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Actualités - CHRONOLOGIE

Loi électorale - « Le projet vise à saper tous les fondements du Liban », affirment les opposants Le tollé se poursuit dans les milieux politiques

La vague de réprobation s’est poursuivie hier dans les milieux politiques libanais proches de l’opposition concernant le nouveau projet de loi électorale envisagé pour les législatives 2005, faisant du Liban une circonscription unique. Pour les milieux hostiles à ce projet, ce sont les principes fondateurs et les spécificités du Liban qui sont directement remis en cause à travers cette loi : le pluralisme, la démocratie consensuelle et consociative, la démocratie et le dialogue. Le ministre d’État, Pierre Hélou, a qualifié le projet de « séisme politique », qui « vise en plein cœur la formule libanaise ». Évoquant la question de l’eau, « les visées israéliennes, non seulement sur le Wazzani, mais sur toutes les ressources hydrauliques libanaises », les dangers de l’implantation palestinienne et les risques de frappes américaines sur l’Irak, M. Hélou a estimé que « le timing n’était pas opportun pour plonger le Liban dans des polémiques sur la loi électorale ». Commentant le projet de circonscription unique, il a affirmé qu’il s’agissait « du pire projet dont il ait jamais entendu parler depuis le début de sa carrière politique ». « Il sonne le glas de la formule sur laquelle repose le Liban », a poursuivi M. Hélou. « Ce projet-catastrophe constitue une violation flagrante des principes de l’accord de Taëf, qui avait adopté la circonscription sur base du mohafazat », a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agissait d’une contravention de plus à cet accord. M. Hélou a enfin plaidé en faveur de « la création de partis non confessionnels comme préalable à une abolition du confessionnalisme politique, avant d’improviser en faisant du Liban une circonscription unique ». L’ancien ambassadeur du Liban à Washington, Simon Karam, également membre du groupe de Kornet Chehwane, a estimé que le projet de circonscription unique vise « à saper les fondements du Liban » et constitue « une entrée en matière à l’absorption du Liban et à l’élimination de l’entité libanaise ». M. Karam a estimé que les auteurs de ce projet de loi veulent « briser le pacte national ». « L’adoption de cette loi provoquera non seulement la chute de la Constitution, mais aussi la fin de leur règne », a-t-il souligné. Il a enfin indiqué que « la campagne de répression et de menace qui vise l’opposition et qui a débuté par la fermeture de la MTV » se poursuivra jusqu’à « son annihilation totale ». Même son de cloche du côté du Bloc national, qui a estimé qu’une telle loi électorale, si elle devait être adoptée, « démolirait les fondements du Liban pluraliste, celui de l’unité nationale, pas celui de la dilution dans le cadre du principe de la démocratie numérique ». Le Parti national libéral s’est étonné lui aussi de l’émergence d’un tel projet qui « anéantira les structures démocratiques et pluralistes et tout ce qui fait que le Liban est un message ». Et le PNL de réclamer une « loi électorale moderne, juste, assurant une vraie représentativité et faisant du Parlement le lieu naturel du débat (...) ». Plus véhément, le Parti communiste libanais a qualifié un tel projet de loi d’«outil barbare visant à expurger l’opération électorale de toute véritable représentativité ». Quant au ministre des Travaux publics, Nagib Mikati, plus nuancé, il a plaidé en faveur d’une « loi électorale moderne dont les différents segments de la société libanaise seraient satisfaits ». « Par respect pour la décision des électeurs, nous pensons qu’il convient de demander son avis à l’ensemble de la société sans marginaliser aucune partie et en respectant les orientations de chacun », a-t-il conclu.
La vague de réprobation s’est poursuivie hier dans les milieux politiques libanais proches de l’opposition concernant le nouveau projet de loi électorale envisagé pour les législatives 2005, faisant du Liban une circonscription unique. Pour les milieux hostiles à ce projet, ce sont les principes fondateurs et les spécificités du Liban qui sont directement remis en cause à...