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Actualités - CHRONOLOGIE

WAZZANI - L’Administration Bush aurait « franchement » demandé à Sharon de « mettre un terme à ses menaces » contre le Liban Des officiels et des dizaines de milliers de Libanais attendus le 16 octobre pour l’inauguration des nouvelles pompes(PHOTO)

Des sources diplomatiques bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, soulignent depuis quelque deux jours les inquiétudes des États-Unis et de l’Onu au vu de ce qui pourrait se passer au Liban-Sud – en ce qui concerne, bien évidemment, les eaux du Wazzani. Washington a d’ailleurs fait part de son « étonnement », après s’être rendu compte que ni le Liban ni Israël n’ont pris en compte son conseil. Que l’on pourrait résumer par cette phrase : « Encourager la désescalade et éviter les défis réciproques, afin d’arriver à un règlement par l’entente, loin des provocations militaires. » Ces sources précisent que l’Administration Bush a « franchement » demandé au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, de « mettre un terme à ses menaces contre le Liban au sujet du Wazzzani. Surtout en ce moment. La naissance d’un front militaire entre le Liban et Israël serait aujourd’hui inadmissible, surtout que la région passe par une phase très délicate, et que les États-Unis se préparent, avec toute leur armada de guerre et tout leur poids politique, à renverser le régime du président irakien Saddam Hussein ». Le « conseil » adressé à Israël ressemblerait ainsi de près à un réel premier avertissement. Parce que Washington estime que tout réveil du front libano-israélien déconcentrerait d’une façon ou d’une autre les États-Unis, complètement plongés dans le dossier irakien. Le OK des experts US, selon Kabalan Quoi qu’il en soit, il apparaît que l’ambassade américaine à Beyrouth est « attentive » aux installations en cours autour du Wazzani, de même qu’aux réactions militaires israéliennes à ces travaux, et qui se sont résumées jusqu’à ce jour en une intensification des survols aériens à basse et moyenne altitude, que ce soit autour du Wazzani ou au-dessus de Beyrouth, de la Békaa ou du Liban-Nord. D’ailleurs, poursuivent les sources diplomatiques précitées, les parties US concernées « n’ont pas hésité à rappeler à Tel-Aviv que la violation de la ligne bleue n’est rien d’autre que de la provocation faite à l’encontre du Liban. Et que cela doit cesser avant que de poser le problème du partage des eaux du Wazzani, ou de l’augmentation du quota imparti au Liban – qui est inférieur à ce auquel il a droit selon les accords internationaux qui régissent les eaux fluviales qui ne sont pas consacrées à la navigation maritime ». Ce qui n’a pas empêché les sources en question de mettre en garde contre une « éventuelle confrontation » entre les éléments du Hezbollah et les soldats israéliens au cas où se poursuivrait le travail sur les nouvelles installations. « Parce que les signaux avant-coureurs sont déjà visibles : Israël a ainsi dépêché huit véhicules militaires qui font face aux ouvriers qui continuent à mettre en place les tuyaux le long des barbelés allant de Kfar Kila à Adeïssi. D’ailleurs, les Israéliens ne se sont pas contentés de cet étalage de musculature, mais les soldats ont multiplié les tentatives d’intimidation à l’encontre des ouvriers, en ne se privant pas de leur pointer les armes à la figure », ont-elles ajouté. En insistant sur la nécessité, pour la commission officielle libanaise, parrainée par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, d’accélérer la finition du rapport technique sur les eaux du Wazzani dont l’a chargée le Conseil des ministres. Pour que Beyrouth puisse l’adresser dans les plus brefs délais aux Nations unies, afin qu’elles statuent sur le conflit. Sur un autre plan, ces sources diplomatiques ont fait part de leur admiration à l’égard du « courage » des ouvriers du Wazzani, qui poursuivent leur travail sur le chantier « sans qu’aucune mesure préventive n’ait été prise ». Et se basant sur des