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Actualités - CHRONOLOGIE

Beyrouth considère le communiqué de l’ambassade comme une ingérence dans ses affaires intérieures Battle convoqué au palais Bustros

Exprimée dans un communiqué publié vendredi par l’ambassade américaine à Beyrouth, la prise de position de Washington par rapport à la fermeture de la MTV a profondément contrarié les autorités libanaises qui doivent aujourd’hui communiquer leur mécontentement à l’ambassadeur Vincent Battle. Beyrouth voit dans le communiqué, qui fait part de la « profonde inquiétude » de Washington à la suite de la fermeture de MTV, une ingérence dans les affaires intérieures du pays. De sources bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, on indique que les prises de position américaine et française au sujet de l’affaire de la MTV ont fait l’objet, dès vendredi soir et au cours du week-end, de concertations entre les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, du gouvernement, Rafic Hariri, et de la diplomatie, Mahmoud Hammoud. Au terme de ces contacts, il a été décidé que M. Hammoud convoquera le chef de la mission diplomatique américaine pour lui communiquer le mécontentement libanais. Rappelons que le gouvernement américain a estimé dans son communiqué que la fermeture de la MTV le « fait douter de l’engagement du Liban envers la liberté de la presse », soulignant que « les intérêts du Liban à long terme sont mieux servis en autorisant l’expression de multiples opinions, qui constituent la richesse et la pluralité de la société libanaise ». Si les autorités libanaises ont décidé de convoquer M. Battle seulement alors que le Quai d’Orsay avait également jugé « préoccupante » la fermeture de la chaîne de M. Gabriel Murr, c’est parce qu’elles estiment que le ton du porte-parole du Quai d’Orsay, François Rivasseau, était moins dur que celui du communiqué américain. Il n’en demeure pas moins qu’elles examinent le moyen avec lequel elles doivent répondre au porte-parole du Quai d’Orsay, surtout qu’il a laissé entendre, selon les mêmes sources, que la décision de fermeture de la MTV est politique lorsqu’il avait souligné « la nécessité de préserver la liberté des sensibilités politiques ». Pour ce qui est de la prise de position américaine, on affirme de mêmes sources que c’est « la première fois dans l’histoire des relations diplomatiques entre les États qu’une ambassade publie un communiqué critiquant vivement le pays auprès duquel elle est accréditée ». On estime aussi que l’inquiétude américaine au sujet de la liberté de presse au Liban est « injustifiée car cette liberté est de tout temps préservée, conformément à la Constitution ». On souligne aussi que les accusations américaines, selon lesquelles c’est le gouvernement libanais qui a fermé la MTV, ne tiennent pas en arguant de l’indépendance de l’autorité judiciaire par rapport à l’Exécutif. Selon les mêmes sources, les autorités libanaises considèrent la prise de position américaine comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays et estiment qu’elle « contribue à exacerber les divisions internes au sujet de cette affaire tout en provoquant des réactions hostiles à Washington ». Tous ces points seront communiqués aujourd’hui à M. Battle avec qui le chef de la diplomatie doit également discuter des menaces du secrétaire d’État adjoint, Richard Armitage, contre le Hezbollah, également mal accueillies à Beyrouth.
Exprimée dans un communiqué publié vendredi par l’ambassade américaine à Beyrouth, la prise de position de Washington par rapport à la fermeture de la MTV a profondément contrarié les autorités libanaises qui doivent aujourd’hui communiquer leur mécontentement à l’ambassadeur Vincent Battle. Beyrouth voit dans le communiqué, qui fait part de la « profonde inquiétude...