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Actualités - REPORTAGE

Les parents des victimes libanaises se souviennent(PHOTOS)

Les responsables de l’ambassade américaine à Beyrouth ont opté pour la simplicité et la discrétion pour l’hommage aux victimes du 11 septembre, parmi lesquelles se trouvaient quatre Libanais. C’était avant tout un moment de recueillement pour panser les blessures et préserver la mémoire de ceux qui on péri lors de cette tragédie. Devant la tribune montée en plein air, face à la mer, les parents des victimes ont pu suivre, avec un serrement au cœur, les discours sobres des intervenants. D’ailleurs, c’est à eux que s’adressera en premier l’ambassadeur américain, qui les citera un par un, en exprimant toute sa sympathie pour les familles foudroyées par la terrible attaque. C’est les larmes aux yeux que les parents observeront une minute de silence à la demande de M. Battle. Avec beaucoup de difficulté, ils font part de leur désarroi et relatent, dans un verbe souvent haché, les instants pénibles qui ont accompagné la tragédie. « Rien au monde ne pourra nous consoler de cette perte, sauf la prière peut-être », affirme la tante de Walid Iskandar, d’une voix brisée par l’émotion. Walid se trouvait à bord du premier avion qui a percuté l’une des deux tours jumelles. « Ce qui me désespère, c’est que les coupables sont toujours en liberté, dit-elle en faisant probablement allusion à Ben Laden, le commanditaire de l’attaque. D’ailleurs, des criminels de ce calibre ne seront pas facilement débusqués. » Comment a-t-elle reçu l’information faisant état de la participation d’un Libanais, Ziad Jarrah, aux attaques contre le World Trade Center ? « Il a subi un lavage de cerveau, c’est tout ce j’ai à dire », répond-elle. Jusqu’à ce jour, elle ne comprend toujours pas comment l’enfant brillant qu’était Walid a pu disparaître. Diplômé de Harvard et de Stanford, Walid Iskandar, 34 ans, était à l’apogée de sa carrière et devait conclure en beauté un parcours exceptionnel par un mariage qu’il avait projeté d’organiser en Grèce. « Son père l’attendait avec sa fiancée à Los Angeles. Il n’est jamais arrivé à destination. C’est le destin », dit un des oncles de Walid, rappelant l’angoisse de ces moments terribles. C’est ce même destin qui évitera à sa fiancée de se retrouver sur le même avion. Retenue par son travail, celle-ci devait renoncer à partir avec lui sur le même avion, lui promettant de le rejoindre plus tard. L’oncle sera un des premiers à apprendre, par la bouche du père, la malheureuse nouvelle. « Walid était à bord de cet avion », avait annoncé le père en suivant en direct le déroulement de la tragédie, réalisant, à la vue des images apocalyptiques, que son fils avait trouvé la mort. « Je ne peux pas croire qu’il a passé toute sa vie à étudier, pour réussir sa carrière, et puis mourir de cette mort tragique », déclare, quant à elle, la tante de Jude Moussa. Jude vivait depuis plus de 17 ans aux États-Unis, où il a poursuivi de hautes études en finances pour finalement décrocher un poste important dans une société financière, située au 104e étage du World Trade Center. Il avait appelé sa mère, qui vit en Guadeloupe, un quart d’heure avant que le premier avion ne percute l’un des bâtiments. « Ce qui pourrait m’apaiser ? La prière, c’est tout », répond la tante de Jude. Les parents de Jude, qui se trouvent toujours en Guadeloupe, n’étaient pas présents à la cérémonie. Quant aux parents de Walid, ils sont partis aux États-Unis pour assister à la cérémonie de commémoration qui a eu lieu le même jour à New York. Également présents parmi l’assistance, Mikhaël et Boutros Hachem, les oncles de Boutros Gergès Hachem, 40 ans, troisième victime des attentats. Tous deux avaient visiblement du mal à placer un mot. Les traits de leur visage en disaient long sur la déchirure qu’ils portent au cœur. Boutros, qui se trouvait sur le même vol que Walid pour un voyage d’affaires, a subi le même sort que son compatriote. Lui qui rêvait de s’établir au Liban a péri dans sa seconde patrie, où il résidait depuis plus de 25 ans. Ingénieur informatique, il était le père de deux enfants. La quatrième victime, Robert Dirani, avocat, est décédé alors qu’il assistait à une réunion professionnelle dans l’une des tours jumelles. Les familles ont-elles reçu des indemnisations du gouvernement américain ? La réponse est évidente : « Tout l’or du monde ne pourra remplacer nos bien-aimés. » Je.J.
Les responsables de l’ambassade américaine à Beyrouth ont opté pour la simplicité et la discrétion pour l’hommage aux victimes du 11 septembre, parmi lesquelles se trouvaient quatre Libanais. C’était avant tout un moment de recueillement pour panser les blessures et préserver la mémoire de ceux qui on péri lors de cette tragédie. Devant la tribune montée en plein air,...