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Actualités - OPINION

Riante perspective

Petit pastiche ( libre) d’Éluard mâtiné de Cesbron : sur le mur de notre prison (est un royaume, des enfers), j’écris ton nom, liberté. Puis le cri de Mme Tallien : « Liberté, liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » C’était sous la Terreur. C’était sous Robespierre et Saint-Just. L’un appelé l’Incorruptible, l’autre, bien entendu, le Juste. Des purs et durs qui veulent le bien d’autrui malgré lui, et s’il refuse qu’on l’occise, il y en a eu tant et tant, sous tous les cieux, en tous les temps. Tenez, ce missionnaire des premiers jours coloniaux, qui baptisait à tour de bras de braves petiots café au lait, pour les précipiter ensuite en grappes d’une falaise, afin qu’ils gagnassent le paradis directement. En sachant qu’ainsi il se damnait lui-mêmement. Heureusement, le zèle de nos propres directeurs de conscience ne va pas aussi loin. Mais, étrange détail révélateur, ils prennent soin de distinguer, en les opposant même, les libertés de la liberté. Au nom de laquelle on peut, n’est-ce pas, prendre des libertés assassines, dixit la regrettée Tallien. Qui rime presque, en la présente occurrence, avec un de ces codes qui priment les libertés, aux dires des gardiens de la loi ou de la paix, la loi du talion. Taïaut, taïaut, clament les chasseurs de tête, il faut que ces trublions de journaleux, de jeunes et d’opposants, nous les taillions. Sans coup férir, en pièces détachées. D’abord la MTV puis l’invalidation, à l’arraché. Comme pour un mal de dents, et œil pour œil. Liberté, liberté, un clou de plus (à venir) pour ton cercueil. J.I.
Petit pastiche ( libre) d’Éluard mâtiné de Cesbron : sur le mur de notre prison (est un royaume, des enfers), j’écris ton nom, liberté. Puis le cri de Mme Tallien : « Liberté, liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » C’était sous la Terreur. C’était sous Robespierre et Saint-Just. L’un appelé l’Incorruptible, l’autre, bien entendu, le Juste. Des purs et...