Un membre du Hezbollah détenu en Suisse disparaît lors d’une permission de sortie

Un pirate de l’air libanais, détenu en Suisse où il avait été condamné à la réclusion à vie pour avoir détourné en 1987 un avion et abattu un passager, a profité d’une permission de sortie pour disparaître, a indiqué hier une source pénitentiaire suisse à Genève. Hussein Hariri, 35 ans, membre du Hezbollah, n’a pas réintégré la prison de la Plaine de l’Orbe, près d’Yverdon dans le canton de Vaud (ouest), le week-end dernier, alors qu’il avait bénéficié d’une autorisation de sortie, a indiqué à l’AFP Constantin Franziskakis, directeur de l’Office pénitentiaire de Genève, qui avait le détenu sous sa responsabilité. M. Hariri, militant du Hezbollah, avait détourné le 23 juillet 1987 sur Genève un DC10 d’Air Afrique assurant la liaison Brazzaville-Bangui-Paris. L’appareil avait été dérouté alors qu’il venait d’effectuer une escale à Rome en direction de Paris. Le militant, qui exigeait la libération de prisonniers libanais et tunisiens détenus en France, avait abattu d’une balle dans la tête l’un des passagers du DC10, de nationalité française, sur l’aéroport de Genève-Cointrin. Il avait ensuite été maîtrisé par un membre de l’équipage. Le 24 février 1989, le pirate de l’air avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le Tribunal fédéral, à Lausanne. Sa détention a été marquée par deux tentatives d’évasion, en 1990, lorsqu’il avait scié les barreaux de sa cellule du pénitencier de Bochuz (Vaud), puis le 23 juillet 1992, en compagnie de quatre autres détenus. Il avait également, à deux reprises, mis le feu à sa cellule dans le quartier de haute sécurité du pénitencier. En décembre 1999, Hussein Hariri avait déposé une demande en grâce qui avait été rejetée. Toutefois, depuis avril dernier, le service genevois compétent en matière d’exécution des peines lui avait accordé un régime progressif d’allègement de ses conditions de détention. Dans ce cadre, il avait déjà bénéficié de trois permissions de sortie, respectant les horaires et conditions qui lui étaient fixés. À l’occasion de la quatrième, ce week-end, il devait se rendre à une adresse précise dans le canton de Vaud, à laquelle il ne s’est pas présenté. « Les autorités compétentes ont immédiatement entrepris les démarches nécessaires afin de diffuser le signalement de l’intéressé en Suisse et à l’étranger », a précisé l’Office pénitentiaire dans un communiqué.