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Actualités - CHRONOLOGIE

WAZZANI - Un « casus belli », selon Sharon Le Hezbollah menace de « couper la main israélienne » qui empêcherait le Liban d’exploiter ses eaux

Le ton est de nouveau monté entre le Hezbollah et Israël, mais cette fois au sujet de l’exploitation des eaux du Wazzani au Liban-Sud. La formation intégriste a promptement réagi hier à des menaces israéliennes contre le Liban, formulées par le Premier ministre Ariel Sharon, qui a estimé qu’une exploitation libanaise des eaux de la rivière Hasbani constituerait un casus belli pour son pays. Le Hezbollah a menacé à son tour de s’en prendre à l’État hébreu s’il empêchait le Liban d’exploiter les eaux du Wazzani, un affluent du Hasbani qui se jette en territoire israélien. « Nous disons au (Premier ministre israélien Ariel) Sharon et à tous les sionistes que s’ils pensent une seule fois à utiliser la force pour empêcher les Libanais d’exploiter les eaux du Wazzani, la Résistance islamique coupera la main israélienne », a affirmé le chef du comité exécutif du Hezbollah, cheikh Hachem Safieddine, au cours d’un meeting oratoire. « Nous appuyons l’exploitation du Wazzani qui permettra d’alimenter en eau potable des dizaines de villages du Liban-Sud et nous affirmons la nécessité de poursuivre les travaux en dépit des menaces israéliennes », a ajouté cheikh Safieddine. Le Premier ministre israélien avait affirmé plus tôt dans la journée qu’un détournement des eaux du Hasbani par le Liban constituerait un casus belli pour Israël. Il a fait cette déclaration lors d’une réunion spéciale de responsables civils et militaires, à l’issue d’une séance du Conseil des ministres, selon la radio militaire israélienne citée par l’AFP. M. Sharon a indiqué qu’Israël avait alerté les États-Unis à ce sujet, menaçant le Liban d’une opération militaire s’il mettait à exécution un projet de pompage du Wazzani. « Si le Liban mettait en application son projet de détourner les eaux de la rivière, ce serait effectivement grave pour Israël et nous devrions réagir », a aussi déclaré à la même radio le ministre israélien des Transports, Ephraïm Sneh. Selon une source officielle libanaise, citée par l’AFP, le Liban est en train d’installer, à partir du Wazzani, un réseau d’adduction de 16 km de long qui devrait alimenter une vingtaine de villages. L’eau sera pompée directement à la source de la rivière. Selon un expert libanais, le Wazzani, qui rejoint le Hasbani à 2 km de la frontière, charie 50 millions de mètres cubes par an. Le Liban n’en utilise actuellement que 5 millions de mètres cubes. Après la mise en service du nouveau réseau d’adduction, la quantité d’eau utilisée localement atteindra 20 millions de mètres cubes par an, selon ce même expert. Le directeur de la compagnie israélienne des eaux Mekorot, Uri Saguy, s’était déjà alarmé en juillet 2001 d’une augmentation du pompage de l’eau du Wazzani. Mais en dépit des protestations d’Israël, Beyrouth avait obtenu à l’époque le soutien de l’Onu à son droit à pomper une partie des eaux du Wazzani pour alimenter en eau potable des villages de la région. Trois mois plus tôt, en mars 2001, un responsable militaire israélien avait affirmé que les Libanais avaient entamé des travaux de construction d’un système de pompage de leur côté de la frontière afin d’empêcher les eaux de la rivière Hasbani de couler en Israël, mais un porte-parole de la Finul avait démenti tout détournement des eaux par le Liban, affirmant que des ouvriers installaient une « conduite de 10 cm » pour alimenter un village souffrant de manque d’eau. Le Hasbani, qui prend naissance au Liban, coule sur une cinquantaine de km en territoire libanais, puis rejoint le Jourdain qui se déverse dans le lac de Tibériade et en ressort pour aller se jeter dans la mer Morte. Selon un responsable du ministère israélien de l’Agriculture, « le Hasbani fournit entre 20 et 25 % de l’eau s’écoulant dans le lac de Tibériade ». Notons qu’Israël proteste depuis des années contre l’exploitation des eaux du Wazzani par le Liban. Déjà en 1964, l’aviation israélienne avait stoppé par un bombardement des travaux d’adduction d’eau de cet affluent.
Le ton est de nouveau monté entre le Hezbollah et Israël, mais cette fois au sujet de l’exploitation des eaux du Wazzani au Liban-Sud. La formation intégriste a promptement réagi hier à des menaces israéliennes contre le Liban, formulées par le Premier ministre Ariel Sharon, qui a estimé qu’une exploitation libanaise des eaux de la rivière Hasbani constituerait un casus...