Liban-Palestiniens - Plus de 100 000 partisans du Hezbollah défilent en soutien à l’intifada Nasrallah : Nous défendrons notre eau avec notre sang(photo)

Plus de 100 000 partisans du Hezbollah ont défilé hier dans la banlieue sud de Beyrouth en appelant à la poursuite de l’intifada palestinienne. Fait rarissime, le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, a, dans un discours, rendu hommage nommément au président palestinien, Yasser Arafat. Cheikh Nasrallah a évoqué en outre le litige libano-israélien à propos des eaux de la rivière Wazzani, en faisant état de la détermination du Hezbollah à défendre « chaque goutte d’eau » du Liban avec le sang de ses combattants. Les manifestants se sont d’abord rassemblés au rond-point al-Qods, à Haret Hreik, orné en son centre d’une maquette de trois mètres de haut représentant la mosquée el-Aqsa à Jérusalem. Puis, ils ont avancé lentement parmi les ruelles étroites de Ghobeiré, Moucharrafié et Bir el-Abed, brandissant des drapeaux palestiniens, libanais et des étendards du Hezbollah. Des députés et des personnalités politiques, religieuses et autres ont participé à la marche. À Bir el-Abed, les manifestants se sont arrêtés pour écouter le discours de cheikh Nasrallah. « Grâce aux sacrifices consentis et surtout aux opérations de martyrs, l’intifada se poursuit pour la troisième année consécutive et marche vers la victoire », a clamé cheikh Nasrallah. Le dirigeant intégriste a appelé à l’unité des rangs et a rendu hommage « à Yasser Arafat et à ceux qui, encerclés par les troupes israéliennes, résistent avec lui dans la Moukataa (le quartier général palestinien à Ramallah) ». Il a fustigé « les voix qui s’élèvent parmi les Palestiniens pour renoncer au combat, arguant que les représailles attirent trop de souffrances au peuple palestinien ». « Un tel discours est assimilable à une trahison », a-t-il dit. Il a également violemment critiqué « les responsables arabes qui affirment qu’il faut se plier à la volonté du grand Satan (les États-Unis) qui menace de mettre toute la région, et non seulement l’Irak, à feu et à sang ». Selon lui, « les guerres ne se limiteront pas aux frontières de l’Irak. Elles envahiront la Syrie, le Liban, la Palestine, l’Iran et tout pays arabe et islamique qui ose discuter les souhaits de l’Administration américaine ». « Nous sommes déterminés à faire relâcher tous les prisonniers, à libérer notre territoire et à boire de notre eau sans demander la charité à quiconque, ni aux États-Unis ni à d’autres », a poursuivi cheikh Nasrallah. « Que Sharon fasse ce qu’il veut. Chaque goutte d’eau du Liban, nous la défendrons avec notre sang », a-t-il lancé. Après le discours, les manifestants ont scandé : « Peuple de Palestine, tu n’es pas seul, les moujahidine du Liban te soutiennent », « Marchons sur Jérusalem » et « Mort à l’Amérique, mort à Israël ». Par ailleurs, le président Arafat a harangué par téléphone ses partisans dans les camps de réfugiés du Liban-Nord en leur assurant qu’ils allaient, bientôt, prier ensemble à Jérusalem. « Qu’ils (les Israéliens) le veuillent ou non, nous prierons ensemble, dans un avenir proche, dans les mosquées et les églises de Jérusalem », a affirmé M. Arafat à plus de 5 000 Palestiniens rassemblés dans le camp de Nahr el-Bared, près de Tripoli. La foule a explosé de joie en entendant la voix du leader palestinien et a crié « Nous sacrifierons notre âme et notre sang pour toi, Abou Ammar ». Dans le même temps, quelque 5 000 partisans du mouvement islamiste palestinien Hamas se sont rassemblés dans le camp de réfugiés de Rachidiyé, au Liban-Sud.