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Actualités - CHRONOLOGIE

AFFAIRE MTV - L’opposition a prévu une grande marche demain mardi, le Rassemblement musulman national une contre-marche au même moment Le ministère de l’Intérieur décide d’interdire manifestations et sit-in Le Congrès national se tiendra aujourd’hui, en l’absence notamment de Husseini, Karamé, Hos

Le week-end passé a vu le fossé se creuser encore plus, depuis le mercredi 4 septembre – date de la fermeture de la MTV, de RML et de Radio Nostalgie –, entre les autorités du pays et ceux qui s’emploient, pour certains depuis bien longtemps, à défendre les libertés publiques et la démocratie. Première étape : avant-hier samedi, Kornet Chehwane, le Mouvement du Renouveau démocratique, le Forum démocratique, le Parti communiste libanais, le mouvement du Peuple de Najah Wakim, ainsi que plusieurs autres pôles dont l’efficacité sur le terrain n’est plus à prouver, ont appelé à la tenue d’une très grande manifestation, demain mardi à 17 heures, de la place Barbir jusqu’à la palce Riad el-Solh. Le slogan : « Défendre les libertés, l’indépendance de la justice, et protester contre la décision arbitraire de la fermeture de la MTV ». Deuxième étape : le Rassemblement musulman national (autoproclamé « regroupement musulman à caractère confessionnel », parce que né en réaction à Kornet Chehwane, qu’il a qualifié de « regroupement chrétien à caractère confessionnel »), par la bouche du mufti de Tripoli, cheikh Taha Saboungi, a appelé hier dimanche à une contre-manifestation, « contre Kornet Chehwane », prévue le même jour et à la même heure. Troisième étape : une heure ou presque après la publication du communiqué de la Rencontre musulmane, le ministère de l’Intérieur publie à son tour l’éloquent texte suivant : « Suite aux communiqués publiés hier (avant-hier) et aujourd’hui (hier) par des factions et des courants différents, et appelant à la tenue de manifestations et de contre-manifestations au cours des prochains jours ; et après que les services de sécurité concernés eurent reçu des informations faisant état d’éventuelles confrontations au cours de ces manifestations de rues », le ministère de l’Intérieur, se basant sur l’article premier du décret 4 082, annonce vouloir « veiller à ce que l’ordre et la sécurité soient préservés ». Et qu’il compte, en vertu de la loi et des droits qui lui sont impartis, « empêcher toute partie, et quels que soient ses motifs ou ses arrière-pensées, de porter atteinte à la sécurité du pays, celle des citoyens, leurs intérêts et leurs biens. Ainsi, le ministère de l’Intérieur interdit toute manifestation ou sit-in à la lumière des derniers développements. » Le meilleur pour la fin : « Le ministère de l’Intérieur, qui réaffirme son respect des libertés, déclare qu’il lui est impossible de rester les bras croisés lorsqu’une quelconque manifestation, initiée par quelque parti que ce soit, se détourne de son but (exprimer un avis ou une position données), pour devenir un vecteur de discorde interne. Qu’elle devienne un danger pour la sécurité et la stabilité, une menace pour la liberté d’autrui », conclut le communiqué du ministère de l’Intérieur, dévolu depuis novembre 2000, si tant est qu’il faille le rappeler, à Élias Murr, le neveu ennemi du patron de la MTV, Gabriel Murr. La présence des députés haririens Parallèlement à tout cela, l’ensemble des parties plus ou moins concernées par la défense des libertés a continué à s’activer pour préparer le congrès national qui se tiendra aujourd’hui à 11 heures au siège de l’Ordre de la presse. Un congrès censé continuer, dans le crescendo, selon bon nombre d’observateurs, à exercer une forte pression « politico-médiatico-syndicale » visant à rouvrir la MTV, RML, et Radio Nostalgie. Un congrès qui sera l’occasion, semble-t-il, de regrouper un très large panel de syndicats et de gens des médias. Ainsi que de quelques pôles politiques. La présence de certains de ceux-ci risque d’ailleurs de faire sensation, étant donné leurs (prises de) positions sur l’échiquier politique. À l’instar notamment du bloc parlementaire nordiste emmené par le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, et son collègue aux Travaux publics et aux