La politique de Sharon ne vise qu’à compliquer la situation, affirme Mauroy(photo)

L’ancien Premier ministre français et actuel président de la commission urbaine de Lille, Pierre Mauroy, a critiqué hier la politique du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, affirmant que, loin de servir la paix, « elle ne vise qu’à compliquer la situation » au Moyen-Orient. Il s’est prononcé en faveur d’un État palestinien aux « frontières sûres, garanties par les Nations unies » aux côtés d’Israël. M. Mauroy, qui a été reçu par le président de la République, le général Émile Lahoud, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, et le chef du gouvernement, Rafic Hariri, avec qui il s’est entretenu de la situation régionale, s’est prononcé en faveur d’une paix durable, non seulement entre Israël et les Palestiniens, mais aussi avec le Liban, la Syrie et l’ensemble des pays de la région. Toujours au plan régional, M. Mauroy, qui se référait aux menaces américaines contre l’Irak, s’est déclaré « étonné qu’une grande démocratie, la nation la plus forte du monde, puisse envisager de mener une guerre préventive sans l’accord des Nations unies ». « Je suis venu au Liban pour une autre raison : la cause de la décentralisation (...). Appuyé par le président Mitterrand et son ministre de l’Intérieur, Gaston Deferre, nous avons lancé les grandes lois de la décentralisation en France et avons supprimé les tutelles, accordant leur autonomie aux régions et aux départements (...). J’en ai parlé avec le président de la République et le Premier ministre et je suis heureux de constater que l’idée de la décentralisation est favorablement accueillie par l’État », a déclaré M. Mauroy, qui a révélé l’existence d’un projet pilote au Chouf au niveau de l’environnement. Il a conclu en rappelant les liens historiques entre le Liban et la France et en insistant sur l’importance du prochain sommet de la francophonie qui doit se tenir en octobre prochain à Beyrouth, le qualifiant de « sommet de la culture ».