CONGRÈS - Les handicapés dans le monde arabe : entre réalité et avenir Un problème humain inhérent à la question du développement(photos)

«Le handicap ne doit plus être associé uniquement à la charité et à la bienfaisance. Désormais, cette question doit être considérée sous l’angle des droits et des obligations fondés sur une action organisée et sur la planification scientifique. » C’est ce qu’a déclaré hier le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, lors de l’inauguration du congrès arabe du handicap. Organisé en collaboration avec le ministère des Affaires sociales, l’Association arabe des handicapés, la Ligue arabe et l’Escwa, le congrès a regroupé des experts gouvernementaux, des universitaires et les représentants des associations spécialisées. « Il s’agit d’aider les handicapés à dépasser leur problème pour acquérir un pouvoir de décision et devenir indépendants », une tâche qui requiert l’implication de tous, a indiqué M. Diab. Selon lui, le rôle assumé par la société « ne saurait être efficace à moins de créer une synergie entre les différents acteurs en présence dont les responsables officiels, la société civile, le secteur privé et les syndicats ». Évoquant la récente loi sur les handicapés qui a vu le jour le 8 juin 2000, M. Diab a rappelé que cette législation représente le couronnement d’une lutte qui avait commencé en 1993. « Le problème du handicap dans le monde arabe n’est plus une affaire de compassion. Il s’est transformé en une cause à part entière qui relève du développement et du progrès social », a affirmé le directeur de l’Association arabe des handicapés, Nawaf Kabbara. Mettant l’accent sur la nécessité de traiter les personnes handicapées sur un pied d’égalité avec toutes les autres catégories sociales, M. Kabbara a indiqué que les raisons qui ont incité les organisateurs à mettre sur pied ce congrès « est l’accroissement notoire du nombre des personnes handicapées notamment en Palestine, à cause de la violence et de la répression exercées par l’État hébreu (sur le peuple palestinien) ». Prenant à son tour la parole, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Adel, a souligné que cette rencontre vise notamment à établir « un accord arabe sur la question des handicapés », un objectif qui a longtemps mis à se concrétiser. « L’attention internationale qui a été accordée à cette question durant les deux dernières décennies a eu pour effet de créer une prise de conscience, au plan social, des droits légitimes des handicapés », un changement qui a contribué à de nombreuses réalisations au niveau technologique et du point de vue de la réinsertion des personnes handicapées dans leurs sociétés respectives, a-t-il dit. « Le regard que porte désormais le monde sur ces personnes s’est modifié, dans la mesure où elles ne sont plus considérées comme malades ou infirmes », a ajouté M. Adel. Soulignant que le handicap ne doit plus mener à la marginalisation de cette catégorie de personnes, il a notamment suggéré le développement de la communication entre les gouvernements et la société civile et l’amélioration des législations régionales. M. Adel a en outre mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à développer chez la personne handicapée une certaine autonomie par le biais de la formation et de la réhabilitation, en mettant à profit les nouveautés technologiques et scientifiques parues dans ce domaine. Fatmé Sabiti, chef du département de la femme et du développement au sein de l’Escwa, a précisé de son côté que cette question constitue une priorité pour l’Escwa, qui s’est engagé à soutenir activement ce congrès jusqu’en l’an 2012, en aidant les organisations de la société civile à réaliser leurs objectifs.