Transports, Négib Mikati. La surprise vient aussi des ministres et députés du bloc Hariri. « Nous nous sommes mis d’accord, et nous allons nous rendre au congrès national des libertés dans un esprit totalement positif », a déclaré hier à L’Orient-Le Jour l’un des députés du bloc en question. Qui a également souligné que le mutisme de Rafic Hariri était une décision « extrêmement sage. Parce qu’il est très facile de prendre position contre la fermeture de la MTV, de se faire, pour le Premier ministre, une nouvelle popularité chez les chrétiens. Nous aussi, nous bouillonnons contre ce scandale très grave, mais nous sommes obligés d’avaler parfois de très grosses couleuvres lorsqu’il y a des priorités comme le sauvetage de la situation économique », a-t-il ajouté. Rappelons que le Premier ministre a attendu avant-hier samedi pour prendre position, et déclarer, par la bouche du président de l’Ordre de la presse, que « nous, nous sommes le pouvoir exécutif. Nous ne nous permettons pas – et cela est d’ailleurs non conforme aux règles – de nous mêler des affaires de la justice et des jugements des tribunaux. Et s’il y a une quelconque plainte à faire, il y a pour cela le code de procédure civile, et la voie des canaux judiciaires », a indiqué Rafic Hariri. Qui a reçu le comité de suivi né de la réunion conjointe de l’Ordre de la presse et du syndicat des journalistes – comité emmené par Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, et comprenant Gebrane Tuéni, Talal Salmane, Pierre Daher, Abdel-Ghani Salam, Nadim Mounla, et Wajih Mazboudi. « Quoi qu’on puisse penser de la décision judiciaire (de fermer la MTV), c’est une décision prise par la justice, et nous sommes tous attachés à la dignité de la justice, à notre confiance en la justice et à la nécessité de voir les citoyens continuer à avoir confiance en la justice. Parce que cela est une des bases de la stabilité d’une société et d’un État », a déclaré le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, au sortir de son entretien à Koraytem avec le n°3 de l’État. Qui a souhaité que le recours introduit par les avocats de la MTV et de RML auprès du tribunal des imprimés « reçoive un écho favorable, l’écho qu’il mérite », tout en appelant l’Exécutif (dont il a réaffirmé l’indépendance par rapport au judiciaire) à accélérer l’amendement de la loi sur l’audiovisuel, qui « permet suspension et fermeture, contrairement à ce qui est valable pour la presse écrite ». Quant à Melhem Karam, il a affirmé que « personne ne peut imaginer qu’il puisse y avoir, au Liban, un média de fermé. Cela dépasse leur entendement, c’est une vision erronée du Liban, une image mutilée. Nous n’allons pas cesser de défendre l’affaire de la MTV, tant que nous ne parviendrons pas aux conclusions les plus justes. Nous nous y sommes engagés, nous n’allons pas reculer. De même que nous restons attachés à ne pas porter atteinte à la justice : nous n’avons pas accusé la justice – un peuple civilisé n’accuse pas la justice », a déclaré le président du syndicat des rédacteurs. Qui a remis le doigt sur l’importance du congrès national qui se déroulera aujourd’hui lundi, et qui remettra, selon lui, « les choses en ordre ». Notons qu’à ce congrès national, qui intervient quatre jours après le meeting tenu jeudi dernier à l’Ordre de la presse (et qui avait regroupé Amine Gemayel, Hussein Husseini, Sélim Hoss, Omar Karamé, Walid Joumblatt, Ghazi Aridi, Marwan Hamadé, Fouad es-Saad, Bassem Sabeh, ainsi que tout Kornet Chehwane), ne verra pas la participation de la plupart de ces pôles politiques. Du moins celles de Husseini, Karamé ou Hoss, ainsi que celle des figures politiques de KC. Kornet Chehwane sera cependant représenté au congrès national des libertés par ses membres appartenant au monde médiatico-juridique : Gebrane Tuéni, Chakib Kortbawi, Samir Abdel-Malak, ou le député Gabriel Murr.
Le week-end passé a vu le fossé se creuser encore plus, depuis le mercredi 4 septembre – date de la fermeture de la MTV, de RML et de Radio Nostalgie –, entre les autorités du pays et ceux qui s’emploient, pour certains depuis bien longtemps, à défendre les libertés publiques et la démocratie. Première étape : avant-hier samedi, Kornet Chehwane, le Mouvement du...