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Actualités - CHRONOLOGIE

Sud - Aridi : La question de l’eau est vitale pour nous et pour les autres Lahoud : Le Liban ne cédera pas aux menaces israéliennes(photos)

Les menaces israéliennes ne feront pas plier le Liban, a affirmé hier le président de la République, Émile Lahoud, en réaction aux récents propos du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui avait annoncé qu’il considérait comme un casus belli les travaux réalisés actuellement par le Liban pour accroître le volume d’eau pompée de la rivière Wazzani. Dans le même temps, le ministère des Affaires étrangères a entamé une offensive diplomatique en direction des grandes puissances afin d’affirmer le droit du Liban dans ces eaux. Une offensive qui, selon le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, se veut « rationnelle » et « calme ». «Le Liban ne cédera pas aux menaces israéliennes qui visent à l’empêcher de bénéficier de la totalité de ses droits dans les eaux du Wazzani », a déclaré M. Lahoud, selon des propos rapportés par des visiteurs du palais présidentiel. « Ces droits sont reconnus par les conventions et traités internationaux », a relevé le chef de l’État, soulignant que « l’exploitation par Israël de toutes les eaux du Wazzani durant la période où il occupait le Liban-Sud ne signifie pas que le fait accompli par la force devrait être définitivement consacré ». Le problème, a ajouté M. Lahoud, c’est qu’« Israël ne veut pas croire que l’occupation par ses troupes du Liban-Sud est du domaine du passé ». « La présence maintenue de l’État hébreu dans les fermes de Chebaa et ses tentatives de mettre la main sur les eaux libanaises sont des résidus de l’occupation qu’Israël devrait abandonner en comprenant que le Liban a le droit de les récupérer par tous les moyens », a-t-il dit. Le président de la République a, d’autre part, mis ses visiteurs au courant des initiatives prises par le Liban pour affirmer ses droits et pour contrer les menaces israéliennes. Il leur a indiqué avoir contacté le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, qui se trouve à New York où il prend part aux travaux de l’Assemblée générale de l’Onu, pour lui demander d’entreprendre des démarches urgentes auprès du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et des représentants des grandes puissances et des pays arabes et amis et de leur expliquer le point de vue du Liban au sujet du Wazzani et du Hasbani, deux rivières qui prennent leur source en territoire libanais avant de traverser la frontière et de se déverser dans le Jourdain. De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a appelé à la constitution d’une « cellule » qui serait chargée d’affronter les menaces israéliennes et de faire valoir les droits du Liban. M. Berry s’exprimait à l’issue d’un entretien à Aïn el-Tiné avec le chef du gouvernement, Rafic Hariri. « L’entretien a porté sur la question de la souveraineté et des menaces israéliennes. Nous devons faire face à ces menaces en formant une sorte de cellule chargée d’élaborer un mémorandum qui serait distribué aux chancelleries libanaises à l’étranger », a déclaré M. Berry, assurant que les travaux se poursuivront pour permettre le ravitaillement en eau des villages assoiffés au Liban-Sud. « Nos droits sur les eaux du Hasbani et du Wazzani sont clairs et il est naturel que les Nations unies se rangent aux côtés du Liban sur cette question », a-t-il conclu. Des experts sollicités mercredi par L’Orient-Le Jour s’étaient déjà prononcés pour la formation d’une cellule de crise afin de préparer un dossier solide, le Liban possédant des droits certains sur les eaux des deux affluents. « Régler le problème avec calme » S’exprimant sur la question à l’issue de la séance du Conseil des ministres, hier soir, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a adopté un ton qui en dit long sur la volonté des autorités libanaises de ne rien faire qui pourrait être interprété comme une violation par le Liban des règles internationales en la matière. « Les menaces israéliennes au sujet de l’eau doivent être prises très au sérieux, mais sans verser dans la peur », a déclaré M. Aridi, rappelant qu’il y a quelques années, « il a été dit que l’eau serait le thème du prochain conflit armé » au Proche-Orient. Pour M. Aridi, l’eau est « un sujet vital pour nous et pour les autres et il est possible de régler le problème de façon rationnelle et calme afin d’affirmer les droits du Liban ». « C’est cette voie que nous avons adoptée dans les démarches que nous venons d’entamer, tant au niveau du président de la République qu’à celui du gouvernement et du ministère des Affaires étrangères ». « Le Liban n’a pas violé les accords et n’a aucune intention de le faire. Nous demandons simplement que soient reconnus nos droits sur l’eau à l’instar de la terre et de la libération des prisonniers », a-t-il poursuivi, indiquant avoir noté « un début de compréhension à l’égard de la position libanaise ». « Ce qui compte, c’est de voir notre droit consacré tout en affirmant l’engagement du Liban à respecter le droit international », a-t-il dit. À la question de savoir si les travaux de l’accroissement du volume de pompage allaient être poursuivis, le ministre a répondu : « Bien sûr, et cela en vertu de nos droits et dans le cadre délimité par le droit international ». Auparavant dans la journée, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohammed Issa, avait convoqué au palais Bustros les représentants à Beyrouth des cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour les inviter à demander à leurs gouvernements de faire pression sur Israël pour le dissuader de mettre à exécution ses menaces de guerre contre le Liban. M. Issa a notamment expliqué aux diplomates que le volume d’eau actuellement pompé par le Liban du Wazzani (7 millions de mètres cubes) était nettement en deçà des quantités auxquelles il avait droit et ne pouvait pas suffire à assurer l’eau potable à de nombreux villages du Liban-Sud qui en ont urgemment besoin. Il a ajouté qu’en tout état de cause, le Liban était disposé à accueillir une mission internationale qui serait chargée d’évaluer à nouveau la part qui lui reviendrait des eaux des deux rivières, tout en rappelant qu’une étude précédente réalisée par l’Américain Johnston en 1 953 à la demande de Beyrouth avait conclu à un volume de 35 millions de mètres cubes. Répondant à l’issue de la réunion aux questions des journalistes, l’ambassadeur de Russie, Boris Bolotine, a estimé que les menaces israéliennes étaient « très sérieuses » et a souligné « la nécessité d’un règlement du problème par les moyens pacifiques et diplomatiques et sur la base du droit international ». Enfin, à Damas, le quotidien gouvernemental Techrine a mis en garde hier contre les menaces de M. Sharon à propos du Wazzani, qui visent selon lui à transformer le Proche-Orient en une poudrière. « Sharon menace le Liban qui est en train d’installer un réseau d’adduction à partir du Wazzani, cherchant ainsi un prétexte pour poursuivre les guerres dans la région après avoir détruit les territoires palestiniens », ajoute Techrine. Pendant l’occupation du Liban-Sud, « Israël a exploité les eaux du Hasbani et du Wazzani alors que le Liban a droit à la moitié de ces eaux », estime le journal.
Les menaces israéliennes ne feront pas plier le Liban, a affirmé hier le président de la République, Émile Lahoud, en réaction aux récents propos du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui avait annoncé qu’il considérait comme un casus belli les travaux réalisés actuellement par le Liban pour accroître le volume d’eau pompée de la rivière Wazzani. Dans le même...