Statut de Jérusalem - Washington ignore les résolutions de l’Onu, souligne le chef de l’État Lahoud dénonce une décision injuste

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a dénoncé hier la décision du Congrès américain de considérer Jérusalem comme la capitale d’Israël, la qualifiant d’« injuste » et estimant qu’elle est contraire aux résolutions de l’Onu. « Cette décision vient encore une fois toucher les sentiments des Arabes, des chrétiens et des musulmans pour qui Jérusalem est une ville sacrée abritant des lieux saints importants musulmans et chrétiens », a affirmé le président. « Cette décision injuste démontre que les États-Unis ignorent les résolutions internationales, notamment la 242, qui considère que Jérusalem est un territoire arabe occupé qui doit être libéré de l’occupation israélienne », a-t-il ajouté, estimant qu’elle « pave la voie aussi à la transformation des Nations unies en un instrument pour la réalisation des désirs et des intérêts des grandes puissances ». Il a mis en garde contre les conséquences d’une telle situation « qui risque d’être à l’origine de beaucoup d’injustice et d’hégémonie dans plusieurs régions du monde et qui pave la voie à l’institution de la loi de la jungle ». Selon le chef de l’État, « l’insistance à bafouer les résolutions internationales ou à les appliquer de manière sélective, conformément aux intérêts américains ou à des calculs électoraux intérieurs, menacera les relations des États-Unis avec la majorité des pays arabes et islamiques et donnera à Israël un prétexte pour continuer d’occuper les territoires arabes et pour mener sa politique de guerre et de massacre » contre les Palestiniens. Le chef de l’État a ensuite appelé, en sa qualité de président du sommet arabe, les États et les organismes « qui croient en la paix », à « rejeter clairement toute décision de nature à judaïser Jérusalem ». Sur un autre plan, le général Lahoud a reçu le chef du gouvernement, Rafic Hariri, pour un entretien qui a porté sur les préparatifs de Paris II et du Sommet de la francophonie. Les préparatifs de ce sommet qui s’ouvrira le 18 octobre, ont été aussi à l’ordre du jour de l’entrevue du président président avec M. Charles Rizk, conseiller personnel du chef de l’État au sein de l’Organisation internationale de la francophonie. Après avoir conféré avec les ministres Béchara Merhej et Fouad es-Saad, le président a reçu trois députés, Nasser Kandil, Nazem Khoury et Anwar Khalil, puis les ambassadeurs du Liban au Chili, Mourad Jammal, et en Guinée, Hikmat Awad.