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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Près d’un étudiant sur dix touché par le fléau La consommation de drogue se propage parmi les jeunes(photos)

La toxicomanie augmente dangereusement parmi les étudiants au Liban, notamment les filles : les jeunes commencent à se droguer plus tôt et passent plus rapidement qu’avant du haschisch aux drogues dures. Selon des chiffres publiés par Oum an-Nour (une ONG qui gère des centres de réhabilitation) et que rapporte l’AFP, 8 % des étudiants libanais consomment de la drogue contre 4,6 % en moyenne pour les autres pays arabes. « Être toxicomane, c’est le résultat d’un manque ou d’un trop-plein affectif, de l’absence de communication avec les parents, le besoin d’attirer l’attention et la conjonction de circonstances », affirme C., 26 ans, en jean et baskets, cigarette à la main, dans un centre de suivi de cette ONG. « Je ne me voyais pas du tout devenir drogué », renchérit F., un étudiant de 23 ans, lui aussi sorti de sa dépendance à l’héroïne. « Les films de cinéma accumulent tellement de clichés. Les drogués y sont soit des enfants abandonnés, soit des enfants maltraités, alors que moi, de toute ma vie, j’ai dû recevoir à peine quatre gifles de mon père », explique-t-il. Une tendance nouvelle touche les femmes qui essayent le cannabis et dont le nombre a été multiplié par 9 entre 1991 et 1999, selon une étude préliminaire menée sur un échantillon de 2 000 universitaires par l’Institut de développement et de recherche appliquée à la clinique (Idrac) pour le Bureau de contrôle des drogues et de prévention du crime des Nations unies. Pour la même période, le nombre des hommes a été multiplié par 3. « Le nombre de celles qui viennent chez nous a quintuplé en 8 ans », confirme la directrice générale d’Oum an-Nour, Mouna Yazigi. « Ce qui change également, souligne-t-elle, c’est que les jeunes commencent à se droguer plus tôt et passent plus rapidement qu’avant des drogues douces aux drogues dures. » « Mon frère a 16 ans, il fume du haschisch. Son copain n’arrête pas de se moquer de lui et lui conseille de passer à une drogue plus dure », témoigne C. Selon le rapport d’Idrac, le nombre d’universitaires ayant essayé au moins une fois l’héroïne ou la cocaïne est passé de 1991 à 1999 de 0,4 % et 0,5 % à respectivement 0,8 % et 1,2 %. « Un taux très inquiétant, identique à celui des États-Unis en ce qui concerne l’héroïne », relève une des responsables de l’étude, Lilian Ghandour. L’augmentation de la consommation de drogue est due à plusieurs facteurs, principalement « la pression des amis, le besoin de se conformer au groupe social, les problèmes familiaux », ainsi qu’à une baisse des croyances religieuses, selon un panel d’experts réuni par Idrac. Ils relèvent en outre que la disponibilité de la drogue au Liban, pays producteur jusqu’à peu, facilite sa propagation dans la société. « En moins de 10 minutes, on peut débrouiller du hachisch. Depuis deux ans, il y a de tout en grandes quantités et les prix ont baissé. Par exemple, une pilule d’ecstasy vaut 10 dollars contre 50 auparavant », confirme S., un universitaire de 20 ans. Mais, parallèlement, le nombre d’universitaires désireux de sortir du cycle infernal augmente lui aussi et est passé dans le bureau d’accueil d’Oum an-Nour de 20,7 % en 2000 à 27,3 % en 2001. « Je faisais une overdose, j’ai appelé mes amis, personne ne m’est venu à l’aide. J’ai alors décidé d’en finir », témoigne l’un d’entre eux. « Ma mère m’a dénoncé pour m’obliger à me soigner. Les gendarmes m’ont laissé le choix entre la prison et intégrer un des centres de réhabilitation d’Oum an-Nour », raconte S. Pour lutter contre ce fléau, la loi a été modernisée en 1998. Elle ne traite plus le toxicomane en criminel et le dispense de la prison s’il accepte d’intégrer un centre de réhabilitation. « Il reste des lacunes. La loi continue par exemple de traiter celui qui partage une dose avec un copain comme un trafiquant et les structures de soins qu’elle prévoit n’existent pas encore », relève Mme Yazigi.
La toxicomanie augmente dangereusement parmi les étudiants au Liban, notamment les filles : les jeunes commencent à se droguer plus tôt et passent plus rapidement qu’avant du haschisch aux drogues dures. Selon des chiffres publiés par Oum an-Nour (une ONG qui gère des centres de réhabilitation) et que rapporte l’AFP, 8 % des étudiants libanais consomment de la drogue contre...