Bkerké Hraoui met en garde contre la dispersion des forces politiques

L’ancien chef de l’État Élias Hraoui s’est rendu hier à Bkerké, dans ce qui semble une visite à message d’un homme qui a décidé de reparaître sur la scène publique. De fait, en repartant, l’ancien chef de l’État a multiplié les conseils à l’égard des Libanais, les mettant en garde contre la guerre que le président Bush se promet de lancer contre l’Irak et ses répercussions régionales. M. Hraoui a rappelé que le Hezbollah est lui-même dans le collimateur des États-Unis. Dans ce cas, a-t-il ajouté en substance, les Libanais feraient bien de se rappeler qu’ils sont, comme dit le pape, « plus qu’un pays, un message », de réagir contre leur état de dispersion et de se solidariser avec les causes qui les entourent : celle des Palestiniens, en dépit du fait qu’ils ne les portent pas dans leur cœur, et celle des Irakiens, dont le régime ne leur inspire pas beaucoup de sympathie. Le message de M. Hraoui, de toute évidence, s’adressait beaucoup plus aux chefs politiques chrétiens que musulmans. L’ancien chef de l’État s’est notamment félicité de ce que les manifestations aient été interdites par le ministre de l’Intérieur, affirmant qu’il a craint, un moment, avec la manifestation pour les libertés et la contre-manifestation de cheikh Taha Sabounji, un retour à la guerre civile. Enfin, M. Hraoui a affirmé que nul ne doit songer à prendre appui sur l’étranger pour renforcer sa position au Liban, ajoutant que ce genre d’appui est souvent traître et se retourne contre la partie qui en dépend. Sur un autre plan, il se confirmait hier que la rencontre entre le patriarche Sfeir et les membres du Rassemblement parlementaire de concertation a été plutôt fraîche, pour reprendre un mot du Dr Atef Majdalani, et que le patriarche n’a pas hésité à réclamer, devant ses hôtes, l’application de l’accord de Taëf et le redéploiement de l’armée syrienne au Liban. Le chef de l’Église maronite s’est adressé à ses visiteurs en lisant une déclaration dont la teneur ne leur a pas été communiquée par écrit, et qui n’a pas été transmise à la presse. M. Marwan Farès a affirmé qu’elle était directement inspirée de la troisième déclaration du Conseil des évêques maronites, publiée en septembre. Notons, par ailleurs, que le patriarche Sfeir a reçu hier la visite de Mme Solange Béchir Gemayel et de son fils Nadim, du député Gébran Tok et de Mme Laure Chalhoub, membre éminent de la colonie libanaise au Brésil.