rapports axés sur le déroulement des travaux en cours, elles indiquent qu’ils ont « beaucoup progressé ». Et partout où cela est nécessaire, des dizaines d’engins dament fébrilement le terrain où doit se tenir, le 16 octobre en principe (c’est-à-dire à deux jours de l’ouverture du IXe Sommet de la francophonie, qui réunira à Beyrouth, pendant trois jours, plus d’une cinquantaine de chefs d’État ou de gouvernement), la cérémonie de mise en service des nouvelles pompes de captage des eaux du Wazzani. Et ce, en dépit du risque de représailles israéliennes. Ainsi, pour le grand jour, auquel devraient participer ministres, députés et chefs religieux, en présence de plusieurs dizaines de milliers de personnes, des ouvriers s’affairaient vendredi avec des bulldozers, à 1 km de la source de la rivière et à un peu plus du village syrien de Ghajar, occupé par Israël. « Les travaux se poursuivent jour et nuit, 24 h sur 24 », a déclaré le directeur du Conseil du Sud, en charge de la reconstruction de la région, Kabalan Kabalan, précisant que le chantier était en avance sur les prévisions. « Nous procéderons à des essais des pompes dans moins d’une semaine. Nous n’attendrons pas que quelqu’un nous donne le signal, et nous n’avons besoin d’aucune permission », a-t-il ajouté. Confirmant que « des dizaines de milliers de personnes sont effectivement attendues, car nous avons invité tous les officiels et les habitants des villages frontaliers » à assister à la cérémonie placée sous le parrainage du président Émile Lahoud. Rappelons qu’Israël s’oppose au projet de Beyrouth, qui veut alimenter en eau une vingtaine de villages du Sud à partir du Wazzani, principal affluent du Hasbani qui coule au Liban puis en Israël où il se jette dans le Jourdain. Ariel Sharon avait d’ailleurs prévenu le 10 septembre dernier que le détournement de la rivière serait un « casus belli ». Sauf qu’il a nuancé notablement ses propos la semaine dernière, en faisant savoir qu’Israël n’accepterait aucun prélèvement libanais « sans accord préalable ». Après les travaux d’adduction d’eau, Beyrouth prévoit de puiser quelque 10 millions de mètres cubes d’eau par an dans le Wazzani, au lieu de 7 millions précédemment. Sachant que cela reste en deçà des 35 millions de mètres cubes par an accordés au Liban en 1955 par le plan Johnston, que personne n’a cependant ratifié. Et à propos des experts hydrologues envoyés sur place par les États-Unis, Kabalan Kabalan a indiqué, interrogé par l’AFP, que ceux-ci « nous ont dit que nos droits sur les eaux du Wazzani étaient clairs, mais ils nous ont demandé de ne pas en faire état dans les médias ». Quant à Chérif Wehbé, l’entrepreneur supervisant le projet, il a déclaré que « les premiers essais auront lieu lundi, après que nous aurons terminé dimanche l’installation des filtres sur les deux conduites de la source. Le tuyau de pompage allant de la source au réservoir principal a été installé, les travaux électriques ont été achevés de même que 80 pour cent des 18 km de conduites prévus pour l’adduction d’eau », a-t-il précisé. Ajoutant que « les travaux se sont poursuivis sans relâche et nous n’avons même pas été perturbés par les menaces d’Israël et les survols » de son aviation. Rappelons justement que mardi dernier, les avions israéliens ont survolé à plusieurs reprises le secteur de la rivière ainsi que le reste du Liban. Et le Hezbollah s’était dit prêt jeudi à faire face aux « menaces israéliennes » et aux « pressions américaines ». « Les survols israéliens au-dessus de la rivière étaient un message clair adressé au Liban et nous rejetons de telles menaces », avait déclaré le responsable du parti intégriste au Liban-Sud, Nabil Kaouk.
Des sources diplomatiques bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, soulignent depuis quelque deux jours les inquiétudes des États-Unis et de l’Onu au vu de ce qui pourrait se passer au Liban-Sud – en ce qui concerne, bien évidemment, les eaux du Wazzani. Washington a d’ailleurs fait part de son « étonnement », après s’être...