Liban-USA - La formation intégriste prête à « défendre notre peuple » Le Hezbollah rejette les menaces de Washington

Le Hezbollah a rejeté hier les menaces des États-Unis qui l’accusent de terrorisme et affirmé qu’il était prêt à faire face à toute « agression » contre le Liban. « L’Administration américaine assume la responsabilité de toute agression contre le Liban et nous sommes mobilisés pour faire face à toutes les éventualités et défendre notre peuple », a affirmé la formation intégriste dans un communiqué. Le communiqué a été publié en réaction aux déclarations du secrétaire d’État adjoint américain Richard Armitage, qui a jugé jeudi que le Hezbollah sera la cible de la campagne américaine antiterroriste « le moment venu ». « Ils sont sur la liste, leur heure viendra, ça ne fait aucun doute. Ils ont une dette de sang envers nous et nous n’allons pas l’oublier », a affirmé le responsable américain, avant d’ajouter : « Le Hezbollah pourrait bien être l’équipe championne des terroristes, el-Qaëda pourrait être l’équipe des remplaçants. » Et de conclure : « Nous allons nous attaquer à ces problèmes quand le moment viendra, comme un jeune lutteur se prépare pour un match : nous allons nous en occuper un par un. » « Les propos d’Armitage ne sont qu’une série de mensonges destinés à tromper l’opinion publique pour justifier les agressions » des États-Unis, selon le Hezbollah. « Ces menaces confirment une nouvelle fois la partialité totale (des États-Unis) et leur soumission aux demandes politiques, sécuritaires et militaires de l’ennemi sioniste », a souligné le parti, en référence à Israël. De retour hier à Beyrouth en provenance du Caire, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a été prié de commenter à l’AIB les propos de Richard Armitage. Il a notamment indiqué qu’en tant que chef de la diplomatie, il ne pouvait se fier à des informations rapportées par des agences de presse. « Mais si ces propos sont exacts, nous estimons qu’ils sont totalement injustifiés », a-t-il dit, avant de rappeler que le Hezbollah est « un mouvement de résistance qui jouit d’une présence et d’une représentation politiques ». « En outre, a ajouté M. Hammoud, le Liban tout entier – le président de la République, le gouvernement et le peuple – a déjà manifesté sa solidarité avec la résistance. » Par ailleurs, les partis et forces islamiques du Sud ont dénoncé « l’ingérence flagrante de Washington dans les affaires libanaises ». Réunis au siège de l’ Organisation populaire nassérienne, ils ont condamné le rôle que jouent les États-Unis en Palestine, en « tuant des milliers de Palestiniens ». Rappelons que Washington considère le Hezbollah responsable des attaques antiaméricaines menées au Liban lors de la guerre, qui avaient été revendiquées par des groupes islamistes clandestins. Il reproche notamment au parti islamiste un attentat contre le quartier général des forces américaines qui avait fait 241 morts à Beyrouth en 1983, un attentat au camion piégé contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth et l’enlèvement de citoyens américains lors de la guerre de 1975-1990. De son côté, le Hezbollah, dont la résistance a contribué au retrait d’Israël du Liban en 2000, affirme que ses opérations se cantonnent au Liban. Washington dit au contraire que le groupe a des cellules en Europe, en Asie et en Amérique.