Baalbacki et Karam redoublent d’efforts pour la réouverture de la chaîne et le succès du congrès national des libertés

Parallèlement au volet juridique (avec l’introduction d’un recours auprès du tribunal des imprimés par l’avocat de la MTV), tout le monde a continué à s’activer hier, sur le plan politico-médiatique, pour que la MTV, RML et Radio Nostalgie puissent recommencer à émettre. Tout le monde, à commencer par l’Ordre de la presse et le syndicat des rédacteurs. Sachant que plus en coulisses, toute une série de contacts est en train d’être effectuée, dit-on, pour aboutir à un scénario consensuel à même de régler l’affaire MTV sans qu’il n’y ait vainqueur ou vaincu. En respectant toutefois un principe de base : que la justice reste en dehors de tout tiraillement politique ou médiatique. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam ont donc poursuivi durant toute la journée d’hier leurs contacts avec de nombreux responsables. Pour que les autorités reviennent sur la décision du tribunal des imprimés de fermer définitivement la MTV, et pour la réussite du congrès national des libertés, prévu à l’Ordre de la presse après-demain lundi. Ils ont ainsi demandé, au nom de la commission chargée du suivi de ces deux dossiers, des rendez-vous auprès du chef de l’État Émile Lahoud, du président de la Chambre Nabih Berry et du Premier ministre Rafic Hariri. Ils ont ensuite effectué de nombreux contacts avec la Fédération arabe des journalistes, l’Association internationale des journalistes, la Fédération internationale des journalistes, ainsi qu’avec l’ensemble des syndicats arabes de la presse. Autre contact principal : celui avec la présidente de la fédération des syndicats des professions libérales, Nayla Karam Tager, dans le but de garantir la réussite du congrès national des libertés. Auquel participeront également différentes ligues représentant les secteurs pédagogiques, ouvriers, économiques, ainsi que l’ensemble de la société civile. Vers une reprise Tous les efforts ont été déployés dans un seul but : la réouverture immédiate de la MTV et le succès du congrès de lundi. Les réponses reçues à ce sujet par Baalbacki et Karam augurent d’une très grande réussite – plusieurs patrons de médias arabes ayant même fait part de leur désir d’y participer. Les deux hommes ont réglé avec les membres de la commission de suivi tous les détails des différentes activités et autres manifestations qui auront lieu lundi. Au cours d’une réunion qu’ils ont présidée conjointement, ils ont insisté sur le caractère national et intellectuel de cette rencontre, qui sera la plus large possible, et au sein de laquelle seront représentés toutes les franges populaires et tous les corps de métier. Tout cela pour insister sur le fait que la défense des libertés – à commencer par celle de la presse – et de la démocratie est une valeur nationale. Melhem Karam, dans un entretien à l’Agence nationale d’information, a soutenu, « en toute responsabilité », que « la MTV allait recommencer à émettre », que c’était quelque chose de particulièrement « rassurant pour les citoyens, quelque chose qui nous rattache encore plus à l’État, avec l’espoir que les libertés seront toujours en sécurité au Liban. Lorsque la MTV recommencera à émettre, cela voudra dire justement que les libertés sont en sécurité ici. Le Liban sans libertés est mutilé, et personne ne souhaite que le pays soit ainsi », a ajouté le président du syndicat des rédacteurs. Interrogé sur la nature des mesures d’escalade au cas où aucune solution ne serait trouvée, il a affirmé que « toutes les éventualités sont possibles. Nous avons le souffle long, et nous allons continuer jusqu’à ce que la MTV émette de nouveau. Nous ne sommes pas les défenseurs de la MTV, mais ceux de la liberté », a-t-il précisé. Notons que les Kataëb de Saïfi se sont également penchés sur le sujet dans une réunion hier sous la présidence de Karim Pakradouni, pendant que les réactions de condamnation se poursuivaient. Pour sa part, le président du conseil d’administration de la chaîne de télévision ICN, Henri Sfeir, a indiqué qu’il avait demandé au député Gabriel Murr la permission d’utiliser temporairement une équipe de journalistes et une équipe technique de la MTV, pour que la ICN puisse recommencer à émettre avant la date butoir du 15 septembre décidée par le Conseil des ministres. « Je m’étonne de tout ce ramdam fait autour de ce sujet pour faire croire que ce que je voulais, c’est aider à détourner la décision de fermeture de la MTV. Alors que ce que je veux, c’est que ma télévision recommence à émettre pour que je ne perde pas ma licence. Il semblerait d’ailleurs que derrière tout cela, il y ait la volonté d’un homme politique de m’enlever cette licence, pour qu’il la récupère gratuitement », a en outre accusé Henri Sfeir. Niant que cet homme soit le prince al-Walid.