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Actualités - CHRONOLOGIE

Le député estime que son mandat ne peut être invalidé par la lettre du président du Conseil constitutionnel Gabriel Murr : « La mascarade continue »(photo)

La police judiciaire, qui a inspecté hier, vers midi, en présence d’un notaire, l’un des bureaux personnels du député Gabriel Murr situé au septième étage de l’immeuble de la MTV à Achrafieh, placé sous scellés depuis la fermeture de la chaîne le 4 septembre dernier, a pu vérifier la présence de la déclaration de patrimoine préparée par les avocats de M. Murr. C’est ce que ce dernier a annoncé après le départ des inspecteurs, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue pour lever l’ambiguïté qui a résulté de la lettre envoyée mardi par le président du Conseil constitutionnel, Amine Nassar, aux présidents de la République, de la Chambre et du Conseil des ministres, et qui annonçait l’expiration du délai de trois mois accordé au nouveau député pour présenter sa déclaration, après l’annonce des résultats. La lettre ayant été perçue dans certains milieux comme une menace de remise en cause du mandat de M. Murr, celui-ci a riposté en déclarant que « la fermeture du bureau nous empêchait physiquement d’accéder au document depuis le 4 septembre pour poursuivre la procédure », devant être achevée avant le 10 septembre dans son cas. Au cours de la conférence de presse, M. Murr a présenté des excuses au président de la République au cas où « la lettre ouverte que je lui ai adressée aurait été mal interprétée en raison du choix de certains termes que j’ai employés », tout en ne démordant pas du fait que, selon lui, le n° 1 de l’État devrait « se méfier de certains de ses conseillers ». Dénonçant « la comédie en plusieurs actes et la mascarade qui durent depuis l’annonce des résultats de la partielle du Metn, et dont la menace d’invalidation n’est que le dernier épisode », M. Murr a stigmatisé « la transmission de cette lettre à la presse avant que les présidents, à qui elle est adressée, n’aient eu le temps d’en prendre connaissance ». « Les membres du Conseil constitutionnel doivent faire montre de plus de rigueur, et ne pas se permettre de faire des déclarations déplacées au cours de dîners mondains », a-t-il poursuivi, sans préciser si l’envoi de cette lettre et la crise qui en a résulté avait quoi que ce soit à voir avec l’une de ces « déclarations ». Il a cependant réitéré sa confiance dans le fait que le Liban compte toujours « des juges qui ont assez de conscience et de courage pour appliquer la loi sans tenir compte des interventions politiques ». « Je n’ai rien à cacher, a affirmé M. Murr. Tous mes biens, je les ai acquis à la sueur de mon front. » Il a considéré que son mandat ne pouvait être invalidé que par une décision du Conseil constitutionnel, suite à la présentation d’un recours, et non par une simple lettre envoyée aux présidents. M. Murr a indiqué qu’il comptait demander un délai de 24 heures après l’ouverture de son bureau – qui devrait résulter d’une décision de la Cour de cassation suite au rapport des inspecteurs – avant de déposer sa déclaration auprès du Conseil constitutionnel. Le document nécessite encore une ou deux heures de travail avant d’être complété, selon lui. Il a également rappelé que son avocat avait présenté deux demandes, restées sans suite, auprès de la Cour de cassation pour lever les scellés de son bureau. Il a précisé que les inspecteurs ont trouvé dans le bureau un nombre de documents utilisés par les avocats pour la préparation de la déclaration, « deux caisses contenant quelque 400 certificats de propriété, qui nécessitent beaucoup de temps pour être étudiés, ainsi qu’un dossier comportant une centaine de titres de propriété et des documents bancaires ». Des excuses au président de la République Pourquoi pense-t-il que le secrétariat général du Parlement ne l’a pas averti avant la fin du délai ? « Après mon élection, a répondu M. Murr, je me suis entretenu avec le secrétaire général du Parlement pour m’informer de mes droits et devoirs. Il a dû oublier de mentionner la déclaration de patrimoine. » Il a précisé que dans le cas des autres députés, le secrétariat général du Parlement avait envoyé des lettres d’avertissement dix jours avant l’expiration du délai. Par ailleurs, à la question de savoir si la lettre ouverte qu’il a adressée au président de la République, début septembre, avait un lien avec la fermeture de la MTV et la menace d’invalidation de sa députation, il a répondu : « Dans ma lettre, je n’avais pas l’intention d’offenser le président, mais de lui faire remarquer que donner autant de pouvoirs à un ministre politique était une erreur, et que cette erreur persiste. » Croit-il que ses excuses pourraient changer le cours des choses ? « Ce n’est pas dans cet objectif que je présente mes excuses, mais parce que je ne veux pas être mal compris, vu que je voue au président et à la présidence de la République un grand respect », a-t-il précisé. Certains observateurs ayant relevé que le recours en invalidation présenté par sa rivale malheureuse, Mirna Murr, ne serait pas valable, croit-il que l’affaire de la lettre ne serait, en fait, qu’une tentative de plus destinée à provoquer l’annulation de son mandat ? « À mon avis, il ne s’agit que d’une diversion pour faire oublier la question essentielle, celles de l’atteinte aux libertés et de la fermeture de la MTV, a-t-il répondu. La retransmission par des médias internationaux de la répression des manifestants à l’aide de jets d’eau au centre-ville ne peut que nuire à l’image du Liban. D’ailleurs, pourquoi l’application des lois doit-elle être arbitraire ? Le Conseil des ministres a fixé le 15 août comme dernier délai pour le paiement des redevances par les médias. Or qui se soucie d’appliquer cette décision aujourd’hui ? » À la question de savoir qui était le « metteur en scène » de cette « comédie en plusieurs actes » dont il a parlé, il a mis en cause son frère, le député Michel Murr. « Je vous conseille de vous référer aux propos de Michel Murr lors de la conférence de presse où il a annoncé que sa fille se retirait de la bataille autour de l’annonce des résultats, a-t-il dit. Il s’était qualifié lui-même de “bon cuisinier”. » Le retard que met la justice à trancher l’affaire de la MTV trahit-il une impasse à laquelle les responsables auraient abouti après la fermeture de la chaîne ? À ce propos, M. Murr souligne : « L’impasse, ce sont 500 employés sans travail qui la ressentent aujourd’hui. Voilà pourquoi j’espère que la décision judiciaire ne va pas tarder à être prise. Nous avions, pour notre part, contribué à l’instauration d’une atmosphère politique plus calme dans le pays, en accueillant dans le cadre des programmes de la MTV des personnalités proches du pouvoir. » Il a qualifié la décision judiciaire de fermeture d’erronée au plan de la forme, du fond et de l’application, espérant que « le tir sera rectifié bientôt ». S.B.
La police judiciaire, qui a inspecté hier, vers midi, en présence d’un notaire, l’un des bureaux personnels du député Gabriel Murr situé au septième étage de l’immeuble de la MTV à Achrafieh, placé sous scellés depuis la fermeture de la chaîne le 4 septembre dernier, a pu vérifier la présence de la déclaration de patrimoine préparée par les avocats de M. Murr....