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Actualités - CHRONOLOGIE

Wazzani - Mauroy : Le Liban a raison de chercher à défendre ses droits Un expert européen en hydrologie dans quelques jours à Beyrouth(photo)

Un expert européen en hydrologie arrivera dans les prochains jours au Liban pour inspecter les travaux entrepris par les autorités libanaises sur la rivière Wazzani, à l’origine des menaces de guerre lancées par Israël, a annoncé hier à Beyrouth le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Alfredo Mantica. M. Mantica, qui s’adressait à la presse après avoir été reçu au palais Bustros par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a indiqué que l’expert, Walter Mazzitti, de nationalité italienne, qui fait partie de l’équipe de l’émissaire européen au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, devait l’accompagner au Liban mais a dû retarder son voyage de quelques jours pour des raisons de santé. M. Mantica a ajouté que le gouvernement italien estimait que le partage des eaux du Wazzani « est une question technique (...) qui ne devrait pas faire l’objet de menaces militaires ». Le Wazzani est l’affluent majeur du Hasbani, qui poursuit son cours en Israël, où il se déverse dans le lac de Tibériade, principal réservoir d’eau douce de l’État hébreu. Le Liban a entamé l’exécution d’un projet d’adduction d’eau sur le Wazzani, qui va porter sa part, actuellement de 7 millions de m3 par an, à 9 ou 10 millions de m3 par an, selon les autorités libanaises. Bien que cette quantité reste très en deçà des 35 millions de m3 par an accordés au Liban en 1955 par le plan Johnston, fruit d’une mission d’études américaines, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, en a fait le 10 septembre un casus belli et les États-Unis ont envoyé au cours de la semaine écoulée des experts sur place pour tenter de calmer le jeu. Le litige a été hier, une nouvelle fois, au centre des préoccupations du président de la République, Émile Lahoud, qui a examiné cette question avec nombre de ses visiteurs au palais de Baabda. Le Liban se prépare à mettre au point un dossier exhaustif portant sur ses droits en matière d’exploitation des eaux du Hasbani et du Wazzani. Lors de sa réunion hebdomadaire, jeudi dernier, le Conseil des ministres avait formé, rappelle-t-on, une commission chargée d’élaborer, dans un délai d’un mois, un rapport détaillé sur cette affaire, cartes et chiffres à l’appui. M. Lahoud a notamment évoqué la question du Wazzani avec le ministre d’État Nazih Beydoun. Ce dernier a déclaré à la presse à l’issue de l’entretien que les efforts entrepris par le chef de l’État à ce sujet « ont commencé à donner leurs fruits sur les plans arabe et international dans un sens conforme aux droits du Liban ». De son côté, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammad Abdel Hamid Beydoun, a mis l’accent, dans une déclaration, sur « la nécessité d’une contre-offensive libanaise à la campagne menée par Israël, parce que ce dernier est en train de dire au monde que le Liban dispose d’alternatives aux eaux du Wazzani et qu’il existe entre les deux pays des accords non écrits que le Liban a violés ». Saluant le rôle de l’Union européenne, M. Beydoun a exprimé sa satisfaction à l’égard de la visite prévue de l’expert européen, tout en soulignant la nécessité d’une intervention des Nations unies. « Le monde entier, y compris l’Union européenne, est conscient qu’Israël adopte une politique belliqueuse au sujet de l’eau et qu’il existe véritablement un détonateur par le biais duquel l’État hébreu pourrait être tenté de provoquer une escalade dans la région », a-t-il dit. « Voilà pourquoi il faut que l’Europe ait un rôle dans cette affaire », a-t-il ajouté, soulignant néanmoins que « l’instance de référence en vue d’une solution devrait être l’Onu ou, du moins, agir dans le cadre des Nations unies ». Interrogé sur l’objectif que visera la commission formée en Conseil des ministres, M. Beydoun a indiqué qu’il s’agira d’un objectif « technique ». « Le Liban veut faire apparaître au grand jour le volume des projets effectués sur les eaux du Hasbani et du Wazzani afin de démontrer que ces projets sont confinés dans les limites de ses droits, en conformité avec la convention internationale sur le partage des eaux fluviales », a-t-il dit. En d’autres termes, a-t-il conclu, « le but du Liban est de donner au monde une image claire autre que l’image mutilée qu’Israël charrie ». Enfin, l’ancien Premier ministre français Pierre Mauroy, en visite ces jours-ci à Beyrouth, a estimé hier que le Liban avait incontestablement raison de défendre ses droits légitimes en matière d’exploitation de ses eaux. M. Mauroy, qui s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le ministre de l’Intérieur, Michel Murr, s’est déclaré en faveur d’un arbitrage international pour régler ce contentieux libano-israélien. L’ancien Premier ministre socialiste et actuel président de la communauté urbaine de Lille (nord de la France) s’est par ailleurs entretenu de décentralisation administrative avec M. Murr. Premier chef du gouvernement de François Mitterrand, de 1981 à 1984, M. Mauroy s’était notamment illustré par les premières lois sur la décentralisation en France.
Un expert européen en hydrologie arrivera dans les prochains jours au Liban pour inspecter les travaux entrepris par les autorités libanaises sur la rivière Wazzani, à l’origine des menaces de guerre lancées par Israël, a annoncé hier à Beyrouth le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Alfredo Mantica. M. Mantica, qui s’adressait à la presse après avoir été...