Liban-Sud - Le pompage des eaux du Wazzani pourrait débuter le 16 octobre Le Hezbollah minimise les menaces israéliennes

Le coup d’envoi officiel du pompage des eaux du Wazzani pourrait avoir lieu le 16 courant. C’est du moins ce qu’a estimé le député Mohammed Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah. M. Raad a affirmé que « rien ne justifie l’ajournement de l’inauguration de ce projet ». « Les craintes exprimées à ce propos ne sont pas justifiées », a souligné le député intégriste qui a ajouté que « toutes les menaces israéliennes ne devraient pas dissuader le Liban d’exercer son droit à l’exploitation de ses eaux ». Commentant les informations faisant état d’une possible attaque israélienne contre les installations de pompage, M. Raad a déclaré : « Nous ne sommes pas dépourvus de moyens susceptibles d’empêcher Israël d’accomplir un tel acte insensé. » Notons dans ce cadre que selon notre correspondant diplomatique au palais Bustros, Khalil Fleyhane, certains responsables officiels ne cachent pas leur crainte de voir l’État hébreu bombarder bel et bien les installations du Wazzani. Les milieux en question relèvent que les avions israéliens ont survolé mardi dernier le Liban-Sud, et plus particulièrement les secteurs du Wazzani, à très basse altitude, ce qui laisse supposer que les appareils prenaient des photos des installations construites par les équipes du Conseil du Sud, dans la perspective d’éventuels raids aériens. Les sources loyalistes soulignent que les derniers survols intensifs de l’aviation israélienne constituent un « message d’avertissement » adressé au Liban afin qu’il mette un terme aux travaux entrepris le long du Wazzani. Les sources susmentionnées précisent que les Nations unies ont reçu des informations provenant d’un officier supérieur israélien selon lequel l’État hébreu serait déterminé à bombarder toute installation de pompage de l’eau du Wazzani. Tout en reconnaissant que le Liban devrait faire preuve de « prudence » concernant ce dossier, les milieux loyalistes minimisent quelque peu la portée des menaces israéliennes et relèvent, à l’appui de leur point de vue, que les États-Unis n’ont transmis au gouvernement libanais aucun avertissement israélien sérieux. Il y a quelques jours, le département d’État s’est contenté de lancer un appel au « calme », soulignant que le Liban et Israël devraient s’abstenir de s’engager sur la voie de l’escalade en évitant que l’affaire du Wazzani n’aboutisse à un dérapage au niveau militaire. Au plan diplomatique, les responsables précités ne cachent pas leur étonnement face à l’attitude de l’Administration américaine, qui a reproché au Liban de n’avoir pas averti à l’avance les capitales occidentales ou les Nations unies de sa volonté d’effectuer des travaux pour pomper les eaux du Wazzani. Washington rappelle à ce propos que les conventions internationales prévoient que le Liban aurait dû effectuer une telle démarche avant d’engager les travaux. Les sources loyalistes rétorquent aux reproches américains en soulignant que le Liban ne pouvait, en toute logique, avertir le pays concerné par ce dossier, en l’occurrence Israël. Quant aux Nations unies, soulignent encore les mêmes sources, le gouvernement libanais attend de mettre au point le dossier technique de cette affaire avant d’avertir officiellement l’Onu. En tout état de cause, les milieux responsables mettent l’accent dans ce cadre sur le fait que M. Staffan de Mistura, l’émissaire personnel du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, « ne s’est pas encore rendu dans la région du Wazzani pour s’informer de près de la situation, de même qu’il n’a pas dénoncé, comme il a l’habitude de le faire, la dernière violation de l’espace aérien libanais par l’aviation israélienne, mardi dernier ».