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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Premier ministre a rendu compte au chef de l’État des résultats de sa rencontre avec Jacques Chirac L’Onu est le lieu approprié pour trancher le litige sur le partage des eaux, assurent Lahoud et Hariri

Alors qu’une mission technique américaine visitait la station de pompage installée par le Liban sur le Wazzani, le chef de l’État, le président Émile Lahoud, et le Premier ministre, M. Rafic Hariri, convenaient hier, au terme d’un entretien d’une heure trente au palais de Baabda, que l’Onu est le lieu approprié pour trancher le différend qui oppose le Liban à Israël au sujet du partage des eaux de cet affluent du Hasbani. Toutefois, a ajouté une source informée à Baabda, il n’y a aucun mal à ce que des pays amis comme les États-Unis soient informés dans le détail des dispositions que prend le Liban pour jouir d’une part infime du droit à ces eaux que lui reconnaissent les conventions internationales. En autorisant cette mission technique, le Liban ne fait donc que remplir son devoir d’exposer sa position au mieux de ses possibilités, d’autant que son dossier à ce sujet est tout prêt et qu’il a l’avantage de la clarté. M. Lahoud a par ailleurs été informé par le Premier ministre des résultats de sa récente visite en France, de la visite officielle que le chef de l’État français fera au Liban, le 17 octobre, à la veille du sommet de la francophonie (18-20 octobre), et des dispositions qui sont prises pour la tenue du forum Paris II, avant la fin de l’année. Prenant la parole, quelques heures plus tôt, devant des membres de la délégation internationale de militants venus commémorer les massacres de Sabra et Chatila, le président Lahoud a affirmé qu’Israël ment quand il affirme que le Liban envisage de détourner les eaux du Wazzani. Le chef de l’État, qui en a conféré en soirée avec le Premier ministre, Rafic Hariri, a insisté sur le fait que le Liban utilise une partie des eaux du Wazzani pour alimenter certains villages du Sud, mais use de ce droit dans une proportion inférieure à celle que lui reconnaît le droit international, a précisé M. Lahoud. Au demeurant, a ajouté le chef de l’État, le Liban a toujours respecté les accords internationaux et est prêt à coopérer avec l’Onu pour régler cette question, alors qu’Israël est passé maître dans l’art de se moquer des résolutions internationales. Et d’ajouter qu’un dossier sera communiqué à l’organisation internationale à ce sujet dans lequel le gouvernement mettra en évidence les besoins en eau du Liban-Sud, aussi bien pour la consommation courante que pour l’irrigation, en l’absence de la réunion des pays donateurs que l’ Onu avait promis d’organiser, au lendemain de la libération de la bande frontalière (2000). M. Lahoud a ajouté par ailleurs que les menaces contre le Liban, en raison du pompage des eaux du Wazzani, ont été proférées par ce même Ariel Sharon auquel est attribué la responsabilité du massacre de Sabra et Chatila, et qui commet quotidiennement, depuis plusieurs mois, des crimes d’une brutalité inouie contre le peuple palestinien. Le chef de l’État a donc appelé l’Occident à ne pas assister, les bras croisés, aux crimes perpétrés par Israël, mais à tenter de soutenir l’initiative de paix arabe, à laquelle le Premier ministre israélien a réagi par son offensive militaire. Pour M. Lahoud, « il n’est pas question, pour les Arabes, de renoncer à leurs droits, et les puissances occidentales doivent réaliser que sans une paix juste et globale, la région tout entière s’engage dans une spirale sans fin de violence ». L’Europe, a ajouté M. Lahoud, doit s’efforcer de jouer un rôle plus actif dans le règlement de la crise régionale, et convaincre les États-Unis que le recours à la force ne saurait déboucher sur un règlement durable. Sur un autre plan, le chef de l’État a réaffirmé que le Liban a fait un choix stratégique qui lui a assuré une stabilité politique et sécuritaire, et que les Libanais de toutes les communautés ont rejeté le Syria Accountability Act, examiné par le Congrès US, et que ceux qui l’appuient le font pour des considérations personnelles liées à des paris erronés qui peuvent entraîner le Liban à refaire l’expérience des souffrances aujourd’hui dépassées. Pour leur part, les hôtes de M. Lahoud ont appelé au développement des liens entre l’Europe et le Liban pour faire face aux « menaces » israéliennes et ont émis l’idée d’une alliance des pays méditerranéens respectueux des principes de la justice, de la liberté et de l’égalité, face à un Ariel Sharon qui doit rendre compte des crimes qu’il a perpétrés à Sabra et Chatila. Par ailleurs, le chef de l’État a reçu hier l’ancien ministre Michel Murr, le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, le directeur des renseignements militaires, Raymond Azar, le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, le directeur général de l’Eau, Fady Comair, et l’évêque maronite du Canada, Mgr Joseph Khoury.
Alors qu’une mission technique américaine visitait la station de pompage installée par le Liban sur le Wazzani, le chef de l’État, le président Émile Lahoud, et le Premier ministre, M. Rafic Hariri, convenaient hier, au terme d’un entretien d’une heure trente au palais de Baabda, que l’Onu est le lieu approprié pour trancher le différend qui oppose le Liban à Israël...