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Actualités - CHRONOLOGIE

Colloque - Plusieurs intervenants libanais au quatrième Forum méditerranéen de développement à Amman Le monde arabe plongé dans un dialogue constructif et réaliste

Amman – de Michel HAJJI GEORGIOU «Progrès pour tous, visions pour l’avenir ». C’est sous ce slogan courageux, à l’heure où l’ensemble du monde arabe est plongé dans l’incertitude en raison des développements de l’après-11 septembre, que s’est ouvert dimanche soir à Amman le quatrième Forum méditerranéen pour le développement (MDF). À l’initiative de ce projet, la Banque mondiale, en collaboration avec le Pnud et divers organismes locaux, tel le Centre libanais d’études des politiques publiques (LCPS), dirigé par M. Sélim Nasr. L’occasion pour près de 500 membres de la société civile et de la société politique – dont quelque 70 Libanais – pour la plupart originaires de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), de se rencontrer, d’interagir et de dialoguer. Le but ultime du forum étant de mettre en place un véritable réseau de chercheurs, le ciment d’une société civile à l’échelle régionale. Mais pour ce faire, le monde arabe se doit d’être réaliste, et c’est bien sous le signe du réalisme que les intervenants des deux premières sessions du forum ont choisi d’initier le débat. Et pour cause, s’agissant de développement, le monde arabe est confronté à différents défis, certains externes, le conflit israélo-arabe et les risques de frappes américaines sur l’Irak, et d’autres d’ordre purement interne. À ce niveau, et dans le cadre d’une intervention percutante hier, Mme Rima Khalaf Hunaidi, directrice du bureau régional pour les États arabes au sein du Pnud et ancienne parlementaire jordanienne, a dressé un constat affligeant des différents obstacles sociaux et économiques : pauvreté, analphabétisme, discrimination de la femme, système d’éducation archaïque et problèmes sanitaires. Mais, a-t-elle ajouté, le problème initial est d’ordre politique. Il s’agit du manque de liberté à tous les niveaux et de la marge de manœuvre très réduite d’une société civile embryonnaire, deux handicaps de chocs qui paralysent la dynamique du développement dans la région MENA. La relation entre développement et démocratie étant des plus étroites. Des arguments repris par l’ensemble des intervenants, statistiques à l’appui, notamment MM. Ahmad Galal, directeur exécutif du Centre égyptien d’études économiques et Abdel Latif el-Hamad, directeur général du Fonds arabe pour le développement social et économique. Et Mme Hunaidi de plaider pour un changement interne, stimulé par les élites locales, loin des considérations de mutations au plan régional sur lesquelles il ne faut pas miser parce qu’elles ne sont pas nécessairement porteuses de démocratie, a-t-elle conclu. La décentralisation au Liban Dans le cadre d’ateliers de travail qui se poursuivront jusqu’à mercredi, le LCPS a proposé une réflexion sur le renforcement des capacités des gouvernements locaux dans la région MENA. Dans le cadre de deux sessions fructueuses au niveau des échanges d’idées, le thème de la décentralisation et des gouvernements locaux a été abordé sous plusieurs de ses aspects, en présence des députés Abdallah Farhat – qui a apporté sa propre expérience en matière de législation dans ce domaine – et Serge TourSarkissian, et d’éminents professeurs et chercheurs concernés par le sujet, à l’instar de MM. Farid el-Khazen, responsable du département des sciences politiques à l’AUB, Ghassan Moukheiber et Ziyad Baroud, professeurs à l’USJ, Issam Sleimane, professeur à l’Université libanaise, et Paul Salem, de la Fondation Farès. Plusieurs chercheurs de la région MENA ont également participé à ce débat trilingue, notamment Francesco Morata, de l’Université de Barcelone, Ali el-Sawi, de la faculté d’économie et de sciences politiques du Caire, Khalid Naciri, de l’Institut supérieur de l’administration du Maroc, Khian Tajbakhsh, du Collège des sciences sociales de Téhéran, Myriam Catusse du CNRS et Agnès Favier du Cermoc. Là aussi, à l’issue de l’examen de plusieurs cas, dont celui du Liban, le débat a mis en exergue les sources culturelles et politiques du problème de la décentralisation. Et de suspendre le débat, dans l’attente de la reprise aujourd’hui, sur la relation – nécessaire ? – entre décentralisation et démocratie et sur le rôle du pouvoir local dans la formation de la société civile.
Amman – de Michel HAJJI GEORGIOU «Progrès pour tous, visions pour l’avenir ». C’est sous ce slogan courageux, à l’heure où l’ensemble du monde arabe est plongé dans l’incertitude en raison des développements de l’après-11 septembre, que s’est ouvert dimanche soir à Amman le quatrième Forum méditerranéen pour le développement (MDF). À l’initiative de ce...