LIBERTÉS - Un prétexte qui tombe à pic : les menaces du Rassemblement musulman de défier, demain, la marche de l’opposition « Manifestations interdites », décrète Murr Des figures politiques de proue seront absentes ce matin du congrès national(PHOTO)

Ce n’est plus un fossé mais bien un abîme qu’il y a entre ceux qui, d’une part, s’échinent à défendre, depuis la fermeture de la MTV, les libertés publiques, et, de l’autre, ses fossoyeurs : les autorités libanaises. Voici comment s’est déroulé le week-end passé. Avant-hier samedi, Kornet Chehwane (KC), le Renouveau démocratique et le Forum démocratique, entre autres, appellent à une grande manifestation, demain mardi à 17 heures entre Barbir et Riad el-Solh pour la réouverture de la MTV. Hier dimanche, le Rassemblement musulman national, par la voix du mufti de Tripoli, se déchaîne contre KC, et appelle à une contre-manifestation le même jour à la même heure. Une heure plus tard, le ministère de l’Intérieur d’Élias Murr publie un communiqué au cours duquel il décrète que désormais, « toutes les manifestations et sit-in sont interdits ». Parce que, assène sans états d’âme le communiqué, le ministère en question « ne peut pas rester les bras croisés lorsqu’une quelconque manifestation devient vecteur de discorde interne ». Que la décision du Rassemblement musulman ait été, de quelque façon que ce soit, télécommandée, est une très possible éventualité. Ce qui est par contre certain, c’est que les autorités se sont précipitées sur ce très opportun prétexte, tombé à pic, pour étouffer encore davantage les libertés publiques. À la veille de la tenue du congrès national autour de ces mêmes libertés, prévu aujourd’hui lundi au siège de l’Ordre de la presse. En l’absence notable de certaines figures de proue (Husseini, Karamé, Hoss, ou les personnalités politiques de KC). Pages 2 et 3