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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Le procureur général ordonne l’ouverture de l’enquête sur des délits à caractère politique Addoum nie que l’opposition soit dans le collimateur du parquet(photo)

Le procureur général Adnane Addoum a ordonné hier l’ouverture d’une enquête sur toute personne susceptible d’avoir eu des contacts avec Israël et dont les activités ont porté atteinte au Liban et à ses relations avec des pays arabes, sous-entendu la Syrie. Lors d’une conférence de presse, il a toutefois nié que l’enquête vise « les personnalités qui œuvrent pour l’adoption de sanctions contre la Syrie » ou « une partie quelconque au Liban », qu’il s’agisse de Kornet Chehwane ou de personnes ayant assisté au meeting d’Antélias organisé par l’opposition, ou encore au congrès maronite de Los Angeles. M. Addoum a adressé aux différents services de sécurité, militaires et civils, une circulaire en ce sens, qui a été distribuée à la presse. La circulaire demande « de collecter des informations sur les Libanais et des non-Libanais qui ont établi, ou encouragé des contacts avec l’ennemi israélien afin de l’inciter à mener des actions hostiles au Liban ». Elle concerne également « ceux qui ont eu au Liban des activités portant atteinte à la sécurité, au prestige de l’État et à son statut financier, et qui ont provoqué des dissensions confessionnelles ». C’est surtout ce point, ou du moins la manière dont il sera appliqué, qui inquiète certains observateurs. En effet, quelle définition donner par exemple au mot « prestige », un terme auquel certains pays de la région n’hésitent pas à se référer pour réprimer les libertés ? La circulaire appelle en outre à recenser tout acte contraire au code pénal et invite les services compétents à remettre au parquet les résultats de leur enquête « afin de lancer des poursuites judiciaires contre les contrevenants ». Dans ce document, le procureur veut également savoir « si des personnes ont eu des activités ou tenu des réunions non autorisées par le gouvernement et susceptibles de faire du tort au Liban et à ses relations avec des pays frères arabes ». Les précisions de Addoum En réponse aux questions des journalistes, le procureur général a tenu à « dépolitiser » l’affaire en affirmant qu’il ne s’agissait pas de poursuivre « les personnalités œuvrant pour l’adoption de sanctions contre la Syrie » (le Syrian Accountability Act), ou « une partie quelconque au Liban ». « Nous n’engagerons aucune poursuite contre une personne pour ses prises de position concernant la présence syrienne au Liban », a précisé M. Addoum, avant de poursuivre : « Nous entendons tous les jours différents avis de politiciens sur la question. Le patriarche Nasrallah Sfeir l’évoque aussi et réclame le redéploiement des forces syriennes. Ce n’est pas cela le problème », a-t-il affirmé. Le procureur général a cependant indiqué que « s’il est prouvé que des Libanais ont établi des contacts avec l’ennemi et demandé l’aide d’un pays étranger contre la Syrie ou pour faire du tort au Liban, ils seront poursuivis ». À la question de savoir si le général Michel Aoun, qui s’est rendu aux États-Unis récemment, était visé, M. Addoum a répondu que la circulaire est générale, « mais que si celui-ci a commis un crime en requérant l’aide de l’étranger contre son pays, je le poursuivrai ». « Le procureur général n’entre pas dans un jeu ayant pour but de persécuter une quelconque partie politique libanaise », a encore affirmé le magistrat.
Le procureur général Adnane Addoum a ordonné hier l’ouverture d’une enquête sur toute personne susceptible d’avoir eu des contacts avec Israël et dont les activités ont porté atteinte au Liban et à ses relations avec des pays arabes, sous-entendu la Syrie. Lors d’une conférence de presse, il a toutefois nié que l’enquête vise « les personnalités qui œuvrent pour...