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Actualités - CHRONOLOGIE

Wazzani - Les Américains ont demandé à Israël un « délai » pour trouver un compromis, selon Bin Eliezer Les États-Unis affirment œuvrer pour une solution négociée (photo)

Les États-Unis œuvrent en faveur d’une solution négociée concernant le partage des eaux de la rivière Wazzani, que le Liban veut exploiter en dépit de l’opposition d’Israël. C’est ce qu’a indiqué hier à Beyrouth la chargée d’affaires américaine au Liban, Carol Calin. De son côté, le ministre de la Défense israélien, Binyamin Bin Eliezer, a affirmé que Washington a demandé à Israël un « délai » afin de trouver un compromis sur ce litige. « J’ai dit au Premier ministre Rafic Hariri que nous voulons parvenir à une solution diplomatique sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs semaines avec les gouvernements libanais et israélien », a déclaré Mme Calin à l’issue d’un entretien avec M. Hariri. Elle devait tenir les mêmes propos au terme d’un autre entretien, avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Elle a indiqué que son pays « coordonne étroitement son action avec les Nations unies » et a souligné que les États-Unis « se fondent sur le principe selon lequel les deux parties (le Liban et Israël) ont des besoins légitimes » en eau. « Nous attendons de recevoir le plus rapidement possible des informations, sous la forme d’un rapport, promises par le gouvernement libanais sur la nature exacte du projet et sur ses plans pour l’avenir », a-t-elle dit. Une commission d’experts, présidée par M. Hariri, prépare un dossier sur ce projet de captage de l’eau du Wazzani qui doit notamment alimenter une vingtaine de villages du Liban-Sud, et dont les travaux ont commencé fin septembre. On apprend à ce sujet que ce rapport sera envoyé dans les quarante-huit heures aux Nations unies. C’est ce qui a été décidé au cours d’entretiens tenus hier par le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, avec le chef de l’État, Émile Lahoud, et avec le Premier ministre. Lors de la rencontre entre la chargée d’affaires des États-Unis et M. Berry, ce dernier a assuré à Mme Calin que le Liban avait l’intention de maintenir au 16 octobre la date du début du pompage des eaux du Wazzani, et qu’une cérémonie aura lieu ce jour-là en sa présence. M. Berry a également réaffirmé que toute discussion sur ce dossier devrait avoir lieu dans le cadre des Nations unies, mais que Beyrouth accueillait positivement toute aide à ce propos. Enfin, le chef du Législatif a souligné que les menaces israéliennes contre le projet libanais « renforcent la détermination du Liban à réclamer de l’Onu qu’elle détermine la part entière du Liban dans les eaux qu’Israël vole depuis des décennies à partir du Wazzani, du Hasbani ou des fermes de Chebaa ». En Israël, M. Ben Eliezer a indiqué hier que des experts américains allaient présenter dans les prochains jours un compromis sur le litige du Wazzani. Le ministre israélien de la Défense, cité par la radio publique israélienne, a précisé que les États-Unis avaient demandé à l’État hébreu « un délai pour permettre aux responsables américains de formuler un compromis prévoyant une limitation des quantités d’eau que pourrait pomper le Liban ». Il a ajouté que des experts américains allaient se rendre dans les prochains jours au Liban et en Israël pour mettre au point une formule de compromis. Survols israéliens Le Wazzani est le principal affluent du Hasbani, rivière qui coule au Liban puis en Israël, où elle rejoint le Jourdain, qui alimente le lac de Tibériade, principale réserve d’eau douce de l’État hébreu. En septembre, les États-Unis avaient envoyé des experts en hydrologie au Liban et en Israël pour inspecter le projet d’exploitation du Wazzani et pour servir de médiateurs entre les deux pays. Des responsables libanais et le Hezbollah avaient critiqué cette mission, arguant que le Liban n’avait pas besoin de médiation américaine pour jouir de ses droits sur le Wazzani. Le président américain George W. Bush a invité le Premier ministre israélien Ariel Sharon à se rendre à Washington, le 16 octobre, et devrait lui demander d’adopter un profil bas dans ce dossier. Le porte-parole du département d’État américain, Richard Boucher, avait affirmé le 30 septembre que les États-Unis restaient « profondément engagés » pour aider les deux parties « à trouver une solution qui réponde aux réels besoins en eau » du Liban et d’Israël. Sur le terrain, les ouvriers ont poursuivi hier les travaux d’installation de réseaux d’adduction d’eau. Mais le pompage d’essai qui était prévu pendant la journée a dû être reporté à demain mercredi pour des raisons techniques, selon les responsables des travaux. En soirée, deux hélicoptères israéliens ont survolé le chantier, pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures, avant de rebrousser chemin vers le village voisin de Ghajar, occupé par Israël depuis 1967. Dans la nuit de dimanche à lundi, des hélicoptères israéliens avaient survolé le même secteur. Ces survols sont intervenus après la nouvelle mise en garde dimanche du Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui a réaffirmé qu’Israël ne pouvait accepter le projet libanais de pompage des eaux du Wazzani. Pendant ces survols, les ouvriers ont continué à travailler.
Les États-Unis œuvrent en faveur d’une solution négociée concernant le partage des eaux de la rivière Wazzani, que le Liban veut exploiter en dépit de l’opposition d’Israël. C’est ce qu’a indiqué hier à Beyrouth la chargée d’affaires américaine au Liban, Carol Calin. De son côté, le ministre de la Défense israélien, Binyamin Bin Eliezer, a affirmé que...