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Actualités - CHRONOLOGIE

Colloque - Troisième journée du Forum méditerranéen à Amman Exposés libanais sur la décentralisation et les obstacles au développement

Amman - de notre envoyé spécial Michel HAJJI GEORGIOU Passé le temps des diagnostics, les participants au quatrième forum méditerranéen de développement, qui se déroule à l’Hôtel Intercontinental de Amman, ont tenté de chercher hier des solutions aux problèmes relatifs au développement. La problématique suivante a été posée : pourquoi y a-t-il une rupture entre le degré élevé de connaissance au plan théorique, présent dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA), et le passage à la pratique. Laquelle laisse immanquablement toujours à désirer. Durant la deuxième session plénière, plusieurs observations touchant de près le Liban ont été faites. L’occasion pour l’ancien ministre des Finances, Georges Corm, de se lancer dans un exposé net et efficace sur les raisons pour lesquelles le développement piétine dans la région. Une intervention fondée sur trois constats : Selon M. Corm, il existe d’abord un manque d’efficacité dans certains domaines infrastructurels, et la connaissance, préalable au développement, demeure rien moins qu’une superstructure si l’on ne remédie pas à ces problèmes : l’analphabétisme, l’exode massif des cerveaux et le bilan négatif de la région au niveau économique et financier. Par ailleurs, a-t-il affirmé, certains « acteurs » économiques et socioculturels, comme les universités, le secteur privé et la société civile ne sont pas assez intégrés dans le processus de développement. Enfin, certains outils, générateurs du développement, ne sont pas utilisés, tels l’investissement dans la recherche et le développement et les taxes au niveau local, a-t-il ajouté. Et de proposer quelques solutions, comme une replanification de la dette des pays de la MENA par l’Union européenne, ou l’imposition de nouvelles taxes pour créer de nouvelles ressources. Aussi efficace et méthodique, l’intervention de Jean-Louis Sarbib, vice-président de la Banque mondiale, qui a plaidé en faveur d’une « révolution de la connaissance », estimant que les pays de la MENA sont un « consommateur de connaissance au lieu d’en être un producteur ». Pour une meilleure diffusion de la connaissance, il faut, selon lui, deux ingrédients : un leadership visionnaire à tous les niveaux et la liberté. Il a d’ailleurs souligné que si un nombre impressionnant de gens quittent la région, parmi lesquels « 3 000 à 5 000 Libanais par an », c’est à la recherche d’un environnement plus sain. Sous-entendu, d’un environnement où le respect des libertés et des droits de l’homme est garanti. Il ne s’agit pas principalement d’une émigration motivée par des raisons économiques, a-t-il indiqué. Pour aller de l’avant en matière de développement – ce qui constitue, rappelons-le, le thème qui sous-tend l’ensemble des activités du forum – M. Sarbib a préconisé toute une série d’actions : l’établissement d’un climat favorable aux investissements – ce qui passe nécessairement par l’établissement d’une bonne administration publique et par le renforcement de la société civile –, la stimulation des échanges, l’amélioration de la qualité de l’éducation en fonction du marché du travail, une meilleure gestion des ressources hydrauliques et une plus grande participation de la femme à la sphère publique. Quant à Édith Cresson, ancien Premier ministre français, elle a appelé à une véritable révolution intellectuelle de la société civile, estimant que le changement ne peut provenir que « d’une revendication du bas ». Et Mme Cresson de proposer une série d’idées pour le développement, telles que la création d’un service civique, à la place du service militaire, grâce auquel les jeunes étudiants pourraient être mobilisés dans le cadre d’une campagne visant à alphabétiser les provinces les plus reculées. Elle a enfin réclamé une redéfinition des accords de partenariat entre l’Union européenne et les pays de la région MENA. Une multitude de rencontres Depuis l’ouverture du forum dimanche, plusieurs séances de discussions, auxquelles ont pris part des Libanais – ont par ailleurs été organisées en marge des séances plénières et des ateliers de travail – dont l’un, sur le renforcement du pouvoir local, est organisé par le Centre libanais d’études des politiques publiques (LCPS). Le rôle du forum étant d’ailleurs de promouvoir le dialogue entre les différents acteurs de la société civile de la région en vue de créer une société civile à l’échelle régionale et un véritable réseau de chercheurs et d’intellectuels. C’est ainsi que les députés Abdallah Farhat et Serge TourSarkissian ont pu participer lundi soir à une réunion avec d’autres parlementaires de la région MENA, dans le cadre de laquelle des sujets comme la réforme économique, l’ouverture à la société civile et la paix régionale ont été discutés. Des rencontres similaires ont eu lieu entre représentants des organisations non gouvernementales et entreprises du secteur privé. Des thèmes classiques en rapport avec le développement ont été débattus, tels que la responsabilité sociale des entreprises et l’accession de la femme arabe à la pleine citoyenneté. La décentralisation au Liban Dans le cadre de la poursuite de l’atelier de travail organisé par la LCPS, plusieurs professeurs et chercheurs libanais sont intervenus hier sur le thème de la décentralisation (MM. Sami Atallah, professeur à l’AUB, et Charbel Nahas, avec une intervention pratique de Georges Corm sur la décentralisation financière), les limites des gouvernements locaux et la participation des citoyens au pouvoir local (Mme Mona Harb, chercheuse au LCPS et M. Abdo Kahi, professeur à la NDU). Kahi a replacé la discussion dans un contexte plus large, celui de la dialectique entre le local et le global, mondialisation oblige. Et de déboucher sur la nécessité de faire participer les citoyens au pouvoir local, pour aller progressivement vers le global, le village planétaire. Le président de la municipalité de Zouk Mikaël, Nouhad Naoufal, en exercice depuis 1963, a enfin témoigné de son expérience dans le pouvoir local. Le forum clôturera ses travaux ce soir.
Amman - de notre envoyé spécial Michel HAJJI GEORGIOU Passé le temps des diagnostics, les participants au quatrième forum méditerranéen de développement, qui se déroule à l’Hôtel Intercontinental de Amman, ont tenté de chercher hier des solutions aux problèmes relatifs au développement. La problématique suivante a été posée : pourquoi y a-t-il une rupture entre le...