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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - L’accès du territoire américain soumis à un nouveau système sécuritaire Des semaines pour obtenir un visa aux États-Unis

Depuis les attaques du 11 septembre, les demandeurs de visa d’entrée aux États-Unis ont pu constater la lenteur des procédures et la lourdeur administrative qui ont accompagné ce type de formalités. Plusieurs Libanais résidant temporairement aux USA pour des raisons professionnelles ou dans la cadre de la poursuite de leurs études se sont retrouvés « piégés » cet été au Liban, où ils venaient passer quelques semaines de vacances, leur visa de retour n’ayant pas été renouvelé dans les délais requis. Et pour cause : toute demande de visa est désormais traitée à partir de Washington et non plus dans les consulats à l’étranger, qui ne font que transférer les dossiers aux autorités compétentes. En outre, de nouvelles mesures restrictives, qui seront effectives à partir d’aujourd’hui, ont été prises par les autorités américaines soucieuses « de garantir au plus haut point la sécurité des résidents et des visiteurs ». Afin de clarifier ces nouvelles mesures et pour dissiper tout malentendu, les responsables au consulat ont décidé de tenir une conférence de presse à laquelle ont été conviés les journalistes de la presse écrite. C’est le premier consul, Suzy Pratt, et la responsable des affaires publiques, Candace Putman, qui se sont chargés de décrire le mécanisme mis en vigueur par le département de la Justice, en collaboration avec le service d’immigration et de naturalisation (INS). Intitulé « The National Security Entry-Exit Registration System » (NSEERS), le nouveau programme, qui s’applique exclusivement aux visiteurs temporaires (touristes, étudiants, hommes d’affaires), vise essentiellement à « réduire la vulnérabilité des frontières américaines et à limiter les risques des attaques terroristes », et ce, dans l’intérêt de toute le monde, « des Américains aussi bien que des visiteurs », précise Mme Pratt, qui rappelle que les victimes du 11 septembre appartenaient à toutes les nationalités. Concrètement, le système prévoit une interview effectuée par le INS dès le débarquement dans l’un des aéroports US. Une photo et les empreintes digitales du visiteur peuvent éventuellement être requises par la nouvelle réglementation. Sur base de cette interview, le INS peut accepter ou refuser l’accès du territoire à la personne interrogée. Si cette dernière parvient à passer le premier cap, elle devra toutefois contacter à nouveau le bureau le plus proche du INS un mois après son entrée et dans un délai de 10 jours. Elle sera à nouveau soumise alors à une seconde entrevue durant laquelle elle devra notamment rendre compte de son adresse et de la nature de ses activités. C’est la même procédure qui s’applique si le visiteur entend rester plus d’un an aux États-Unis. Dans les deux cas, et si ce dernier ne se soumet pas à cette réglementation, il risque de s’exposer à des sanctions qui varient : paiement d’une amende, arrestation ou expulsion définitive du territoire. Mais le visiteur n’est pas au bout de ses peines. Car une fois son séjour terminé, il devra à nouveau se présenter devant un agent du INS, à l’un des ports de sortie désignés par le INS et mentionné dans une liste qu’il peut obtenir auprès de l’ambassade ou, sur son site informatique (www.USEmbassy.gov.lb, pour le Liban). Cette mesure s’applique-t-elle systématiquement à tous les visiteurs ? « Non », répond Mme Pratt, qui explique que « certains demandeurs de visa seront parfois désignés préalablement par le consul en place, ou par l’agent INS qui a un pouvoir discrétionnaire dans le choix des personnes qui devront respecter ses conditions ». Elle indique par ailleurs que les critères adoptés ne sont pas définis, mais que la règle de base est de s’assurer que le candidat en question n’a pas l’intention de résider de manière permanente aux États-Unis. Interrogée sur le cas des personnes qui n’ont pu retourner aux États-Unis cet été faute d’avoir pu obtenir un visa, Mme Pratt affirme que le retard mis pour l’octroi des visas relève des nouvelles procédures appliquées, notamment après le 11 septembre. « Nous sommes conscients de la frustration qu’éprouvent ces personnes, parmi lesquelles se trouvent notamment des médecins en fonctions aux États-Unis, des étudiants qui ont déjà entamé leurs premières années d’études. Le problème est que toutes les demandes de visa sont, depuis quelque temps, transmises au département d’État, qui doit passer au crible tous les dossiers avant de les renvoyer chez nous. C’est une longue procédure qui prend du temps, généralement entre six et huit semaines. » Cependant, indique Mme Putman, « nous avons contacté les institutions concernées, telles que les hôpitaux et les universités où sont attendues les personnes retenues dans leur pays d’origine. Nous avons reçu des assurances de la part des différentes administrations qu’elles s’engageraient à faciliter le retour de ces personnes une fois leur visa obtenu ». Refusant d’avancer des chiffres sur les approbations ou les refus de visa déjà reçus par l’ambassade à Awkar, les deux responsables ont exprimé leur espoir de voir la situation « s’améliorer d’ici à quelque temps, une fois le système mis au point ». Toutefois, précise Mme Pratt, la longueur du délai n’équivaut pas nécessairement à un refus. « Plusieurs visas ont été octroyés au cours de l’année dernière, c’est-à-dire après le 11 septembre, et les États-Unis ont accueilli, depuis, 57 millions de visiteurs. » « Enfin un bonne nouvelle », poursuit le premier consul, annonçant la réouverture prochaine de la section des visas au Liban. « Dès avril 2003, les demandes de visas pourront être sollicitées à partir de Beyrouth », a indiqué Mme Pratt, soulignant que cette mesure devrait soulager les Libanais qui faisaient la navette entre Beyrouth et Damas pour soumettre leurs dossiers. À noter que seul le renouvellement des visas était possible jusque-là à partir de l’ambassade à Awkar. Jeanine JALKH
Depuis les attaques du 11 septembre, les demandeurs de visa d’entrée aux États-Unis ont pu constater la lenteur des procédures et la lourdeur administrative qui ont accompagné ce type de formalités. Plusieurs Libanais résidant temporairement aux USA pour des raisons professionnelles ou dans la cadre de la poursuite de leurs études se sont retrouvés « piégés » cet été au...