Communautés - Le patriarche maronite met en garde contre les divisions entre chrétiens Sfeir : Les nuages s’amoncellent au-dessus de notre pays

Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a lancé deux mises en garde en l’espace de 48 heures : l’une, hier, axée sur « les divisions entre chrétiens », l’autre, samedi, sur « les nuages qui s’amoncellent au-dessus de notre pays tandis que chacun ne songe qu’à ses popres intérêts, en négligeant l’intérêt supérieur de la nation ». Dans son homélie prononcée hier à Bkerké, le cardinal Sfeir s’est longuement étendu sur la doctrine sociale de l’Église en insistant sur l’importance de la justice et du respect qui doivent prévaloir dans les relations entre patrons et travailleurs. Soulignant dans ce cadre la nécessité de s’entraider, le patriarche a ajouté : « Si seulement les chrétiens du Liban pouvaient prendre conscience du plan de salut qu’ils doivent contribuer à réaliser. Ils ne seraient pas divisés en autant de factions préoccupées par leurs propres intérêts qui les éloignent en fait du but essentiel auquel le concile Vatican II a fait allusion dans les termes suivants : “La collectivité des chrétiens se compose de personnes unies dans le Christ et guidées par l’Esprit-Saint. Ces chrétiens sont responsables de la réalisation du salut”. Mgr Sfeir a précisé qu’au Liban « les citoyens de toutes les confessions sont responsables du salut de leur pays. Ils peuvent y aboutir à condition de s’unir », a-t-il conclu. Notons qu’après l’office divin, le patriarche maronite s’est entretenu avec le député Kabalan Issa el-Khoury des derniers développements dans le pays. La veille, samedi, le cardinal Sfeir avait également célébré la messe à Bkerké, à l’occasion de l’anniversaire du fondateur de la société Saint-Vincent-de-Paul, Frédéric Ozanam. Il a notamment déclaré dans son homélie : « L’opposition entre riches et pauvres est à l’origine des guerres et du terrorisme dans le monde d’aujourd’hui. » Il a en outre mis en garde « contre les nuages annonciateurs d’orage, qui s’amoncellent au-dessus de notre pays tandis que chacun ne songe qu’à ses propres intérêts, en négligeant l’intérêt supérieur de la nation ». Selon lui, « la solidarité sur le plan national est désormais plus que jamais indispensable dans le monde en général, mais surtout dans les pays que menace toute sorte de dangers, en particulier le Liban ».