrologie du département d’État américain, Charles Lawson, revenu mardi au Liban pour examiner la possibilité d’un compromis entre le Liban et Israël, a entamé hier ses contacts par un entretien avec le Premier ministre. La chargée d’affaires américaine à Beyrouth, Carol Calin, qui accompagnait M. Lawson, s’est félicitée de « la coopération » établie entre le Liban et les États-Unis pour régler le litige. Elle s’est toutefois refusée à commenter le test de pompage effectué par le Liban, indiquant que son pays souhaitait « recevoir rapidement le rapport technique qui va être envoyé aux Nations unies ». « Je ne veux pas entrer dans les détails », a-t-elle déclaré, soulignant que les États-Unis « voulaient travailler à une solution raisonnable au travers des canaux diplomatiques ». M. Lawson doit rester au Liban jusqu’au 16 octobre, date à laquelle le président de la Chambre devrait inaugurer officiellement le pompage des eaux du Wazzani. Cette rivière est le principal affluent du Hasbani, autre cours d’eau qui prend sa source au Liban avant de rejoindre le Jourdain, qui alimente le lac de Tibériade, principale réserve d’eau douce de l’État hébreu. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui voyait il y a un mois dans les travaux entrepris par le Liban un casus belli, avait affirmé mardi que son pays « a su et saura défendre ses ressources en eau, qui sont vitales ». « Les Américains tentent de trouver une solution et le dossier fait l’objet de contacts entre les parties », avait ajouté M. Sharon. Son bureau s’est refusé hier à tout commentaire sur le test libanais. Mais le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, s’est, quant à lui, dit favorable à une solution fondée sur le droit international pour régler le conflit. « Je pense que nous sommes tous d’accord que si ce pays (le Liban) se conforme encore au droit international, une solution peut être trouvée et nous sommes très favorables à cette sorte de solution », a déclaré M. Peres à Paris. « Israël est à la recherche d’eau, pas de feu », a dit M. Peres aux journalistes à l’issue d’un entretien avec le président Jacques Chirac. Il a indiqué avoir discuté de cette « question brûlante » avec M. Chirac. De son côté, M. Chirac s’est également prononcé pour « le respect du droit international » dans cette affaire, a dit la porte-parole de l’Élysée Catherine Colonna. « Le président de la République a estimé que, selon nous, ce sujet doit être traité dans le respect du droit international », a-t-elle dit après l’entretien qui a duré une demi-heure. La question de l’eau a été également abordée lors de l’entretien que M. Chirac devait avoir en fin d’après-midi avec M. Berry. « La France sait que ce que nous tirons des eaux du Wazzani, c’est une infime partie de nos droits », a dit M. Berry aux journalistes après l’entretien en tête-à-tête, qui a duré une heure. « C’est un droit libanais acquis et qui ne souffre aucune contestation », a-t-il ajouté.
Le Liban a testé hier avec succès les pompes installées sur la rivière Wazzani, passant outre aux avertissements d’Israël et sans attendre les résultats de la tentative de médiation des États-Unis, dont l’émissaire, Charles Lawson, a été reçu hier par le chef du gouvernement, Rafic Hariri. À Paris, le président français Jacques Chirac a évoqué la question du...