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Actualités - OPINION

Le pouvoir aurait intérêt à calmer le jeu à la veille du Sommet de la francophonie

Pourquoi cette déferlante de secousses, d’affaires, d’exhumations de dossiers ? Mais aussi, et surtout, de projets structurels politiques comme l’abolition du confessionnalisme politique, la décentralisation et le code électoral ? Par quelle vertigineuse culbute peut-on prétendre que le mouvement déclenché sert les intérêts des chrétiens ? Et qu’il entre dans le strict cadre de ces accords de Taëf auxquels ils se rallient, finalement et majoritairement ? Un opposant répond que le plan d’ensemble vise à rogner les ailes de l’Est, dont la montée en puissance, illustrée par la partielle du Metn, a fini par alarmer toutes les composantes du pouvoir. Il s’agit donc de contrer les forces de refus, dont Kornet Chehwane, par des dispositions et des dispositifs qui à la longue devraient produire des effets au niveau du contrôle de la rue. Il faut aussi, dans l’immédiat, riposter à l’attitude afichée par la Rencontre au sujet du dialogue après la fermeture de la MTV. Ce pilier affirme ensuite que l’opposition ne va ni s’en laisser conter, ni trembler d’effroi devant l’épée de Damoclès multiforme brandie au-dessus de sa tête. Aucune forme d’intimidation ne peut la faire fléchir. Et, à l’en croire, elle ne va pas vouloir composer parce qu’on la menace de faire du Liban tout entier une seule circonscription. Afin que ce que l’on appelle la démocratie numérique, démographique, domine, en lieu et place de la démocratie dite du consensus national. Ajoutant que l’éventualité de la mise en place d’un sénat ne lui fait pas peur non plus. Et qu’il ne faut pas prendre trop au sérieux les tirades d’orateurs qui prétendent que l’entité libanaise elle-même pourrait être contestée à tout moment si l’opposition continuait à exiger la refonte du système issu de Taëf. Cette source enchaîne en rappelant en substance que « le Liban est affaire de partenariat. La responsabilité doit être assumée en commun. C’est bien pourquoi nous ne cesserons pas de militer pour une vraie correction de trajectoire, dans le respect des lois et dans un retour à l’esprit de Taëf qui veut que les Libanais soient traités d’une manière égale, sans discrimination. Or les tendances aux déviations se multiplient. Prenez, par exemple, le Liban circonscription unique. Cela n’existe que dans les dictatures, où tout d’ailleurs est unique, le parti au pouvoir comme la pensée. Dans les système démocratiques, il y a toujours, forcément, plusieurs régions électorales. Si l’on y regarde bien, le projet est tout particulièrement fomenté pour vexer Bkerké bien plus que la Rencontre. Parce qu’on sait que le patriarche Sfeir lutte depuis des années pour une meilleure représentation de proximité, contre les parachutages et les détournements de sièges attribués aux chrétiens par le truchement d’inféodés. De toute façon, d’autres parties que nous seraient lésées par l’unification électorale du pays. Et l’on peut prévoir que ce projet aura du mal à passer. Quant à l’abolition du confessionnalisme politique, nos adversaires font fausse route. Dans ce sens que nous sommes les tout premiers à en rêver. » Pour cette personnalité, pas plus que la fermeture de la MTV, les nouvelles attaques, menaces ou manœuvres ne vont faire céder la Rencontre de Kornet Chehwane et l’amener à dialoguer, c’est-à-dire à négocier, en état d’infériorité. Ce pôle souhaite cependant un retour à la normale, passant par une cessation des hostilités déclenchées contre la Rencontre, comme par un rétablissement des ponts entre Bkerké et Baabda. À son avis, à bien y regarder, c’est surtout le pouvoir qui aurait intérêt à calmer le jeu, dans la phase régionale ou économique présente. Notamment dans la perspective du tout prochain Sommet de la francophonie prévu à Beyrouth. C’est bien pourquoi, du reste, certains observateurs prédisent que l’État va bientôt mettre de l’eau dans son vin. En relevant qu’il a amorcé ce mouvement tournant par les éloges rendus récemment à Mgr Youssef Béchara par Élias Murr. Autre indice : ce même prélat, qui anime comme on sait la Rencontre de Kornet Chehwane, devrait être reçu sous peu à Baabda. En vue sans doute d’un accord tacite aux termes duquel le pouvoir et l’opposition s’entendraient pour coopérer dans les domaines où l’intérêt du pays le commande. Philippe ABI-AKL
Pourquoi cette déferlante de secousses, d’affaires, d’exhumations de dossiers ? Mais aussi, et surtout, de projets structurels politiques comme l’abolition du confessionnalisme politique, la décentralisation et le code électoral ? Par quelle vertigineuse culbute peut-on prétendre que le mouvement déclenché sert les intérêts des chrétiens ? Et qu’il entre dans le strict...