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Actualités - CHRONOLOGIE

Communauté - « Non » des évêques maronites à la circonscription électorale unique Bkerké accuse l’État de miner la démocratie

Prenant position dans la crise politique interne, l’Église maronite, par la voix du Conseil des évêques maronites, qui a tenu hier sa réunion mensuelle sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir, a fermement condamné le harcèlement politique et judiciaire par l’État de la Rencontre de Kornet Chehwane, sans pour autant nommer cette dernière. Ce harcèlement a été assimilé à une incitation à la dissension civile et confessionnelle. Cette politique met en péril les fondements de la démocratie, constate encore le Conseil des évêques maronites, qui dénonce à l’avance tout projet de loi électorale qui transformerait le Liban en une circonscription unique. Voici le texte intégral du communiqué du Conseil des évêques maronites : « Ce mercredi 2 octobre, réuni sous la présidence de S.B. le patriarche, le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, le conseil des évêques maronites a examiné la situation interne et passé en revue des questions d’Église. À l’issue de sa réunion, il a fait paraître le communiqué suivant : 1- Le Conseil est indigné par la tension qui se manifeste sur le plan interne et dénonce énergiquement les mesures prises par l’État, au point que la moitié de la population semble prise pour cible. Des dossiers poussiéreux sont exhumés des caves du Palais de justice, des soupçons sont dirigés contre tous ceux qui ont participé à un congrès ou un rassemblement politique à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Par là, l’État encourage officiellement l’hostilité d’un groupe contre l’autre, que ce soit au niveau de partis scindés ou au niveau de rencontres politiques dressées l’une contre l’autre pour s’éliminer mutuellement. Des polémiques verbales opposent même ceux qui occupent des positions politiques élevées, des convocations judiciaires et des mandats d’amener sont établis au nom d’anciens hauts responsables, des banderoles incendiaires sont déployées au Nord au vu et au su des forces de l’ordre et des mesures sont prises pour étouffer toutes les voix libres qui tentent de se faire entendre, alors même que la Constitution garantit la liberté d’expression. Cette confusion sans précédent se manifeste alors même que se poursuivent les préparatifs pour la tenue du forum Paris II et du Sommet de la francophonie à Beyrouth. Est-ce donc le climat favorable à leur tenue et à leur succès ? 2- Les responsables ont-ils conscience du fait que les mesures qu’ils prennent aujourd’hui contre ceux qu’ils estiment être leurs adversaires pourraient un jour être prises contre eux par ceux qui, demain, les considéreraient à leur tour comme des adversaires ? Se croient-ils au-dessus de tout soupçon, alors même que ce témoignage est porté contre eux par l’un d’entre eux : le problème n’est pas dans l’absence de lois, mais dans la décision des responsables d’ignorer les lois. Est-ce ce climat chargé d’animosité et de haine qui sauvera le pays de ses épreuves ? Les a-t-on informés du fait que des Libanais se jettent, aux heures tardives ou avant la levée du jour, sur les poubelles d’ordures ménagères, à la recherche de leur nourriture ? 3- Les responsables ont-ils conscience que s’ils étouffent les voix critiques des opposants et mettent hors-jeu ceux qu’ils estiment être leurs adversaires, c’est le régime démocratique distinctif du Liban dans la région, aussi imparfait qu’il soit, qu’ils auront étouffé ? Et que c’est donc leur propre personne que, tôt ou tard, ils auront éliminée ? De plus, est-ce avec une loi électorale faisant du Liban une circonscription unique, même avec un premier tour au niveau de la petite circonscription, qu’ils pensent assurer une représentation authentique des électeurs ? N’est-ce pas le meilleur moyen, comme on l’a dit avec humour, de faire prendre aux candidats le train, après leur avoir fait prendre, auparavant, l’autobus ? 4- Les Libanais de tous horizons oublient-ils que des nuages menaçants s’amoncellent à l’horizon et augurent d’une guerre dont les initiateurs sauront quand elle commencera, mais ne savent pas quand et comment elle finira ? Et pour éviter certaines de ces retombées, ne vaudrait-il pas mieux nous solidariser et serrer nos rangs, plutôt que d’aller à son encontre avec nos divisions et nos morcellements ? Ne vaut-il pas mieux s’y préparer par des réconciliations plutôt que par des déclarations de guerre ? Nous nous contenterons de poser ces questions parmi de nombreuses autres que l’on pourrait poser. 5- En ce mois marial consacré au Rosaire, nous nous tournons vers Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie, Mère de Dieu, et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dont les reliques reçoivent au Liban un accueil des plus chaleureux, dans la foi qu’elle passera son Ciel à faire du bien sur la terre, et nous implorons le Très-Haut de nous rétablir, de nous purifier de nos haines, de nous accorder la grâce de nous unir pour notre bien et celui de notre pays, afin que l’État retrouve ses composantes perdues de dignité, d’indépendance, de souveraineté et de libre décision. »
Prenant position dans la crise politique interne, l’Église maronite, par la voix du Conseil des évêques maronites, qui a tenu hier sa réunion mensuelle sous la présidence du patriarche Nasrallah Sfeir, a fermement condamné le harcèlement politique et judiciaire par l’État de la Rencontre de Kornet Chehwane, sans pour autant nommer cette dernière. Ce harcèlement a été...